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Sarkozy, opium du « peuple de gauche » : 3 – G8 et hallucinations de la « gauche à venir »

De ço qui calt, Jeudi, Juin 7, 2007 - 06:27

De ço qui calt ?

Avant le sommet de Heiligendamm, Nicolas Sarkozy a proposé une mission au « mitterrandiste historique » Jacques Attali. Des informations analogues et des démentis circulent sur d’autres « personnalités de gauche ». La « transversalité », générale mais jadis discrète, se montre au grand jour dans un pays où il n’y a pas si longtemps ceux qui la dénonçaient étaient accusés d’appartenir à l’extrême-droite. Et le G8 correspond bien à l’idée d’une « gouvernance mondiale » des puissants du capitalisme défendue depuis les années 1970 par ce haut lieu de la « transversalité » internationale qu’est la Commission Trilatérale. La « politique unique » mondialisée présente une apparence multicolore à peine trompeuse. La mise en scène des actuelles élections législatives françaises n’est pas différente, avec une « droite élargie au centre et à des gauches » et une « gauche non sarkoziste », pendant que les états-majors de la politique parlementaire vendent des « refondations » de façade. Alors que le Modem de François Bayrou semble avoir du mal à établir des connexions, les notables de la « gauche maintenue » demandent à leurs militants de leur procurer un maximum de députés élus et d’attendre la fin des élections législatives avant un quelconque débat. Mais les mêmes milieux dirigeants ont déjà lancé des initiatives destinées, précisément, à court-circuiter la discussion collective qu’ils promettent à ces militants. Après le mirage Royal, la « gauche de l’avenir » adapte la politique d’apparence réformiste à un contexte de régression sociale généralisée, en faisant miroiter des perspectives illusoires d’adoucissement du système.

(suite des parties : 1 – La « grande illusion » royaliste et 2 – Le buffet sans frontières de Bernard Kouchner)

 

Greenpeace France s’est exclamé : « Bush ne doit pas avoir le dernier mot ! » Des « progressistes » siégeraient-ils au G8 ? L’appel paraît bien « transversal », comme la politique française. Mais, dans l’affaire du bouclier antimissile, on n’a guère vu les Etats de l’Europe occidentale s’opposer à l’initiative de Bush. Quant au climat, la situation ne semble pas être différente. Et qui contrôle le G8 ?

Sans aucun statut légal par rapport aux instances internationales, alors que des condamnations de manifestants sont déjà intervenues et des manifestations ont été interdites, le « groupe informel de discussion » réservé aux Etats capitalistes les plus puissants qu’est le G8 entend débattre de l’affaire du Kosovo et de plusieurs questions stratégiques. Pas seulement lors des sommets, mais de manière permanente via des délégations.

Politique française et « transversalité »

Le G8 est une structure officieuse proposée en 1975 par la présidence de Valéry Giscard d’Estaing, alors que le futur premier ministre Raymond Barre avait été l’un des premiers participants aux activités de la Commission Trilatérale depuis 1973-74. A cette époque, la montée en force des lieux de « rencontres transversales » avait commencé à se préparer en France. Début novembre 1977, un mois et demi après l’échec des négociations sur le « programme commun de la gauche », le Parti Communiste Français (PCF) mettait publiquement en cause le secrétaire général du Mouvement des Radicaux de Gauche (MRG), Robert Fabre, pour ses « étonnants dîners politiques » avec des proches de Giscard d’Estaing, des responsables de grandes sociétés, des hauts fonctionnaires... Libération s’en moquera dans son numéro des 5 et 6 novembre, avec le titre : « Ce n’est pas l’affaire du « Siècle » » et l’entête : « Des PDG, des hauts fonctionnaires, des hommes politiques de la majorité et de l’opposition non communiste qui ont en commun d’être des hommes de pouvoir font partie d’un même club : « Le Siècle ». Le PCF fait semblant de découvrir un complot qui date... de 1944. ». En effet, Le Siècle avait été fondé en 1944. Mais sans la même influence ni le même rôle qu’en 1977. Des journaux comme le Monde ont trouvé les protestations du PCF ridicules.

Quelques années plus tard, Serge July devenait membre du Siècle. Parallèlement, la Fondation Saint-Simon voyait le jour en 1982, etc... En 1991, le PCF lui-même ne s’indignera point du rôle moteur joué par ses propres militants (notamment, Philippe Herzog, Jean-Pierre Brard et Jean-Christophe Le Duigou) dans la fondation de Confrontations Europe. La « transversalité » et les « groupes informels » où les milieux d’affaires dictent leur loi sont devenus le véritable mode de gouvernement de la France, de l’Europe et de la planète.

G8, « transversalité » et domination du monde

Précisément, la « transversalité » se trouve à la base d’une vaste supercherie politique qui permet de retourner n’importe quel mot d’ordre ou objectif affiché. Et de lui faire dire, dans la pratique, ce qu’on veut.

Sauver la planète est une noble devise. Malheureusement, on peut faire beaucoup d’usages de ce slogan que presque tous les candidats aux élections présidentielles françaises de 2007 avaient repris. On peut même entendre la réflexion : « Que viennent faire les luttes sociales dans un débat écologiste ? », comme si la pollution n’était pas le fait des classes sociales dominantes. Ou encore des généralités telles que : « Les gens mangent et dépensent trop », alors qu’un nombre croissant de citoyens dans les pays dits « riches » se heurte à des difficultés croissantes pour se nourrir, s’habiller, se loger, et recevoir des soins médicaux. Quant aux étiquettes et promesses des politiciens, la réalité est que la pollution s’est développée à l’échelle mondiale autant avec des gouvernements de « gauche » qu’avec des gouvernements de « droite ». Ce fut l’équipe du président « socialiste » français François Mitterrand, qui fit couler le Rainbow Warrior en 1985.

Quant à l’Afrique, sur laquelle le Pape s’émeut, ce n’est pas les missionnaires qui ont manqué dans ce continent, dont la détresse est le produit de la domination qu’il subit depuis très longtemps de la part des grands holdings des pays dits « riches ». Avec, à la tête de ces derniers, des gouvernements de « droite » comme de « gauche » ou de « centre ».

Pareil pour d’autres zones de la planète. A propos du rôle du gouvernement « travailliste » britannique de Harold Wilson dans le coup d’Etat de Suharto en Indonésie, qui se solda par l’extermination d’environ un million d’indonésiens depuis 1965, un article de Nick Cohen de septembre 1999 sur le site du Guardian, intitulé : « Labour: quartermaster to tyranny in East Timor », rappelle : « In 1965 Michael Stewart, the Foreign Secretary in Harold Wilson's Labour Government, surveyed the mass graves of Indonesia with an air of satisfaction and expectation. Britain had facilitated the murders of about one million Indonesians in the coup that brought pro-Western General Suharto to power ». Quelques années plus tard, les fascists chiliens qui appellaient au coup d’état militaire contre http://fr.wikipedia.org/wiki/Salvador_Allende TARGET=new>Salvador Allende employaient le slogan : « Yakarta ya viene » (Djakarta arrive). Ce n’est qu’un exemple.

Au début de la « grande expansion coloniale » française, qui fut principalement l’œuvre du « centre gauche », Léon Gambetta écrivait en 1882 :

"La civilisation européenne aura à lutter un jour contre la subversion de la race chinoise... La France doit conserver son rôle de soldat de la civilisation. Dans le choc qui aura lieu, la civilisation latine, dont la France est la tête, doit préparer son terrain sous peine d'être écrasée et annihilée en Asie Centrale entre la race anglo-saxonne et la race slave. Il faudra donc que la France s'établisse au Tonkin... afin de mettre la main sur l'Annam, sur le Royaume du Siam et sur la Birmanie et d'avoir ainsi barre sur les Indes, et d'aider la civilisation européenne contre la race jaune."

(Source : « L'expansion 1981-88 », de Pierre Guillen, Imprimerie Nationale, Paris 1985, p. 180).

Trois ans plus tard, un autre politique du « centre gauche », Jules Ferry, défendait les « droits et devoirs des races supérieures » dans son discours du 28 juillet 1885 devant la Chambre des Députés. Que signifient les notions de « droite », « gauche » et « centre » à la lecture de ce genre de textes ? Ce qui est bien réel, c’est le système économique, social et politique en place. En 1914, les dirigeants « socialistes » de plusieurs pays appelleront à la guerre au nom de l’ « union sacrée », Léon Jouhaux n’hésitera pas à ce faire aux obsèques de Jean Jaurès. Dans la foulée de cette guerre pour le contrôle des colonies, Léon Blum poursuivra sa carrière d’ « élite » de l’appareil d’Etat en tant que chef de cabinet du ministre « socialiste » et franc-maçon Marcel Sembat

En 1925, Blum emploiera encore devant la Chambre des Députés le langage de Jules Ferry sur les « races supérieures ». Etc... Aujourd’hui, c’est aux mêmes puissances, et à peu près aux mêmes courants politiques, qu’il faudrait, nous dit-on, faire confiance pour résoudre les problèmes de la planète, du continent et de la France.

Et pour ce qui est du dumping social, du « marché mondial de la main d’œuvre », des délocalisations... tout le monde au G8 trouve cela très bien. Rien à signaler. On n’en a guère entendu parler, non plus, à l’occasion de la récente campagne présidentielle française. Pas de nouvelles, bonnes nouvelles... mais pour qui ?

L’avenir de la « gauche de l’avenir »

La « gauche de l’avenir » est une « gauche à venir », toute neuve, que ceux qui sont en place depuis longtemps nous annoncent pour après les législatives. Chacun à sa façon, mais en reprenant toujours des vieilles recettes du répertoire de la « gauche » parlementaire des deux derniers siècles. Précisément, Léon Gambetta et Jules Ferry font souvent partie des « modèles républicains » de cette « gauche à venir ».

Alors que l’heure est aux « grands consensus » en vue d’un « ordre mondial efficace », les professionnels de la politique du capitalisme s’efforcent de faire croire un peu partout à l’émergence de grandes nouveautés dans la sphère des partis parlementaires. La campagne des élections présidentielles françaises a été une édifiante illustration de cette nouvelle propagande. Le message étant que rien ne sera plus comme avant, que cette fois-ci les citoyens auront leur mot à dire, que « tout le monde devient raisonnable », que le fonctionnement institutionnel va s’améliorer, et ainsi de suite... Mais plus les politiciens du système tiennent ce discours de « renouveau » et cherchent à répandre des espoirs chimériques, plus ils verrouillent dans la pratique et préparent l’accélération de la casse sociale.

Les recalés des présidentielles d’avril et mai derniers demandent à leurs militants de se taire, de faire un maximum de réclame pour leurs candidats à députés et d’attendre que les élections législatives soient finies avant d’engager le moindre débat. Les autres dirigeants des mêmes partis adoptent, pour l’essentiel la même attitude. Mais aucun de ces notables ne se prive de « préparer l’avenir » avec d’autres notables. La fermeture de gueule, c’est pour « ceux d’en bas ».

C’est ainsi, par exemple, que Ségolène Royal semble déjà se voir à la tête du Parti Socialiste (PS) par acclamation et candidate aux présidentielles de 2012, pendant que Dominique Strauss-Kahn rêve d’une « sociale-démocratie » sous sa coupe et une site intitulé « Gauche Avenir » diffuse un appel émanant notamment de responsables du PS proches du membre de la Trilatérale Laurent Fabius et de militants connus du PCF comme l’ancien ministre Jean-Claude Gayssot ou le député européen Francis Wurtz. Tout le monde annonce une « nouvelle gauche à venir », chacun s’autoproclame détenteur du « véritable renouveau ». La Toile, les journaux... sont pleins de ce genre de déclarations. Quant à la direction du PCF, qui distribue le même type de promesses, elle semble être également occupée à envoyer paître ceux qui s’intéressent à son patrimoine immobilier. Mais quel rapport entre ces « grandes manœuvres » et les problèmes réels auxquels la grande majorité de la population se heurte au quotidien ? Quel rapport avec le véritable avenir collectif des citoyens ?

Pas seulement en ce qui concerne une politique de casse sociale qui dure depuis plus de vingt ans et ne cesse de s’accélérer, mais aussi notamment dans le domaine des libertés individuelles et collectives. Par exemple, à propos de la Justice. Après la scandale d’Outreau, les parlementaires avaient promis une réforme de la Justice française. C’est le contraire qui s’est produit. Non seulement une telle réforme n’a jamais existé, même sous forme de projet cohérent, mais les mesures votées en décembre ont comporté des reculs graves du droit français, au détriment des « petits justiciables ». La campagne présidentielle a complètement escamoté ce problème. Y avait-il une « opposition » dans l’avion ? On n’a pas vu le bout de son nez, alors que tous les candidats « présidentiables » ou alliés de « présidentiables » se sont souciés de développer de bonnes relations avec un maximum de secteurs influents de l’appareil d’Etat.

Les apparitions médiatiques de la « gauche à venir » deviennent difficiles à comprendre pour les profanes. Elle « droit venir », mais elle est là depuis des décennies. Ses dirigeants sont les mêmes que d’habitude. Ils « proviennent » de la période de François Mitterrand, ou de celle de Lionel Jospin qui a été marquée par une totale continuité avec la première. Ils ont déjà été ministres et cautionné ces exercices. La « gauche à venir » doit apporter un « message nouveau », mais sa politique est la même qu’on a vu à l’œuvre depuis trois décennies. De quoi rester perplexe et pensif, si vraiment on veut y croire.

Mystère de foi ? En un sens, oui. Celui de la sacro-sainte duplicité.

Mais ne sous-estimons pas les chances de réussite de cette recordleft de la mystification. Une faiblesse du mouvement populaire réside aujourd’hui dans la perte de mémoire collective sciemment fomentée par ceux qui servent les intérêts du capitalisme et de l’impérialisme. Rendre à la grande majorité les connaissances et les moyens de l’analyse historique doit être l’une de nos premières priorités.

 

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Sujet: 
Démagogie des « gauches » , suicide d’un patron
Auteur-e: 
De ço qui calt
Date: 
Lun, 2007-06-11 04:18

DELOCALISATIONS

Démagogie des « gauches » françaises
et suicide d’un patron retraité

 

Un mois après l’élection de Nicolas Sarkozy, Ségolène Royal s’adresse aux Français comme si elle avait remporté une grande victoire. Marie-George Buffet semble avoir sauvé ses meubles au sein du Parti Communiste, dont elle devrait rester secrétaire nationale jusqu’à la fin 2008. Olivier Besancenot s’affirme comme le « brave prolétaire » attitré des programmes de télévision. Dominique Voynet n’est plus très méchante avec la « droite », alors que cette dernière prodigue ses conseils à la « gauche » et annonce des nouvelles « ouvertures ». La pièce « Nos politiques sauveront la France » est représentée dans tous les théâtres médiatiques, après une campagne présidentielle où, entre autres, il n’a guère été questions des délocalisations. Mais l’ancien patron Pierre Jallatte vient de mettre fin à ses jours à l’âge de 88 ans, suite à l’annonce, par les actuels propriétaires de l’entreprise qu’il avait fondée, d’un projet de délocaliser en Tunisie la totalité de la production. L'ancien directeur de production de Jallatte Georges Argeliès, 75 ans, déclare : « ce sont eux [des dirigeants responsables du projet de délocalisation] et les actionnaires qui ont tué Pierre Jallatte, ce sont des assassins, c'est de leur faute s'il n'est plus là ! ». La mobilisation des salariés a obtenu un report jusqu’au 18 juin de la confirmation de ce plan. Mais que font la « gauche » et la « gauche de la gauche » par rapport aux délocalisations ? Sous le gouvernement de « gauche plurielle » de Lionel Jospin, des records de privatisations ont été battus et la stratégie d’exportation de capitaux des milieux financiers n’a cessé de se développer. En 2007, l’équipe de campagne présidentielle de José Bové a été jusqu’à minimiser l’importance des délocalisations et prétendre que l’affaire serait de la compétence de l’Union Européenne.

 

Fin mars, l’équipe de campagne électorale de José Bové pour les présidentielles françaises expliquait sur son site que « les délocalisations ne peuvent expliquer qu’une petite partie du chômage et des bas salaires en général » et ne proposait aucune mesure réelle pour les empêcher. Dans un chapitre consacré à cette question, quatre types de « mesures » étaient envisagés : « 1. Exiger le remboursement de toutes les aides publiques reçues par les entreprises qui délocalisent. 2. Se protéger contre le dumping social et environnemental, mettre en place des mesures protectionnistes au niveau européen vis-à-vis de pays qui bien qu’ayant le même niveau de développement font du dumping social ou écologique : par exemple le US qui refusent de signer le protocole de Kyoto. 3. interdire les licenciements dans les entreprises qui font des profits. 4. imposer un taux de rentabilité maximal des actions afin de briser cette folle logique qui pousse aux délocalisations ». A savoir, strictement rien. Quant à l’affirmation sur le rôle prétendument limité des délocalisations, c’est d’emblée ignorer sciemment les délocalisations des capitaux et celles des projets à long terme.

Ce programme de José Bové était fait, de toute évidence, pour que Ségolène Royal et le PS puissent y souscrire. On voit mal ce qu’une entreprise qui délocalise avec l’aide des milieux financiers aurait à faire, post mortem, des aides publiques. Et si les seules « mesures protectionnistes » doivent être prises au niveau « européen », cela signifie qu’on accepte le « marché européen de la main d’oeuvre » avec les 500 millions d’habitants de l’Union Européenne et, à bien d’égards, les plus de 800 millions des pays membres du Conseil de l’Europe (Russie comprise). De surcroît, après un savant mélange démagogique du dumping social avec le dumping écologique, on en arrive à réclamer des mobilisations uniquement contre le dumping provenant directement des Etats-Unis. Sans dire un mot contre le dumping social lié aux délocalisations et aux très bas salaires et standards sociaux imposés à de vastes zones de la planète, avec l’aide de régimes politiques que l’argent des délocalisations aide à son tour à se consolider.

Quant à « interdire les licenciements dans les entreprises qui font des profits », les auteurs du texte se moquent des citoyens et des électeurs. C’est légitimer les licenciements chaque fois que le groupe propriétaire de l’entreprise a su savamment, par des montages qui sont devenus un jeu d’enfants, délocaliser les profits ou les transférer à des partenaires de cette entreprise.

Enfin, le baratin sur le « taux de rentabilité maximal des actions » ferait se tordre de rire n’importe quel conseil d’administration de banque ou de multinationale. Comme si les « petits actionnaires », les seuls que les administrations puissent vraiment contrôler dans la pratique, étaient les principaux bénéficiaires de l’exploitation des salariés. Ceux qui avaient investi leurs économies dans Eurotunnel en savent quelque chose. José Bové répand l’idée mystificatrice d’un capitalisme « sous contrôle ». Mais la réalité est qu’il ne propose rien qui puisse introduire la moindre apparence d’un contrôle citoyen du fonctionnement du système. Bové n’est d’ailleurs pas le seul. Personne, dans la « gauche » ni dans la « gauche de la gauche », n’a proposé au cours de la récente campagne présidentielle la moindre action concrète contre les délocalisations, le dumping social, la course aux bénéfices...

Bové, Royal, Buffet, les « gauches » et les « gauches toutes » font également miroiter une « Europe protectrice » sur les plans social et des libertés. Mais au sein même de l’Union Europenne, plusieurs pays ont un salaire minimum inférieur, ou à peine supérieur, à 200 euros mensuels. Et même dans un pays « riche » comme l’Allemagne, le système en est arrivé aux enchères inversées sur les salaires. Depuis avril 2006 le Code du Travail français (article L. 121-10) interdit le recours à ces enchères par voie électronique, mais les pratiques de dumping n’ont pas disparu pour autant. Quant aux libertés et aux Droits de l’Homme, l’affaire des centres secrets de détention de la CIA en Europe met en évidence une réalité très différente, à un juger par le rapport de Dick Marty. Des « combines de la droite » ? Alors que vingt-six agents de la CIA et d'anciens dirigeants des services secrets militaires italiens sont jugés par contumace à Milan, le « grand homme de gauche » Romano Prodi est accusé d'avoir été « encore plus loin » que Silvio Berlusconi pour « faire obstacle » au procès. Le rapporteur européen « affirme qu'un accord secret conclu entre les alliés de l'OTAN en octobre 2001 a posé le cadre qui a permis à la CIA de procéder à ces détentions ainsi qu'à d'autres activités illégales en Europe ». Or, en 2001, les gouvernements britannique, allemand et français étaient de « gauche ».

C’est dans ce contexte, qu’un délégué syndical déclare après le suicide de Pierre Jallatte : « L'acte de Pierre Jalatte est un acte courageux. C'est le geste d'un homme de grand charisme qui ne supportait pas l'échec. Ce geste, il l'a fait pour nous sauver car il ne supportait pas l'idée que le fric puisse gâcher des vies humaines ». L’occasion d’apprendre que l’entreprise, qui avait compté 900 salariés dans les années 1980 contre 336 aujourd’hui dont il était prévu de supprimer 285 emplois, « est à présent entre les mains de financiers américains, Bank of America et Goldman Sachs ». Ces derniers avient mis en avant un projet de délocalisation vers la Tunisie de toute la production française de l’entreprise. Jallatte fait actuellement partie du groupe Jal, issu du rapprochement des sociétés Jallatte et Almar via CVC Capital Partners et racheté en 2005 par un consortium financier.

Une évolution qui, contrairement à ce que laissent entendre Bové et ses potes, est devenue très fréquente parmi les entreprises et groupes industriels installés sur le territoire français, et dont même un patron comme Francis Mer avait reconnu la réalité étant ministre dans la période mai 2002 - mars 2004. Mais que l’ex-patron Pierre Jallatte, né en 1918 et retraité depuis 1983, ne semble pas avoir acceptée. Sans doute, Pierre Jallate avait cru à tort qu’il pouvait exister un capitalisme « éthique » et « à visage humain », qu’il était parvenu à en créer un îlot. C’est ce qui semble ressortir de nombreuses déclarations. Les politiciens du système qui se disent « progressistes » sont beaucoup mieux blindés en la matière : ils savent très bien ce qu’il en est, le cautionnent et, lorsqu’ils gouvernent, l’appliquent sans aucun remord.

Parmi les textes institutionnels mis en ligne alors que Francis Mer était ministre de l'Économie, des Finances et de l'Industrie, on trouve par exemple un article du 12 janvier 2004 intitulé : « Les délocalisations d’entreprises » où on peut lire notamment : « JVC, Continental, Alcatel, St microelectronics, Alstom... Ces noms désignent des entreprises dont le point commun est d'avoir fermé des établissements implantés en France tout en délocalisant leur production vers l'étranger. Nous assistons à des délocalisations d'entreprises depuis une vingtaine d'années, et ce mouvement va certainement se poursuivre... ». L’article, écrit il y a trois ans et demi, souligne encore : « Les secteurs de l'industrie concernés par les délocalisations sont nombreux : cuir, textile, habillement, métallurgie, électroménager, automobile, électronique… Egalement touché, le secteur tertiaire : centres téléphoniques, informatique, comptabilité... A vrai dire, toute production de masse et tout service répétitif sont susceptibles d'être délocalisés dans des territoires où le coût de la main d'œuvre est nettement moindre ». On ne peut pas être plus clair, la « droite » soutenait cette évolution et ne s’en cachait guère. Il a fallu la « gauche de la gauche » pour venir nous raconter que les délocalisations ne sont pas très nombreuses, etc...

Quels intérêts servent la « gauche » et la « gauche de la gauche » ? Les mêmes que la « droite », sauf que leur propagande vise davantage un public à faibles revenus auquel « il ne faut pas dire certaines choses ». Et encore... Même lorsqu’elle cherche à vendre un espoir illusoire, la « gauche du XXI siècle » annonce de plus en plus ouvertement une politique capitaliste très pure et dure. Celle qu’elle a toujours pratiquée étant au gouvernement. C’est la réalité qui peut déranger, mais qui devient évidente pour un nombre croissant de citoyens.

 

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Sujet: 
Elections françaises et surenchère sécuritaire
Auteur-e: 
De ço qui calt
Date: 
Jeu, 2007-06-14 15:50

A l'approche ou à l'occasion d'échéances électorales, on assiste à des surenchères sur des sujets que les « politologues » considèrent porteurs. La propagande dite « sécuritaire » en fait apparemment partie. Mais ne s'agit-il pas, en réalité, d'une vaste opération d'intoxication destinée à faire croire à l'importance de ce genre de thématique et à justifier une politique de plus en plus répressive ? Pendant qu'on parle « sécurité », et qu'on finit par croire ou faire croire qu'il s'agit d'un grand enjeu, on ne parle pas de problèmes essentiels tels que, par exemple, les délocalisations. Et force est de constater l'implication de longue date de la « gauche » dans la propagande sécuritaire.

Sarkozy, Brard, Chevènement
et la surenchère sécuritaire

Pour le mensiversaire de l’élection de Nicolas Sarkozy, le maire de Montreuil Jean-Pierre Brard, député et candidat « apparenté communiste », et membre fondateur de Confrontations Europe, avait « réussi » le 6 juin l’expulsion des occupants de la villa du 35 avenue Pasteur. Le 10 juin, il est arrivé en tête au premier tour des législatives et, après le désistement de la candidate du PS Mouna Viprey, il se retrouve seul candidat au second tour. Quant à Ségolène Royal, elle n’a rien retiré de ses propositions d’encadrement militaire pour des jeunes. De son côté, Jean-Pierre Chevènement, maire de Belfort et candidat en ballotage dans la deuxième circonscription du Territoire de Belfort, vient d’offrir aux électeurs rien de moins qu’un couvre-feu pour les mineurs du 15 au 18 juin. Soit, au moment d’un deuxième tour des législatives qui s’annonce peu évident pour l’ancien ministre de l’Intérieur. Qui a dit que le sécuritaire était une spécialité de la « droite » ? Il s’agit, de toute évidence, d’une tendance du système et pas de tel ou tel de ses courants politiques « gestionnaires ».

 

Nicolas Sarkozy aura eu beau parler de « racailles » et de « karcher ». Son prédécesseur de « gauche » Place Beauvau, Jean Pierre Chevènement, est là pour rappeler que le sécuritaire, jugé rentable sur le plan électoral par des « politologues », n’est pas quelque chose qu’on va lui apprendre. Lui qui, le 9 mars 1998, à l’occasion de la présentation d’une « circulaire sur la lutte contre les violences urbaines » (déjà) s’en était pris aux « petits sauvageons qui vivent dans le virtuel ».

Qui dit mieux qu’un bon couvre-feu pour le second tour des législatives ? C’est ce que vient d’ordonner Jean-Pierre Chevènement pour les mineurs de moins de 16 ans, entre 22h et 6h. Sarkozy ne va tout de même pas lui donner des leçons de « sécuritaire ».

Jean-Pierre Chevènement a été l’un des principaux soutiens de la campagne présidentielle de Ségolène Royal depuis l’automne 2006. Ce qui prouve bien, si besoin était, que l’évolution des institutions vers un fonctionnement de plus en plus répressif n’est pas le fait de tel ou tel parti politique. Quels que soient les résultats électoraux, ce ne sont pas les étiquettes et les discours des élus et des partis qui déterminent la politique réelle.

Et la « gauche » et le « centre » auraient-ils été, historiquement, plus gentils que la « droite » ? Tel ne semble pas avoir été le cas. Mon article du 7 juin, « Sarkozy, opium du « peuple de gauche » : 3 – G8 et hallucinations de la « gauche à venir » », rappelait entre autres cette prose du dirigeant de « centre gauche » Léon Gambetta en 1882 au début de la « grande expansion coloniale » :

« La civilisation européenne aura à lutter un jour contre la subversion de la race chinoise... La France doit conserver son rôle de soldat de la civilisation. Dans le choc qui aura lieu, la civilisation latine, dont la France est la tête, doit préparer son terrain sous peine d'être écrasée et annihilée en Asie Centrale entre la race anglo-saxonne et la race slave. Il faudra donc que la France s'établisse au Tonkin... afin de mettre la main sur l'Annam, sur le Royaume du Siam et sur la Birmanie et d'avoir ainsi barre sur les Indes, et d'aider la civilisation européenne contre la race jaune. » (Source : « L'expansion 1981-88 », de Pierre Guillen, Imprimerie Nationale, Paris 1985, p. 180).

Ou encore le discours de Jules Ferry du 28 juillet 1885 sur les « droits et devoirs des races supérieures », dont on peut trouver un extrait à l’adresse :

http://www.assemblee-nationale.fr/histoire/Ferry1885.asp

Ou le rôle des dirigeants « socialistes » et « syndicalistes » appelant à la guerre en 1914 devant la dépouille même de Jean Jaurès, ou la répression en Algérie, etc... Il ne s’agit manifestement pas d’une question de « droite », de « gauche » ou de « centre », mais de SYSTEME.

Précisément, Léon Gambetta et Jules Ferry sont devenus des références constantes pour les actuels candidats à la direction d’une « refondation de la gauche », sans que le rôle de Gambetta et Ferry dans le colonialisme n’ait l’air de gêner personne...

On arrive très rapidement à des évidences analogues à propos des délocalisations. Voir mon article du 11 juin « Délocalisations : démagogie des « gauches » et suicide d’un patron retraité », évoquant le projet de délocalisation de Jallatte. Au cours des campagnes électorales récentes, la « gauche » et la « gauche de la gauche » ont tout fait pour minimiser le problème des délocalisations. Mais la réalité est qu'il s'agit d'une composante essentielle de l'évolution du système en place. L'objectif des milieux financiers étant d'anéantir une « masse salariale » et des standards sociaux fruit de deux siècles de luttes populaires sous le capitalisme.

C’est pourquoi, quel que soit le résultat du second tour des législatives, et même si le résultat des présidentielles avait été différent, de tels événements sont sans incidence réelle sur la politique qu’imposent les milieux financiers, les multinationales et leurs réseaux. Les grands capitalistes sont les détenteurs du véritable pouvoir. Ceux qui en apparence « gouvernent » et « légifèrent » ne sont que leurs exécutants.

 

De ço qui calt ?

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Sujet: 
Sarkozy a-t-il fait campagne pour la « gauche » ?
Auteur-e: 
De ço qui calt
Date: 
Sam, 2007-06-16 13:44

L'abstention aux élections françaises inquiète le sytème. La combattre est, pour les « élites » de toutes tendances, plus important que d'aider tel ou tel parti à avoir un plus grand nombre de députés.

Sarkozy a-t-il fait campagne pour la « gauche » contre l’abstention au second tour des législatives françaises ?

Le premier tour des élections législatives françaises s’était soldé avant tout par une « victoire de l’abstention » (presque 40%) qui avait inquiété les « politologues ». Les abstentionnistes, « premier parti de France » ? Un retour à la « mauvaise image » tant décriée par les tribuns et plumitifs du système. Car l’abstention comporte un rejet du parlementarisme et oblige, de ce fait, à se poser des questions indésirables. Comment y remédier ? Le résultat du premier tour des législatives a conduit les « experts » à penser, principalement, à une abstention « à gauche ». Or, si les étiquettes politiques des élus sont sans importance réelle, le taux de participation est une donnée essentielle pour les champions des institutions en place. Il est donc plus important, pour les « élites », de faire voter à « gauche » que d’accroître la victoire électorale annoncée de la « droite ». Certaines mauvaises langues s’interrogent, à ce sujet, à propos de l’annonce par le ministre UMP Jean-Louis Borloo, le soir du premier des législatives, de la mise en place rapide d’une « TVA sociale » dont le caractère conflictuel n’était un secret pour personne. Quelques jours plus tard, Le Point annonce un sondage moins défavorable pour la « gauche ».

 

Les sondages sont ce que le patronat veut bien en faire, et servent souvent à conditionner l’opinion. C’est ce qui rend encore plus intéressant le sondage diffusé ce matin par Le Point, et qui semble indiquer que la « gauche » obtiendra davantage d’élus qu’il n’était annoncé il y a une semaine. Dans un commentaire intitulé : « Cadeau au PS », un lecteur écrit : « La droite aurait pu laminer le PS si certains de ses membres n'avaient pas sorti de leur chapeau cette TVA sociale ! Quelle grossière erreur qui va certainement faire passer certains ténors du PS qu'on disait battus ! La droite la plus bête du monde n'est pas tout à fait morte. ». Sans doute, beaucoup d’adhérents de l’UMP voient les choses de cette façon. Mais est-ce la réalité ? Autrement dit, l’intérêt du système serait-il de procurer un maximum de députés à l’UMP, au prix d’une abstention record aux législatives ? Pas forcément, car depuis plus de vingt-cinq ans les « alternances » de façade et l’apparence d’une opposition ont été des outils essentiels pour démobiliser des citoyens de plus en plus mécontents.

On peut lire, par exemple, que « Laurent Fabius a l'air de rien peut-être réussi un joli coup dimanche soir sur le plateau de France 2. En demandant au ministre de l'économie Jean-Louis Borloo s'il était en mesure de promettre une non augmentation de la TVA, le socialiste a donné un bel argument de campagne à la gauche. Borloo a botté en touche avec peu d'adresse, expliquant qu'en effet l'idée d'une TVA sociale n'était pas à exclure et que le candidat Nicolas Sarkozy ne s'en était jamais caché. » Cette TVA reviendra à faire financer par les salariés, à la place du patronat, une contribution importante au budget social de l’Etat. Ce n’est pas le genre de thématique sur laquelle on en dit trop au cours d’une campagne électorale. Mais, élu au premier tour et répondant au membre de la Commission Trilatérale qu’est Laurent Fabius, Jean-Louis Borloo a-t-il vraiment commis une erreur ?

De toute façon, ce qui « se fera » après le 17 mai ne dépendra en rien du nombre des députés de l’UMP, ou « centristes », ou « socialistes », « communistes », « verts »... Alors que la crédibilité du nouveau Parlement se trouvait mise en cause par le 40% d’abstentions au premier tour des législatives. Et, à la veille d’un nouveau tour de vis dans la politique antisociale et « européenne », la présence et la caution de la « gauche » sont nécessaires afin de mater toute contestation conséquente.

Les politiques de la « droite » et ceux de la « gauche » se côtoient depuis longtemps sans tous les réseaux d’influence. Ils exécutent ensemble la « politique unique » au service des grands lobbies financiers et industriels. La continuité entre les lois des uns et des autres est presque parfaite. En 1994, suite à l’échec du Parti Socialiste aux élections européennes, la « droite » avait clairement affirmé que la « gauche » était indispensable au « bon fonctionnement du pays ». Sarkozy ne dit pas autre chose.

Le système capitaliste, dont la façade parlementaire est un pilier institutionnel, constitue un « intérêt supérieur » et passe bien avant les ambitions de tel ou tel parti politique, qu’il s’agisse de la « droite » ou de la « gauche ». Contrairement au vote « de gauche », une forte abstention comporte une mise en cause du système et peut, de ce fait, inquiéter. Surtout, à l’époque de la « transversalité » affichée au grand jour.

Et mieux vaut pour le système, bien évidemment, avoir cette « gauche » qui représente sans faille ses intérêts, que d’ouvrir la voie à des « radicalisations imprévisibles » qui pourraient s’avérer difficiles à contrôler. Sarkozy le sait très bien lorsqu’il parle d’un « statut de l’opposition », etc... L’apparence de consensus est importante pour faire passer un rouleau compresseur politique et social comme celui qu’on nous prépare.

 

De ço qui calt ?

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