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La dette du Venezuela à l’égard de Cuba

Sylvain Guillemette, Jeudi, Octobre 25, 2007 - 10:46

Salim Lamrani

Voilà un une réponse intéressante d'Hugo Chavez face aux critiques oligarches de l'opposition très faible au Vénézuéla. Ce qui est intéressant, c'est de voir les priorités vénézuéliennes et cubaines et de les comparer à celles de nos soit-disants, gouvernements canadien et états-unien. Comme j'adore dire, à chacun ses priorités! Bonne lecture!

Une polémique est entretenue par les médias atlantistes à propos des tarifs préférentiels que le Venezuela a accordé à Cuba en matière pétrolière : il s’agirait d’un détournement des ressources nationales vénézuéliennes par le président Chavez pour soutenir son homologue cubain et ami, Fidel Castro. En réalité, les intérêts vénézuéliens n’ont pas été lésés, car cette faveur compense les services offerts par La Havane à Caracas. Les échanges entre les deux pays sont fondés sur le besoin et l’utilité réciproques et non au regard de l’offre et de la demande du marché global.

L’oligarchie vénézuelienne ne cesse de critiquer le président Chávez pour l’aide pétrolière qu’il fournit au gouvernement de La Havane. En effet, Cuba reçoit 98 000 barils de pétrole par jour à des tarifs préférentiels. Pourtant, l’île des Caraïbes est loin d’être la seule nation à bénéficier de ces accords favorables. La plupart des pays de la région tels que Haïti, la Jamaïque ou le Nicaragua profitent également de cette politique solidaire. La capitale britannique ainsi que plusieurs municipalités étasuniennes jouissent aussi de la générosité vénézuelienne sans susciter autant de controverses.

Chávez a personnellement répondu à ces attaques lors de son programme télévisé Aló, Presidente, le 30 septembre 2007. Selon lui, la dette contractée par les Vénézueliens à l’égard de Cuba est bien plus importante que l’aide énergétique fournie à l’île des Caraïbes. « Ceux qui m’accusent d’offrir du pétrole à Cuba sont des insensés. Si l’on faisait les comptes, bolivar par bolivar, centime par centime… ». Le président vénézuelien a rappelé que 30 000 médecins cubains travaillent depuis plus de 5 ans dans le pays de manière bénévole et gratuite. Il a affirmé que les professionnels de la santé cubains ont sauvé plus de vies en cinq ans que les médecins vénézueliens durant toute l’histoire sanitaire du Venezuela. « Cela n’a pas de prix », a-t-il souligné. « Qu’est-ce qui vaut plus, en termes objectifs, les barils de pétrole que nous vendons à Cuba ou cela ? », a-t-il questionné.

Actuellement, près de 9 millions de personnes bénéficient des soins fournis par les médecins cubains, qui ont réalisé au total plus de 60 millions de consultations à travers le pays. Les missions de santé Barrio Adentro ont permis à tous les Vénézueliens de bénéficier d’un accès universel et gratuit aux soins. Le développement de la médecine préventive a permis de sauver 1 153 enfants en 2007, selon le Ministère de la Santé.

Grâce à la présence médicale cubaine et à la volonté politique de Chávez, 6 nouveaux hôpitaux sont en train de se construire à Barinas, Mérida, Guárico, Miranda, Apure et dans la capitale. Barrio Adentro en est actuellement à sa quatrième phase. Le gouvernement compte investir la somme de 800 millions d’euros (2,5 milliards de bolivars) dans le Système public de santé.

Chávez a également annoncé une revalorisation salariale de 60 % pour les médecins vénézueliens travaillant pour l’État, à partir du 1er novembre 2007. « Je sais que les salaires des médecins ont été oubliés […]. Ce n’est que justice pour ceux qui travaillent pour la santé des Vénézueliens », a-t-il déclaré. Il a également souligné que la hausse du prix du pétrole avait rendu possible cet effort financier. Le Collège des médecins du Venezuela n’a évidemment pas manqué d’exprimer sa satisfaction. Le salaire minimum pour un médecin débutant de l’administration publique sera désormais de 822 euros par mois, ce qui est un revenu extraordinairement élevé pour un pays du Tiers-monde. Les enseignants n’ont pas été en reste. Le ministère de l’Education nationale a décidé de revaloriser les salaires à hauteur de 40 % à partir du 1er novembre 2007 également.

À l’opposé, le président Bush a mis son veto à la législation adoptée par le Congrès destinée à ouvrir l’accès aux soins pour les enfants pauvres, en raison de la nécessaire austérité budgétaire, alors que des milliards de dollars sont dépensés dans l’occupation illégitime et meurtrière de l’Irak. Deux visions de la société s’affrontent entre Chávez et Bush : le bien-être des plus démunis d’un côté et les profits des multinationales de l’autre.

Pour lutter contre la consommation excessive d’alcool et de tabac et réduire ainsi les problèmes de santé de la population, le gouvernement vénézuelien a décidé d’augmenter la taxe sur les liqueurs à 50 % et à 70 % sur les paquets de cigarettes. « Nous sommes l’un des pays qui consomme le plus de whisky », a-t-il regretté. Les ventes de bière en pleine rue seront désormais interdites. Tout cet arsenal de mesures fait partie de la politique préventive promue par le gouvernement afin d’améliorer l’état de santé des Vénézueliens.

Cuba et le Venezuela ont de nouveau renforcé leur intégration régionale en signant pas moins de 14 accords de partenariat économique le 15 octobre 2007. Lors de son discours, Hugo Chávez a réitéré son admiration pour Cuba, au grand dam de l’opposition vénézuelienne : « Fidel est un père pour notre peuple. Cuba est un exemple pour notre Révolution. Le Venezuela aime Cuba, notre peuple aime le peuple cubain et a une dette de gratitude à son égard ». Puis, s’adressant à ses détracteurs, il a questionné : « Combien un pays devrait payer pour avoir à disposition presque 30 000 médecins, infirmières, ophtalmologues et chirurgiens-dentistes 24 heures sur 24, à travers tout le territoire […] ? Qu’on me réponde! ».

L’intégration entre Cuba et le Venezuela est un modèle à suivre par le reste du continent. C’est le seul moyen de se prémunir contre les menaces émanant de Washington, d’accéder à une véritable indépendance et d’améliorer le niveau de vie des populations.

Salim Lamrani

Enseignant, écrivain et journaliste français, spécialiste des relations entre Cuba et les États-Unis. Il a notamment publié Washington contre Cuba (Le Temps des Cerises, 2005), Cuba face à l’Empire (Timeli, 2006) et Fidel Castro, Cuba et les États-Unis (Le Temps des Cerises, 2006).

http://www.voltairenet.org/article152248.html

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