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Encore des syndiqué-es qui exagèrent?*

Makhno, Lundi, Février 2, 2009 - 08:40

Union Communiste Libertaire-Collectif de MOntréal

Le 24 janvier 2009, Pierre Karl Péladeau, le grand patron de l'empire Quebecor, refusait une fois de plus de négocier avec les travailleurs-euses du Journal de Montréal et leur donnait comme seul réponse, témoignant de tout son son arrogance, un lockout.

Le 24 janvier 2009, Pierre Karl Péladeau, le grand patron de l'empire Quebecor, refusait une fois de plus de négocier avec les travailleurs-euses du Journal de Montréal et leur donnait comme seul réponse, témoignant de tout son son arrogance, un lockout. Ce lockout après plusieurs mois d'incertitude sur la finalité du conflit entre le syndicat des travailleurs de l'information du Journal de Montréal (FNC-CSN) et l'employeur, plonge les 253 employé-es du Journal de Montréal dans la précarité et l'incertitude quant à leur avenir professionnel. La direction qui réclame des diminutions de salaires et de conditions de travail ainsi que des augmentations de la semaine horaire, se justifie en parlant des difficultés financières que le Journal de Montréal vit actuellement. Ce à quoi le syndicat répond que le journal a produit un profit de 20 millions l'an passé pour un chiffre d'affaire de 200 millions.

La direction a donc réutilisé la même stratégie que celle utilisée lors du lockout de 16 mois au Journal de Québec, l'autre journal poubelle du groupe Quebecor, en utilisant les cadres et possiblement des scabs afin que puisse continuer de se remplir d'insignifiances le journal de Montréal. Les syndiqué-es ont tout de même tenu un vote afin de rejeter les propositions patronales, à 99,6% et en faveur de la grève générale illimitée à 99,4%. Ils ont de plus, en parallèle, lancé un journal électronique, le rue Frontenac et lancé un appel à la population de boycotter le journal. Depuis, les appels à la solidarité se sont multipliés dans les médias et sur internet.

En tant que travailleurs-euses, étudiant-es, précaires et sans emplois, nous ne pouvons que dénoncer la tactique odieuse de l'employeur pour jeter les syndiqué-es à la rue, ce en quoi nous sommes entièrement solidaires avec tous les travailleurs-euses en lockout du Journal de Montréal.

Le retour du balancier?

Là où nous sommes toutefois pas dupes, c'est sur les arguments avancés par leur syndicat pour dénoncer la direction. Leur président Raynal Leblanc déclarait dans un communiqué de la CSN:

« Mais Pierre K. Péladeau et la direction de Quebecor Media, qui, par le geste insensé qu’ils ont posé la nuit dernière, menacent la pérennité d’une institution de l’information au Québec, trouveront devant lui 253 personnes déterminées à sauvegarder les conditions qui assurent à la population une information de qualité. En agissant de la sorte, le PDG de Quebecor a enterré plus de 45 ans de paix industrielle qui a permis à un empire de se constituer.»

Sans vouloir jouer les troubles-fêtes, il serait important de se questionner sur leur vision de ce qu'est une information de qualité, et en quoi ce journal est une institution de l'information au Québec. Le journal avec le plus gros tirage au Québec, oui évidemment, mais qui dit quantité ne dit pas nécessairement qualité.

En tant que communistes et libertaires, nous luttons sans relâche contre l'exploitation et l'oppression sous toutes ses formes. Beaucoup d'entre nous se sont impliqué-es solidairement dans différentes luttes de travailleurs-euses, dont l'hôtellerie, et contre la précarisation dans les dernières années. Plus souvent qu'autrement nous avons du affronter la répression policière et la désinformation journalistique. Le tabloïde du Journal de Montréal en fait malheureusement partie. Plus souvent qu'à leur tour, les journalistes de l'empire Quebecor ont sombré dans le journalisme de bas étage et dans les éditoriaux d'une triste malhonnêteté pour nous dénoncer et nous discréditer.

Mais ce n'est pas que le lot des manifestant-es et militant-es que d'être dénoncé-es à travers les pages de ce journal.On peut se rappeler de la campagne de salissage contre les « paresseux » de cols bleus, celles contre les « riches » techniciennes en garderie ou contre les étudiant-es en grève« qui se plaignent toujours pour rien ». Est-ce que les lockoutés-es ont été solidaires? On se rappelle aussi de la campagne diffamatoire qu'ils et elles ont initié dans le cadre des accomodements raisonnables. Si c'est ça une institution de l'information...

Que l'ensemble des lockouté-es soient en accord ou non avec les journalistes qui ont mené ces campagnes, ils et elles réclament néanmoins leur part du profit provenant de la vente de cette démagogie journalistique qu'ils et elle ont cautionné. De l'argent amassé en crachant sur ceux et celles qui à ce moment auraient possiblement eu besoin de soutien et de solidarité plutôt que d'articles mensongers! Paradoxalement, beaucoup des gens qui les appuieront dans leur lutte et qui lisent leur journal; font malheureusement partie des groupes sociaux contre lesquels ils et elles écrivent régulièrement: les travailleurs-euses en lutte, les précaires, les sans logis, les assistéEs sociaux, les jeunes, les étudiant-es, les immigrant-es et les syndiqué-es. Maintenant ils et elles ont l'audace ou l'humilité de demander à la population de les appuyer dans leur lutte afin de continuer à nous fournir de l'information de qualité, selon « leurs critères ». Nous en sommes un peu perplexes.

Nous savons que les 253 employé-es en luttes ne sont pas tous et toutes des idéologues populistes qui ne travaillent que pour vendre la ligne idéologique de leur patron, mais malheureusement ils font partie de cette appareil qui sert à endormir et désinformer la masse. Certains de ces journalistes, autant que dans tous les médias, réussissent toutefois à être objectifs-ives et honnêtes dans leur travail, mais ce n'est pas le lot de tous et toutes. Par contre, utiliser l'argument que c'est la direction qui impose sa ligne éditoriale en permanence est selon nous, un prétexte fallacieux pour démontrer l'absence de rigueur journalistique de plus en plus flagrante dans les médias de l'information au Québec.

Nous souhaitons sincèrement que leur publication électronique ait la prétention journalistique de ressembler à rue89, autant dans sa pertinence que dans son caractère dénonciateur des injustices, ce qui est plutôt rare pour un média de masse. Nous sommes solidaires de leur lutte contre leur employeur, mais nous devons toutefois témoigner de notre mépris envers leur journal et sa fonction idéologique. Paradoxalement aux propos de leur président syndical, les lockouté-es ont d'ailleurs qualifié de médiocre leur propre journal sur leur nouveau média rue Frontenac.

Leur lutte et la création d'un nouveau média électronique est l'occasion pour eux de créer un journal qui permettrait aux autres travailleurs-euses en lutte, aux précaires et aux exploité-es d'avoir eux et elles aussi une voix. Ils et elles pourraient pour une fois dénoncer l'exploitation plutôt que d'être les portes-voix? Cet outil pourrait même demeurer une arme lorsque leur lutte se terminera?On peut en rêver, mais permettez nous d'être sceptiques.

Nous ne pouvons fermer les yeux sur le bilan néfaste de leur journal, c'est pourquoi notre solidarité ne sera que de principe à ce point-ci. En espérant que de les retrouver pour une fois du côté des précaires et des exploité-es - alors que beaucoup leur seront solidaires - les fera réfléchir à leur fonction et au rôle néfaste social que leur journal joue.

Soyons solidaire de tous et toutes les précaires et des travailleurs-euses en lutte, et boycottons l'empire Quebecor à jamais!
*Le titre de cet article est un petit clin d'œil au style journalistique du journal.

http://nefacmtl.blogspot.com/2009/02/encore-des-syndique-es-qui-exageren...

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