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A propos de Che Guevara

Anonyme, Mercredi, Janvier 30, 2008 - 20:44

À l’affirmation marxiste «Les prolétaires n’ont pas de patrie», Guevara opposait le mot d’ordre réactionnaire «La patrie ou la mort»

Nos camarades de Bilan & Perspectives (BIPR-France) ont publié le texte ci-dessous dans leur revue.

Des communistes internationalistes de Montréal.

A propos de Che Guevara

« Le prolétariat ne possède aucun drapeau ni aucune patrie. Il n’est affilié à aucun camp impérialiste. Les révolutionnaires n’ont jamais soutenu le bloc de l’Est. »

Pour le quarantième anniversaire de la mort de Che Guevara, on assiste à une débauche médiatique encensant celui dont le but était de multiplier les guérillas dans le monde pour lutter contre l’impérialisme (c’est-à-dire essentiellement les USA), celui qui affirmait dans son «Message aux peuples du monde», peu avant d’être capturé et exécuté en Bolivie : il faut «créer deux, trois…de nombreux Vietnam, telle est la consigne.»

Au-delà de l’homme (notre propos n’est pas de juger de son honnêteté ou de son courage), il nous faut dénoncer la ligne politique qu’il défendait et mettait en pratique pour démystifier le contenu supposément «révolutionnaire» du guévarisme.

Pour Guevara, la lutte contre l’impérialisme n’avait qu’un sens : la lutte contre les USA. Guevara s’est toujours positionné comme l’allié indéfectible de l’URSS et de la Chine. Pour lui, l’internationalisme consistait à «mourir sous les couleurs du Vietnam, du Venezuela, du Guatemala… » ; Il ajoutait : «Chaque goutte de sang versée sur un territoire sous le drapeau duquel on n’est pas né est une expérience que recueille celui qui y survit pour l’appliquer ensuite à la lutte pour la libération de son lieu d’origine». Comme on le voit, «l’internationalisme» de Guevara n’avait rien à voir avec l’internationalisme prolétarien qui est l’abolition des nations ; mais faut-il en être surpris quand on sait qu’il avait fait sienne la théorie du « Socialisme dans un seul pays » (la voie cubaine vers le socialisme) et qu’à l’affirmation marxiste «Les prolétaires n’ont pas de patrie», il opposait le mot d’ordre réactionnaire «La patrie ou la mort» ?

Pour Guevara, contrairement à ce que pouvait affirmer Lénine, un mouvement révolutionnaire peut exister sans théorie révolutionnaire. La conception marxiste du parti est aux antipodes de celle développée par Guevara qui fonde le succès de la révolution sur l’existence de leaders charismatiques (Castro, Lui-même…) et qui glorifie la violence minoritaire. La démarche du guérillérisme est une démarche volontariste pour laquelle la prise en compte des conditions historiques, la compréhension de celles-ci est remplacée par la volonté et l’héroïsme d’une minorité. L’impatience de la petite-bourgeoisie et l’activisme sont supposés remplacer la construction méthodique de l’organisation révolutionnaire et l’analyse objective des conditions historiques.

Bilan & Perspectives
2007-11-01

Site du Bureau International pour le Parti Révolutionnaire
www.ibrp.org


Sujet: 
Ce texte là accuse Guevara
Auteur-e: 
Richard Huot
Date: 
Jeu, 2008-01-31 00:46

Ce texte là accuse Guevara de sympathies staliniennes. Pourtant, il me semble qu'il a fait un certain bilan très critique de l'activité révolutionnaire du bloc de l'Est et s'orientait davantage vers le tiers-mondisme avec la Tricontinentale (Asie-Amérique du Sud-Afrique).

J'ai vraiment de la difficulté avec le fait qu'on salisse la mémoire d'un militant qui a combattu à Cuba, au Congo et en Bolivie...

Au fait, la vraie devise est: "Patria, socialismo o muerte"


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Sujet: 
Le Che, défenseur de Staline et de la révolution
Auteur-e: 
Eric Smith
Date: 
Lun, 2008-02-04 11:47

Richard, il est exact de dire que Che Guevara a eu des "sympathies staliniennes". Cela ne l'a pas empêché d'évaluer de manière critique le processus de restauration du capitalisme en URSS et une certaine bureaucratisation du processus révolutionnaire à Cuba.

Je suis en désaccord avec l'analyse du BIPR: les "sympathies staliniennes" de Che n'ont rien de répréhensible!

Cela dit, exprimer un point de vue critique, ce n'est pas nécessairement "salir la mémoire" d'un révolutionnaire. Il est important pour les révolutionnaires d'aujourd'hui -- et pour tous ceux et celles qui souhaitent se débarrasser du capitalisme -- d'évaluer de manière critique les expériences révolutionnaires du passé, tout en s'appropriant l'héritage inestimable qu'elles nous offrent.

Pour en revenir au Che, voici ce qu'il écrivait à propos de Staline en 1964:

«Il convient de considérer Staline à partir du cadre historique dans lequel il évolue, il ne faut pas se contenter de le considérer comme l’une ou l’autre brute, mais au sein de ce cadre historique particulier... C’est le petit père Staline qui m’a amené au communisme et personne ne viendra me dire que je ne puis lire Staline. Je l’ai lu à une époque où il était très mal vu de le lire. C’était une autre époque. Et parce que je ne suis déjà pas très malin, et qu’en plus je suis un cabochard, je continue à le lire aujourd’hui encore, dans cette période nouvelle, maintenant qu’il est encore plus mal vu de le lire. Et tant à l’époque qu’aujourd’hui, je découvre chez Staline toute une série de choses qui sont très bonnes.» (cité dans C. Tablada, La pensée économique de Che Guevara, EPO, Berchem, 1995)

À mon avis, il s'agit d'une approche très sage, encore valable aujourd'hui...


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Sujet: 
Cartas de amor a Stalin
Auteur-e: 
Richard Huot
Date: 
Lun, 2008-02-04 14:46

Je dirais de mon côté que les connaissances du Che en son époque ne lui permettaient peut-être pas de se faire une opinion très juste sur son époque et en plus sur l' épiphénomène stalinien, dont les "démocraties populaires" de l'Est.

En ce sens-là, Guevara était bien un homme avec ses limites, qui étaient elles aussi celles de son époque. Par contre, n'oublions pas que Staline est aussi un de ceux qui a fait le plus de tort à l'idéologie communiste en général...

Le "socialisme dans un seul pays" n'était déjà pas génial, il y a aussi eu les nombreuses purges à partir de 1932, la paranoia et l'affaire des médecins juifs en blouses blanches à la fin de sa vie... Il y a aussi eu la transformation du Kominform en tribunal siégeant longuemment, l'envahissement de la Pologne via le traité avec l'Allemagne nazie avant la 2e Guerre Mondiale et j'en passe.

Il y a ben juste eu le Parti du travail en Albanie et la Chine populaire à une certaine époque pour radicaliser le stalinisme dans le maoisme. Il y a bien sûr aussi les Khmers rouges et leur ultra-maoisme qui ont été encore plus loin avec le meurtre des intellectuel-les, voire la Corée du Nord qui continue les camps du travail, les goulags, la surveillance intrusive et la dictature personnaliste paranoiaque héréditaire...

Au fait, je serais ben curieux de connaître la position qu'adopte le PCR par rapport à Cuba, qui a subi plus que son lot des influences staliniennes en question!


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Sujet: 
Un personnage qui était en mouvement...
Auteur-e: 
Michael Lessard...
Date: 
Lun, 2008-02-04 18:06

Hola,

Je ne suis pas un expert, j'ai seulement vu les quelques documentaires télévisés, mais voici quelques points qui me semblent des vérités.

Dans ces derniers jours, devant les Nations unies, il a accusé l'URSS d'impérialisme au même titre que les États-Unis. Réalisant aussi que sa passion n'était pas d'être ministre d'un État, il a quand même essayé de susciter un soulèvement populaire en Bolivie (un échec assez profond considérant que les paysans du coin l'ont souvent dénoncé à l'armée).

Les gens de droite, d'aujourd'hui encore (chronique de J-F Nadeau dans Le Devoir), aiment le présenter comme un sanguinaire assassin, mais je n'ai rien vu de très factuels prouvant ça. Au contraire, les faits indiquent qu'il était un médecin qui a atteint un niveau de révolte sans pareil à la longue et a décidé que les peuples devaient être libérés des dictatures bourgeoises de l'époque. Dans ces derniers jours en Bolivie, les paysans témoignent qu'il ne leur a fait aucune violence, payait même les repas, même si certains paysans l'avaient trahi.

Un type complexe, aux visages changeants j'ai l'impression, mais qui mort avec intégrité d'après ce que je vois,

Michaël Lessard [me laisser un message]
Militant pour les droits humains.
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