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Arrestations de Saint-Jérôme: les accusations sont retirées

Eric Smith, Dimanche, Mars 30, 2008 - 09:37

Le Drapeau rouge-express

Les neuf militantes et militants contre qui des accusations «d'entrave au travail des policiers» avaient été portées suite à la manifestation organisée par le Parti communiste révolutionnaire au mois d'août dernier à Saint-Jérôme (http://www.cmaq.net/fr/node/27903), viennent d'être libéréEs, après que la poursuite eut finalement accepté de retirer ses accusations. Un seul d'entre elles et d'entre eux, pointé par la police comme l'un des responsables de la manifestation, aura à payer une amende d'une centaine de dollars pour une simple infraction municipale («avoir troublé la paix»). Il s'agit d'une victoire sur toute la ligne pour les manifestantes et manifestants et d'un dénouement franchement lamentable pour la police de Saint-Jérôme qui, avec l'aide des services de renseignement de la Sûreté du Québec, avait décidé de s'en prendre aux communistes du PCR à quelques jours de la tenue du sommet de Montebello, où une importante manifestation devait avoir lieu contre le Partenariat pour la sécurité et la prospérité.

Rappelons que la section des Laurentides du PCR avait appelé à la tenue de cette manifestation le 11 août dernier afin de dénoncer l'exploitation des travailleuses et travailleurs pauvres de la région et mettre de l'avant la lutte pour le socialisme. Il va sans dire qu'aucun permis n'avait été demandé au préalable, car le PCR considère que l'exercice du droit de manifester ne doit pas dépendre de l'autorisation des gardiens de l'ordre bourgeois. Lors du rassemblement au départ de la manifestation, trois policiers s'étaient avancés et avaient décrété qu'ils «n'autorisaient» la manif si elle se déroulait dans le parc ou sur le trottoir. Ce qui revenait en pratique à l'interdire, puisqu'une manifestation, par définition, se déroule dans la rue.

Ne s'en laissant pas imposer, les manifestantEs avaient quand même pris la rue. Après une trentaine de minutes, une douzaine de voitures de police étaient arrivées de toutes les directions pour encercler les manifestantEs; les policiers avaient alors procédé à l'arrestation de neuf personnes.

Au poste de police et lors des procédures qui ont eu lieu par la suite, les accuséEs ont pu prendre connaissance de quelques faits troublants. On a alors appris que la Sûreté du Québec avait participé à l'opération; la police provinciale avait ainsi dépêché une agente de son service de renseignement, dans le but avoué de «surveiller le parti». Un représentant du service de police de Saint-Jérôme devait également déclarer à un journal local que l'intervention avait été motivée par la diffusion à la population de «tracts haineux» signés par le PCR. Il était donc clair que l'intervention de la police de Saint-Jérôme n'était pas motivée par une simple préoccupation de sécurité publique, mais bien par un objectif de répression politique ciblée contre les communistes.

Les réactions à cette répression politique ciblée contre les communistes ne se sont pas fait attendre. Plusieurs organisations politiques ont fait connaître leur appui au PCR. La section des Laurentides du PCR a donc décidé de réagir rapidement et de contre-attaquer. L'intervention policière était carrément inacceptable: il fallait agir pour défendre la liberté d'expression politique et le droit de manifester. C'est ainsi qu'il fut décidé de reprendre la manifestation qui avait été brutalement interrompue.

Le PCR des Laurentides a convoqué cette «reprise» pour le samedi 29 septembre, sans bien sûr demander de permis. Quelques jours avant le 29, lors d'une audience pour la forme dans le procès concernant les neuf accuséEs du 11 août, la représentante de la Couronne a laissé entendre que tous ceux et celles qui allaient participer à la manifestation seraient arrêtéEs, que les récidivistes seraient incarcéréEs jusqu'au lundi matin et qu'ils et elles comparaîtraient détenuEs. Nullement intimidéEs par ces menaces, les militantes et militants du PCR ont redoublé d'ardeur pour mobiliser plus de gens. La veille de la manif, coup de théâtre: le service de police de Saint-Jérôme s'empressait «d'autoriser» la manifestation, sans même qu'on lui ait demandé! Il s'agissait donc d'une ultime tentative, de sa part, de sauver la face.

Le 29 septembre, après avoir rappelé les raisons qui motivaient la manifestation, nous avons donc repris la manifestation, dans la rue, avec les mêmes slogans, les mêmes bannières et autant d'enthousiasme; mais cette fois-ci, avec le service de police qui se tenait tranquille et qui détournait la circulation en écoutant les slogans des manifestantEs.

C'est donc en prenant la rue une deuxième fois et en s'appuyant sur la mobilisation que le point de vue démocratique et populaire a pu être imposé à la police de Saint-Jérôme. La victoire que représente le retrait des accusations est importante, mais la véritable victoire sur la répression réside dans la capacité des forces ouvrières et populaires à faire ce qu'on tente de nous interdire et à ne pas laisser la bourgeoisie dicter les règles du jeu.

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Article paru dans Le Drapeau rouge-express, nº 174, le 30 mars 2008.
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