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Accommodements raisonnables ou lutte identitaire?

Christian Montm..., Mardi, Septembre 11, 2007 - 08:24

Christian Montmarquette

«Tant que la question nationale ne sera pas réglée, le problème de l'immigration demeurera tordu et biaisé. La nation québécoise sera constamment déchirée entre son désir d’accueil et la crainte de sa disparition et les immigrants risqueront à tout moment d’être perçus comme une menace à l'identité nationale.»

« Je suis un « indépendantiste de gauche » une « race » assez rare sans doute. Et je considère fort malheureusement que tous ces débats secondaires consistent en une habile manoeuvre de diversion de la droite afin d'éjecter de la société les véritables enjeux fondamentaux qui « eux » demanderaient de faire de véritables efforts à nos gouvernements et apporteraient substantiellement quelque chose au peuple comme : l'éradication de la pauvreté, l'indépendance du Québec ou la protection de l'environnement, plutôt qu’une bataille ultra technique sur la manière de voter. Je ne dis pas qu'il ne faut pas en parler, mais qu'il faut savoir à qui ça sert. Regardez par qui le débat a été lancé et vous aurez votre réponse. »

Accommodements raisonnables ou lutte identitaire ?

Par : Christian Montmarquette

Montréal, le mardi 11 septembre 2007.

Il me semble parfaitement naturel que les gens préfèrent se rassembler sur une base affinitaire plutôt que différentielle. Ce n’est pas politique, c’est relationnel, psychologique, affectif, social et tout ce que l’on voudra, en plus d’être simplement plus pratique. De toutes façons, si ce n’était pas le cas, nous ne parlerions pas constamment de l’importance de l’intégration. Même lorsqu’il y a de fortes affinités des conflits sont toujours possibles. Pas difficile alors de comprendre qu’il y ait plus de potentiels de conflits avec plus de différences. Il n’y a pas tellement d’équivoque, qu’on se le dise, l’immigration dans son état actuel, commence généralement par un mariage de raison.

Mais l’intégration demande efforts et ressources et il normal et sain que nous sentions le besoin de faire le point sur nos choix et orientations de société. Mais je réfute fortement l’expédiant endossé même par Jean-Pierre Charbonneau, que nous soyons tous un peu des « immigrants », car nous avons désormais une culture et une identité qui nous est propre et pour laquelle nous avons très durement lutté depuis 400 ans. Ou alors, tant qu’à ça, aussi bien dire qu’on est tous des descendants d’Adam et Ève… De toutes manières, il ne s’agit pas de « logique » mais de «politique» ; l’important est de se faire une idée et de se battre pour obtenir ce qu’on veut.

Mais au Québec, on veut le beurre et l'argent du beurre et ménager chèvre et chou et avons une prédisposition à apprécier en trouillards d’être assis entre deux chaises. Nous sommes passés maîtres dans l’art de prendre des décisions mitoyennes et en ce sens bels et bien faits à l’image des politiciens auxquels nous reprochons de faire de même. Nous ne voulons pas de «l’indépendance» mais la «souveraineté-association». Puis, et pourquoi pas seulement «l’autonomie» ? C’est le genre de trucs que font les enfants, quand ils veulent aller dans les bras de papa en braillant de quitter les bras de maman. Finalement, nous voudrions avoir tous les privilèges d’un état souverain sans en prendre le risque et les responsabilités. Nous voudrions protéger notre identité que l’on sent tous les jours un peu plus s’éroder sur le mur rêche du fédéralisme canadien, sans avoir le cran de faire notre réelle indépendance.

Nous voudrions pouvoir nous réfugier sous la jupe de notre maman canadienne, tout en renforçant nos acquis culturels, alors qu’il s’agit d’intérêts carrément opposés. La preuve la plus évidente étant qu’il fût (et qu’il est encore) un coriace combat pour simplement parvenir à protéger notre langue. J’espère donc que le dilemme posé par accommodements raisonnables contribuera au moins à nous mettre les yeux vis-à-vis des trous. Car il nous serait sans doute bien plus facile se nous sentir plus accommodants si nous ne nous sentions pas nous-mêmes les premiers menacés.

Peut-être certains propos peuvent-ils paraître réactionnaires, mais à mon avis, ils sont fortement contextuels. Car tenons-nous le pour dit, le débat fondamental identitaire actuellement déporté sur les accommodements raisonnables, recèle celui de notre propre survie nationale, puisque les forces politiques fédéralistes ont tout intérêt à noyer l’identité Québécoise dans la mer du solvant du multiculturalisme canadien sous le couvert d’un moralisme d’ouverture libéral.

Je ne suis pas xénophobe et je ne pense pas que les nouveaux arrivants sont des méchants voleurs de jobs ou être trop atteint d’autres formes de préjugés. Mais j’ai beaucoup moins de sympathie en ce qui concerne leur option constitutionnelle et commence à les considérer au même titre que les anglais ; c'est-à-dire, comme des adversaires de la souveraineté et conséquemment des adversaires politiques. Bien sûr, qu’ils nous apportent leur culture, mais privés de notre indépendance, ils risquent fort de contribuer à l’extinction de la nôtre.

Pour m’adresser directement à cet illustre fédéraliste qu’est notre premier ministre Jean Charest, je lui dirais que je serais encore bien plus ouvert à l’immigration, si on ne s’en servait pas délibérément pour lutter contre le Québec. Car nombreux sont ceux et celles qui viennent se réfugier ici pour se libérer de l’oppression, alors que nous sommes nous même encore un peuple opprimé. Opprimé par ces grands fédéralistes canadiens qui ont combattu l’identité culturelle Québécoise jusqu’ à la moelle et qui viennent aujourd’hui nous faire la leçon sur l’ouverture à la culture des autres. «L’information est la base de la démocratie» affirmait René Lévesque, et je ne suis pas sûr que les nouveaux arrivants en soient très bien informés.

Soyez sans craintes, je n’oublie pas que les premiers coupables dans cette histoire sont les Québécois eux-mêmes qui n’ont pas su voter massivement pour leur propre pays. Mais, je ne perd pas de vu non plus, que nous nous sommes fait «voler» notre indépendance en 1995 par l’injection illégale de dizaines de millions d’Ottawa et la naturalisation à toute vapeur de dizaines de milliers de nouveaux arrivants qui n’auraient normalement pas eu le droit de voter.

On accuse facilement les nationalistes d’être xénophobes, alors que ce sont les Juifs, les Grecs et les Italiens qui ont appelé au vote ethnique en 1995. À croire que ce sont eux qui ne nous aiment pas et non l’inverse. Dans ce pays dont la devise est « Je me souviens » nous assistons encore à une amnésie collective, comme si tout un pan de notre histoire avec les Anglais se répétait avec un autre genre de minorité. Car nous ne sommes plus dans le domaine du préjugé, mais dans celui du simple constat pragmatique. Car il est en effet consternant de constater à quel point leur allégeance au fédéralisme constitue un vote aussi monolithique.

« Question nationale et immigration »

«Tant que la question nationale ne sera pas réglée, le problème de l'immigration demeurera tordu et biaisé. La nation québécoise sera constamment déchirée entre son désir d’accueil et la crainte de sa disparition et les immigrants risqueront à tout moment d’être perçus comme une menace à l'identité nationale.

Le fait que le Québec n'ait pas encore accédé à son indépendance génère un climat malsain et favorise la xénophobie. Jean Charest par sa déclaration à l'emporte pièce sur l’ouverture, confirme toutefois cette présomption que les nouveaux arrivants sont majoritairement les alliés du fédéralisme.

Est-ce à dire de ceux qui s'en inquiètent sont pour autant des racistes ? Assurément pas. Il s'agit d'une réaction d'auto défense dans un Québec dont l’identité est constamment menacée».

Combattre la xénophobie deviendra-t-il un jour un argument de plus pour défendre l'indépendance ? Je l'espère. Car il me semble bien difficile d'accueillir les autres quand on n'est pas chez soi.

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Christian Montmarquette
Militant pour l'éradication de la pauvreté
et l'indépendance du Québec

« Le Canada est trop petit pour le Québec, loin d'être un repli sur soi, l'indépendance est une ouverture sur le monde » - Pierre Bourgault

« Quand on me demande qu’est-ce qu’un Québécois ? Je répond, un Québécois, c’est quelqu’un qui veut l’être…» - Pierre Bourgault

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