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La lutte palestinienne toujours à l'ordre du jour

léniniste-trotskyste, Dimanche, Février 11, 2007 - 17:29

La lutte de libération nationale palestinienne est encore à l’ordre du jour malgré la férocité et la brutalité de la machine de guerre israélienne...

La lutte de libération nationale palestinienne est encore à l’ordre du jour malgré la férocité et la brutalité de la machine de guerre israélienne largement financée par l’impérialisme américain. L’été dernier la Bande de Gaza a été soumise à une attaque militaire de grande envergure de la part de l’armée israélienne qui a détruit notamment l’unique centrale électrique de Gaza en plus de tuer un grand nombre de civils palestiniens. La guerre d’Israël contre la Bande de Gaza a été quelque peu occultée par les médias bourgeois occidentaux à cause de la guerre contre le Liban qui a été également profondément meurtrière et destructrice. Encore une fois l’État sioniste a joui d’une impunité totale en perpétrant ses innombrables crimes de guerre.

Plus récemment, soit au début du mois de novembre, les attaques israéliennes contre la bande de Gaza se sont intensifiées et un massacre a été commis par l’armée israélienne à Beit Hanoun le 8 novembre tuant au moins 18 personnes. Au total plus de 70 Palestiniens ont été tuées lors de cette offensive de grande envergure. Israël se targue de son retrait de la Bande de Gaza effectué à l’été 2005 quand il a retiré ses colons et ses troupes de ce territoire qui est le plus densément peuplé au monde. Par contre l’État sioniste contrôle toujours les entrées et les sorties de Gaza qui est entouré d’une barrière électrifiée depuis 1994, ce qui en fait une véritable prison à ciel ouvert. Pas étonnant que les Palestiniens soient profondément réticents à se prosterner devant ce soi-disant « geste de bonne volonté » du gouvernement israélien. Il ne faut pas oublier que ce dernier n’a jamais caché ses intentions de profiter du retrait de Gaza pour mieux renforcer son emprise sur la Cisjordanie et y agrandir ses colonies de peuplement. Le principal conseiller de l’ancien premier ministre israélien Ariel Sharon, Dov Weisglass, a déclaré noir sur blanc en octobre 2004 que le désengagement avait pour objectif de geler pour de bon le processus de paix au Proche-Orient. Ce qui n’a jamais empêché les impérialistes occidentaux et leurs médias de présenter le retrait des quelques 8000 colons israéliens de la Bande de Gaza ainsi que des soldats chargés d’assurer leur « sécurité » comme un pas vers la création d’un État palestinien et donc vers la « paix » dans cette région du monde.

Tous les « processus de paix » bidon qui ont été parrainés par les impérialistes américains et européens depuis le début des années 90, que ce soit les Accords d’Oslo ou la Feuille de Route de George W.Bush, ont permis à l’État sioniste d’intensifier la colonisation des territoires palestiniens occupés depuis 1967 et d’y renforcer ainsi son emprise générale. Pendant les années d’Oslo, soit entre 1993 et 2000, Israël a doublé le nombre de ses colons en Cisjordanie et dans la Bande de Gaza et a agrandi ses colonies, rétrécissant sans cesse les territoires disponibles pour les Palestiniens. La célèbre poignée de main à Washington en 1993 entre le premier ministre israélien Yithzak Rabin et le dirigeant palestinien Yasser Arafat sous les auspices de Bill Clinton, a conduit à l’une des plus grandes escroqueries du siècle dernier. « Le processus de paix » d’Oslo n’a représenté en rien une quelconque avancée pour le peuple palestinien et sa lutte de libération nationale. La direction de l’OLP (Organisation pour la Libération de la Palestine) (1) autour de Yasser Arafat était trop heureuse d’obtenir un certain pouvoir en échange du bradage des droits nationaux des Palestiniens. Les accords d’Oslo ne comportaient aucune garantie pour la création d’un État palestinien viable et indépendant, tout au plus on y parlait d’une vague entité palestinienne, et aucune mention d’un quelconque gel de la colonisation israélienne. L’Autorité Palestinienne nouvellement crée était de chargé de maintenir « l’ordre » autrement dit de réprimer les masses palestiniennes pour le compte des Etats-Unis et d’Israël. Ce qui permettait à ce dernier de développer en toute tranquillité ses colonies, les yeux du monde étant braqués sur le « processus de paix » en cours et la police palestinienne assurant la sécurité des colons israéliens contre les attaques des militants palestiniens. A l’été 2000 quand Yasser Arafat « osa » rejeter les offres « généreuses » du premier ministre israélien Ehoud Barak et du président américain Bill Clinton, qui visaient ni plus ni moins à enfermer les Palestiniens dans des bantoustans (2) non-viables sur le modèle sud-africain, une intense campagne de dénigrement fut lancée par Israël et les États-Unis contre l’Autorité Palestinienne coupable à leurs yeux de « refuser la paix ». La vérité est plutôt qu’Arafat craignait d’être éjecté de son poste s’il acceptait une offre aussi infâme pour son peuple. La suite est connue, Ariel Sharon qui était alors le chef de l’opposition de droite en Israël, effectua une visite provocatrice sur l’Esplanade des Mosquées à Jérusalem et la deuxième Intifada éclata pour exprimer la colère des Palestiniens contre les conséquences désastreuses des accords d’Oslo.

Quant à la Feuille de Route élaborée par le criminel de guerre George W.Bush en 2003 après l’agression impérialiste contre l’Irak, elle est tout aussi synonyme de fausses promesses et de spoliation pour les Palestiniens que les accords d’Oslo. Israël n’a respecté jusqu’à présent aucun de ses engagements, que ce soit le gel de la colonisation, la libération des prisonniers palestiniens et le démantèlement des colonies construites depuis 2001. En passant ce sont uniquement les colonies illégales selon la loi israélienne, c’est-à-dire érigées sans l’autorisation officielle de l’État sioniste, qui sont ciblées par la Feuille de Route. Encore une fois, le gouvernement israélien a profité de certaines périodes de cessez-le-feu comme à l’été 2003 pour intensifier la colonisation des territoires palestiniens. Toutes les fractions de la bourgeoisie israélienne, que ce soit les « colombes » du parti Travailliste, les « faucons » du Likoud (droite radicale et conservatrice) ou les « centristes » du nouveau parti Kadima fondé en 2005 avec des transfuges travaillistes comme Shimon Peres, partagent à quelques nuances près la même hostilité pour les droits nationaux des Palestiniens et la même idéologie colonialiste, raciste et impérialiste. C’est le parti Travailliste, qui en passant n’a rien à voir avec le monde du travail malgré son nom, qui a entrepris la politique de colonisation de la Cisjordanie et de la Bande de Gaza suite à la guerre des Six-Jours en 1967. Pendant les années d’Oslo, ce sont les travaillistes qui ont été au pouvoir la majeure partie du temps et ils ont été très généreux quant à l’octroi de permis de construction pour les colons. Le petit parti de la gauche sioniste, le Meretz, n’est guère mieux. Il est dirigé par un des principaux architectes d’Oslo, Yossi Beilin, et il a appuyé fermement la guerre contre le Liban l’été dernier en plus de rejeter résolument tout retour des réfugiés palestiniens dans les terres dont ils ont été sauvagement expulsés en 1948 lors de la création d’Israël. Le grand mouvement « pacifiste » La Paix Maintenant a lui aussi appuyé la guerre contre le Liban et s’oppose au retour des réfugiés palestiniens au nom de la préservation du sacro-saint caractère juif d’Israël. C’est facile de faire des grands discours creux et grandiloquents sur la « paix » tout en se ralliant au discours belliciste dominant dès que les premiers bruits de bottes de la guerre impérialiste se font entendre.

La capitulation de la direction de l’OLP face aux dirigeants américains et israéliens lors de la signature des accords d’Oslo en 1993 montre plus que jamais l’impasse et la banqueroute du nationalisme bourgeois. L’élite palestinienne cherche à faire sa place au sein du système capitaliste mondial et c’est ce qui explique sa collaboration avec les puissances impérialistes. En janvier 2006, le Hamas a été élu à la tête de l’Autorité Palestinienne. Ce vote a montré le mécontentement face au Fatah de Mahmood Abbas à cause de sa corruption et de sa politique conciliante face à Israël et aux Etats-Unis. Néanmoins le Hamas n’est aucunement une alternative pour les masses palestiniennes. C’est un mouvement islamiste réactionnaire qui veut créer un État musulman en Palestine basé sur la Sharia ou loi islamique. Dans le passé il a mené des attentats-suicide contre les civils israéliens, une tactique indéfendable et condamnable qui pousse inutilement les travailleurs israéliens dans les bras de leur classe dirigeante et qui nuit grandement à la cause palestinienne. Malgré ses discours « militants » le Hamas cherche également à faire sa niche à l’intérieur du système impérialiste. Ceci dit, la cessation de l’aide internationale aux Palestiniens à cause de la victoire du Hamas ainsi que le chantage impérialiste suite à l’arrivée au pouvoir de ce mouvement à la tête de l’Autorité Palestinienne sont complètement scandaleux et inacceptables. L’élection de gouvernements dominés par la droite radicale, voire l’extrême-droite, en Israël n’a jamais provoqué la moindre pression politique et économique de la part des puissances occidentales. Il est à noter que l’impérialisme canadien fût un des premiers à couper l’aide aux Palestiniens, démontrant ainsi son entière fidélité à la vision du monde des néoconservateurs américains et israéliens.

La stratégie à suivre pour les révolutionnaires palestiniens est de lutter pour le renversement de l’État d’Israël ainsi que des gouvernements arabes pro-impérialistes pour l’établissement de deux États socialistes, un palestinien et un israélien en tant que parties d’une fédération socialiste du Proche-Orient où tous les peuples et toutes les groupes religieux de la région, Arabes, Juifs, Kurdes, Musulmans et autres vivront en paix et dans le respect absolu et intégral de leurs droits respectifs nationaux, religieux et autres. Ils doivent chercher à rallier à leur cause les travailleurs et les révolutionnaires israéliens ainsi que ceux des autres pays arabes. La solution de deux États capitalistes côte à côte est de moins en moins réalisable et sera difficilement viable, car la bourgeoisie israélienne n’acceptera jamais la création d’un État palestinien viable et indépendant à ses côtés, comme l’histoire des « processus de paix » bidon l’a amplement démontré. De plus la multiplication des faits sur le terrain par la construction massive de colonies et de routes de contournement réservées à l’usage des Israéliens contribue à morceler toujours davantage les territoires palestiniens. Présentement le gouvernement israélien d’union nationale, avec la présence des pseudos-colombes travaillistes, veut annexer la plus grande partie de la Cisjordanie et ne laisser aux Palestiniens que qu’une collection de bouts de territoires sans aucune perspective de viabilité étatique. De plus, les territoires palestiniens sont complètement dépendants d’Israël sur le plan économique et leurs ressources naturelles comme l’eau sont contrôlées par l’État sioniste qui s’en sert pour ses besoins intérieurs. Il ne faut pas perdre de vue qu’Israël a été crée en 1948 après l’expulsion massive des Palestiniens avec l’aide des puissances impérialistes occidentales et du Kremlin. En bref, tant que perdura le règne du capitalisme impérialiste au Proche-Orient et dans le reste du monde, il ne pourra y avoir de solution juste et équitable pour le peuple palestinien profondément opprimé et spolié.

(1) L’OLP est un regroupement d’organisations nationalistes palestiniennes laïques comme le Fatah de feu Yasser Arafat et Mahmood Abbas, le Front populaire pour la libération de la Palestine (FPLP) de Georges Habache et le Front démocratique populaire pour la libération de la Palestine (FDLP) de Nayef Hawatmeh.

(2) Le terme bantoustans réfère aux bouts de territoires morcelés que le régime suprématiste blanc de l’Afrique du Sud avait si « généreusement » concédé aux Noirs dans les années 1970 pour leur créer un « État » fantoche et non-viable.



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