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Personne n’a le droit de saboter cette Conférence (Durban 2001)

Anonyme, Lundi, Octobre 22, 2007 - 13:38

Fidel Castro

Durban, Afrique du Sud, 31-08 au 7-09-2001

Fidel Castro

Le racisme, la discrimination raciale et la xénophobie constituent un phénomène social, culturel et politique, non un instinct naturel des êtres humains; ils sont enfants directs des guerres, des conquêtes militaires, de l’esclavagisme et de l’exploitation individuelle et collective des plus faibles par les plus puissants tout le long de l’histoire des sociétés humaines.

Personne n’a le droit de saboter cette Conférence qui essaie d’adoucir, de quelque façon, les terribles souffrances et l’énorme injustice que ces faits ont signifié et signifient encore pour l’immense majorité de l’humanité.

Ni encore beaucoup moins quelqu’un a-t-il le droit de poser des conditions, d’exiger qu’on ne parle pas de responsabilité historique et de juste indemnisation, ou sur la façon dont nous décidons de qualifier l’horrible génocide qu’en ces mêmes moments contre le peuple frère palestinien de la part des leaders d’extrême droite qui, alliés à la superpuissance hégémonique, agissent aujourd’hui au nom d’un autre peuple tout au long de presque deux mille ans fut victime des plus grandes persécutions, discriminations et injustices commises dans l’histoire.

Lorsque Cuba parle de compensation et appuie cette idée comme un inéluctable devoir moral envers les victimes du racisme, comptant sur un important précédent dans les indemnisations que les descendants du même peuple hébreu reçoivent présentement, qu’en plein cœur de l’Europe il souffrit un odieux et brutal holocauste raciste, il ne prétend pas à l’impossible recherche des proches directs ou des pays concrets de provenance des victimes par des faits qui se sont produits pendant des siècles.

Ce qui est réel et irréfutable, c’est que des dizaines de millions d’africains furent capturés, vendus comme marchandise et envoyés de l’autre côté de l’Atlantique afin de travailler comme esclaves, et que 70 millions d’aborigènes indiens moururent sur l’hémisphère occidental comme conséquence de la conquête et de la colonisation européennes.

L’inhumaine exploitation à laquelle furent soumis les peuples des trois continents, incluant l’Asie, affecta le destin et la vie actuelle de plus de 4,500 millions de personnes qui habitent parmi les peuples du Tiers-Monde, dont les indices de pauvreté, de chômage, d’analphabétisation, de maladies, de mortalité infantile, de perspectives de vie, et autres calamités impossibles à énumérer par de brèves phrases, surprennent et horrifient.

Ces personnes sont les victimes actuelles de cette barbarie qui dura des siècles, et des inconcevables créanciers à l’indemnisation pour les horribles crimes commis envers leurs prédécesseurs et leurs peuples.

La brutale exploitation ne se termina pas lorsque plusieurs pays devinrent indépendants, ni même à la suite de l’abolition formelle de l’esclavagisme. Les idéologues principaux de l’Union nord-américaine constituée par les 13 colonies qui se libérèrent du pouvoir anglais à la fin du XVIII è siècle, donnèrent vie à partir des premières années de l’indépendance à des conceptions et des stratégies de caractère expansionniste inquestionnable.

En vertu de ces idées, les antiques colons blancs d’origine européenne, dans leur progression vers l’ouest, arrachèrent aux habitants indiens les terres qu’ils occupaient depuis des milliers d’années et exterminèrent des millions d’entre eux. Ils ne s’arrêtèrent pas aux frontières des pays qui avaient été des possessions espagnoles, et le Mexique, un pays latino-américain qui était arrivé à son indépendance en 1821, fut également dépouillé de millions de kilomètres carrés et d’incalculables ressources naturelles.

Dans la croissante, puissante et expansive nation surgie en Amérique du Nord, l’odieux et inhumain système esclavagiste fut maintenu près d’un siècle à la suite de la fameuse Déclaration d’Indépendance de 1776, dans laquelle on avait proclamé que tous les hommes naissaient libres et égaux.

Après l’abolition purement formelle de l’esclavagisme, les afro-nord-américains furent soumis pendant d’autres siècles à la plus cruelle discrimination raciale, dont beaucoup de traits et conséquences sont demeurés jusqu’à aujourd’hui pendants presque quatre décades additionnelles, à la suite de ces héroïques luttes et les avancées dans les années 60’, qui coûtèrent la vie à Martin Luther King, Malcolm X et d’autres remarquables lutteurs.

Pour des raisons purement racistes, les pires sanctions pénales et les plus prolongées retombèrent sur les afro-nord-américains, et à l’intérieur de la plus riche société nord-américaine lui correspondent la plus grande pauvreté et les conditions de vie les plus misérables.

Sont également terribles, et pires encore, le mépris et la discrimination de ce qui reste des populations aborigènes qui occupaient une grande partie de l’actuel territoire des États-Unis. Il n’est pas nécessaire de mentionner les données de l’état économique et social de l’Afrique.

Des pays entiers et même des régions complètes de l’Afrique sub-saharienne sont en danger de disparaître par une combinaison extrêmement complète de retard économique, de pauvreté extrême et de graves maladies, vieilles et nouvelles, qui les frappent.

Non moins tragique est la situation de nombreux pays d’Asie. Que l’on ajoute à cela les fabuleuses et impayables dettes, inter-échanges inégaux, prix ruineux de ses produits de base, l’explosion démographique, la globalisation néo-libérale et les changements de climat, avec ses suites de sécheresses prolongées qui alternent avec des pluies et des inondations chaque fois plus violentes. On peut démontrer mathématiquement qu’une telle situation est insoutenable.

Les pays développés et les sociétés de consommation, responsables dans l’actualité de la destruction accélérée et quasi incontrôlable du milieu ambiant, ont été les grands bénéficiaires de la conquête et de la colonisation, de l’esclavagisme, de l’exploitation impitoyable de centaines de millions de fils de peuples qui aujourd’hui constituent le Tiers-Monde, de l’ordre économique imposé à l’humanité après deux monstrueuses et destructives guerres pour la répartition du monde et de ses marchés, des privilèges concédés aux États-Unis et à leurs alliés de Bretton Wood, du FMI et de ses institutions financières internationales crées exclusivement par eux et pour eux.

Ce monde riche et gaspilleur possède les ressources techniques et financières afin de régler leur dette envers l’humanité. La super-puissance hégémonique doit régler,
en plus, la dette particulière qu’elle possède envers les afro-américains, envers les indiens enfermés dans les réserves, et envers les dizaines de millions d’immigrants latino-américains, caribéens et autres pays pauvres, de couleur indienne, jaune, noire ou métissée, victimes de la discrimination et du mépris.

Il est l’heure également de mettre fin à la dramatique situation des communautés indigènes dans le reste de notre hémisphère. Son réveil, sa propre lutte et la reconnaissance universelle du monstrueux crime commis contre elles, les rendent inajournables. Les fonds nécessaires afin de sauver le monde de la tragédie existent.

Que l’on mette fin véritablement à la carrière armentiste et au commerce des armes qui engendrent seulement désolation et mort.

Qu’on applique au développement une bonne partie du million des millions de dollars que l’on dédie chaque année à la publicité commerciale forgeuse d’illusions et d’habitudes de consommation impossibles à atteindre, joint au venin qui détruit les identités et les cultures nationales. Que l’on accomplisse la remise promise du modeste 0,7% du Produit National Brut comme aide au développement.

Que l’on établisse de manière raisonnable et effective l’impôt qu’a suggéré le Prix Nobel James Tobin aux opérations spéculatives qui aujourd’hui atteignent des milliards de dollars chaque 24 heures, et les Nations Unis, qui ne peuvent continuer de dépendre des misérables, insuffisantes et tardives donations et aumônes, disposent annuellement d’un million de million de dollars afin de sauver et développer le monde.

Comprenez-moi bien! Un million de million de dollars chaque année. Nous ne sommes pas peu dans le monde qui savons additionner, soustraire, multiplier et diviser. Je n’exagère pas.

Étant donné la gravité et l’urgence des problèmes actuels, qui menace l’existence même de la vie de notre espèce sur la planète, c’est ce dont nous aurions réellement besoin avant qu’il ne soit trop tard. Qu’on mette fin dès que possible au génocide du peuple palestinien qui se produit devant les yeux atoniques du monde. Que l’on protège le droit élémentaire de ses citoyens, de ses jeunes et de ses enfants. Respectons leur droit à l’indépendance et à la paix et l’on aura rien à craindre des documents des Nations Unies.

Je sais bien, en recherche d’encouragement face à la situation terrible à laquelle se trouvent ces pays, plusieurs amis africains et autres régions suggèrent la prudence nécessaire afin d’obtenir quelque chose de cette Conférence. Je les comprends, plus, je ne peux renoncer à la conviction de ce qu’avec plus de franchise se disent les vérités, plus il sera possible qu’on nous écoute et qu’on nous respecte.

Des siècles de tromperies sont plus que suffisants. Il me resterait seulement trois brèves questions à partir d’une vérité que personne ne peut ignorer. Les pays capitalistes développés et riches participent du système impérialiste et de l’ordre économique imposé au monde, basés sur la philosophie de l’égoïsme, sur la compétition brutale entre les hommes, les nations et les blocs, qui est absolument étrangère à tout sentiment de solidarité et à une coopération internationale sincère.

Ils vivent dans l’atmosphère trompeuse, irresponsable et hallucinante des sociétés de consommation. Aussi sincère que fussent la foi aveugle en un tel système et les convictions de ses plus sérieux hommes d’état : seraient-ils capables de comprendre la gravité des problèmes du monde actuel, régit dans son développement incohérent et inégal par des lois aveugles, par le pouvoir colossal et les intérêts des entreprises transnationales, chaque fois plus grandes, plus incontrôlables et plus indépendantes?

Comprennent-ils le chaos et la rébellion universelle qui s’établient?

Pourront-ils, quoiqu’ils le désirent, mettre fin au racisme, à la discrimination raciale, à la xénophobie et autres formes connexes, qui seront précisément tout le reste?

A partir de mon point de vue, nous sommes devant une grande crise économique, sociale et politique de caractère global. Prenons conscience de ces réalités. Des alternatives surgiront. L’histoire a démontré que seulement des grandes crises sont sorties les grandes solutions. Des formes les plus diverses le droit à la vie et à la justice s’imposera inévitablement.

Je crois en la mobilisation et à la lutte des peuples!

Je crois dans les idées justes!

Je crois à la vérité!

Je crois en l’homme!

Merci.

Traduit de l’Espagnol par :

Pierre Trottier, octobre 2007
Trois-Rivières, Québec, Canada

Réf. Koeyu – Latinoamericano – No.83 – Juillet-Septembre 2001



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