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Pour l’arrêt immédiat de l’offensive israélienne contre Gaza !

bataille_socialiste, Mercredi, Janvier 7, 2009 - 13:05

« Les guerres sont un phénomène barbare, profondément immoral, réactionnaire et contraire aux intérêts du peuple » (Rosa Luxemburg)

Une nouvelle fois l’État israélien, avec le soutien de presque toute sa classe politique et d’une partie majoritaire de sa population, du moins si l’on en croit les sondages, vient de s’attaquer à la population palestinienne.

Répétant la même stratégie qu’au Liban en 2006, l’aviation israélienne s’en prend à des cibles dites “stratégiques”, en sachant parfaitement qu’elles tueront une proportion importante de civils, le tout sous le fallacieux prétexte d’« éradiquer » un « mouvement terroriste ».

L’aviation israélienne, détruit, tout comme au Liban, des installations collectives civiles qu’il faudra des années pour reconstruire, et qui ne pourront que rendre les conditions de vie des Palestiniens encore plus catastrophiques. Dès le premier soir de l’offensive terrestre, le 3 janvier, les infrastructures électriques ont été détruites, privant les habitants de courant, la nuit n’étant éclairée que par les bâtiments et dépôts de carburants en feu.

L’armée affame délibérément la population, espérant ainsi que celle-ci se retourne contre le Hamas, un calcul cynique et stupide. Les rares convois humanitaires qui entrent à Gaza ne servent à rien puisque la population ne peut pas sortir et se rendre aux points de ravitaillement. La distribution d’eau est pratiquement interrompue.

Cette stratégie meurtrière est présentée comme un geste de « légitime défense », y compris par le CRIF (Conseil représentatif des institutions juives de France). A la fin d’une manifestation en faveur de l’État d’Israël, dimanche 4 janvier 2009, un de ses représentants a évoqué les victimes des roquettes du Hamas (moins d’une dizaine de morts à l’heure où nous écrivons). Mais il n’a pas dit un mot des 500 morts et 2 500 blessés palestiniens suite aux bombardements de Tsahal.

Beaucoup plus que d’une riposte « disproportionnée », il s’agit d’un nouveau crime de guerre prémédité de l’État israélien. C’est d’ailleurs ce qu’affirment les militants israéliens favorables à une négociation avec le Hamas et à l’arrêt immédiat de l’embargo contre Gaza, comme premières mesures.

Cette agression sanglante s’explique aussi par des calculs cyniques des élites politiques israéliennes : d’une part, elles veulent profiter de l’interrègne entre Bush et Obama pour mettre les États-Unis devant le fait accompli ; et, d’autre part elles préparent les élections qui sont censées se tenir en février 2009. « On ne construit pas une campagne électorale sur des cadavres d’enfants ! Tous les ministres du gouvernement sont des criminels de guerre ! » ont crié les manifestants à Tel Aviv le 3 janvier 2009. Ils ont dénoncé aussi dans leurs slogans la « guerre des 6 sièges » car les travaillistes, d’après les sondages, sont censés gagner 6 députés en raison de leur position favorable à l’opération « Plomb durci ».

Aussi barbares que soient les bombardements israéliens, il ne peut être question pour nous de reprendre, à l’égard des militaires ou des gouvernements israéliens, des termes comme “sionazis” que l’on voit fleurir sur Internet et que l’on entend dans les manifestations. L’émotion et la colère justifiées contre cette guerre ne doivent en aucun cas nous amener sur le terrain de ceux qui tracent un trait d’égalité entre sionisme et nazisme.

Quant à l’usage du mot génocide, on ne peut mettre sur le même plan le génocide des Juifs, le génocide arménien, le génocide des Tutsi, d’un côté, et, de l’autre, le massacre des Palestiniens lors des bombardements israéliens. Un tel usage vide ce mot de son sens très spécifique: extermination systématique d’un peuple et ne peut que créer la confusion politique.

Rappelons à ce propos que la guerre d’Algérie a fait un million de morts parmi le peuple algérien, et qu’il n’est nul besoin d’invoquer le judéocide et de le retourner contre les gouvernements israéliens ou, pire, contre tout le peuple israélien, pour condamner la barbarie des troupes de Tsahal.

De notre point de vue, à nous socialistes, laïques et internationalistes, c’est aux travailleurs israéliens et palestiniens de choisir le système politique sous lequel ils veulent immédiatement vivre : un seul État laïque ou deux États laïques. C’est aussi aux travailleurs palestiniens et israéliens de choisir s’ils veulent aller plus loin : ne pas simplement lutter pour des droits démocratiques sociaux et démocratiques égalitaires, mais aussi remettre en cause le système capitaliste qui les opprime en Israël comme en Palestine.

Pour notre part, nous ne croyons pas que le nationalisme israélien (le sionisme) et le nationalisme palestinien (celui de l’Autorité palestinienne ou celui, à tendance plus religieuse, du Hamas) offrent la moindre perspective commune aux deux peuples et aux exploités de la région.

Par ses agressions et son expansion territoriale permanentes l’État israélien nourrit la haine non seulement contre ses propres citoyens mais aussi contre la religion juive dont il prétend défendre les valeurs. En mélangeant les conséquences absolument dramatiques du judéocide et de la barbarie nazie, la nécessité pour les Israéliens de se défendre contre les États voisins, et les références bibliques, le tout pour justifier sa politique colonialiste jusqu’à aujourd’hui, l’Etat israélien a fait le jeu du nationalisme de l’OLP hier, du Hamas aujourd’hui, mouvement qui, tout comme la plupart des courants du sionisme, brouille les frontières entre questions politiques et questions religieuses.
Or, l’on sait que les guerres de religion se terminent toujours par un bain de sang (la France en a fait l’expérience avec les protestants) et par la partition et l’exil accompagnés de massacres (la séparation entre l’Inde et le Pakistan en étant le dernier grand exemple).

Il faut donc absolument si l’on souhaite arriver à des accords de paix, que l’on mette de côté la religion, ses symboles, ses « commandements divins » et ses principes réactionnaires.

Il n’y aura pas de paix :

- sans qu’Israël et le Hamas acceptent d’entamer ensemble des négociations (négociations qui ont d’ailleurs déjà eu lieu à plusieurs reprises) ;

- sans la fin du blocus de Gaza ;

- sans une redistribution radicale et égalitaire des territoires et des
ressources entre Israéliens et Palestiniens ;

- sans des droits démocratiques égaux pour tous dans les deux États ou dans la fédération israélo-palestinienne qui pourrait se créer ;

- sans une séparation radicale entre la religion et l’État ou les États.

Dans l’immédiat, la solidarité internationale doit se manifester pour l’arrêt immédiat de cette escalade guerrière. De plus, il ne s’agit pas de céder à des logiques communautaires. Présenter la situation comme divisant d’un côté les soutiens du gouvernement israélien, et de l’autre des soutiens du Hamas, serait une caricature profondément mensongère. Sans soutenir aucun de ces deux belligérants, et même si nous pouvons avoir des appréciations divergentes sur ce que l’un et l’autre représentent, nous nous plaçons dans le camp de l’intérêt de l’immense majorité, le camp des travailleurs, quelle que soit l’étiquette nationale que le hasard a posé sur eux : c’est au mouvement ouvrier d’organiser la lutte contre la guerre.

C’est pourquoi nous luttons pour une paix juste au Proche-Orient, sans jamais mettre dans notre poche nos convictions démocratiques, anti-étatistes, égalitaires, libertaires, et socialistes.

Yves Coleman (Ni patrie ni frontières), Quentin Dauphiné (militant syndical), Nicolas Dessaux (Solidarité Irak), João Pedro Freire (Tribuna socialista, Portugal), The Hobgoblin, Goldfax (militant anarchiste), Stéphane Julien (militant syndical), Pierre Loinod (Démocratie Communiste (Luxemburgiste)).



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