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Comment la police "calme" les banlieues

Anonyme, Samedi, Novembre 12, 2005 - 16:51

Petit vidéo sur l'art de faire la révolte à coups de flashballs (sorte de fusils qui tire des balles de plastique, utilisé dans les manifs et autres évènements perturbants)

http://www.afrik.com/IMG/mov/Keufs_1.mov

lien pour voir le vidéo :

http://www.afrik.com/IMG/mov/Keufs_1.mov

(la scène tournée n'est meme pas pendant une émeute !)



Sujet: 
Quand ils sement la misere, ils recoltent la colere
Auteur-e: 
blackcat
Date: 
Dim, 2005-11-13 17:38

Quand ils sement la misere, ils recoltent la colere

Quand un slogan qui fuse de cortèges contestataires du Mouvement social
devient réalité, nous sommes alors en droit de considérer que la
conscience des individus rejoint la conscience collective de la nécessité
de changer de société ! Cette conscience en mouvement transcende toutes
les récriminations qui émanent d’un pouvoir aux abois.

Une situation sociale délabrée...

Les habitants et les habitantes des banlieues françaises, souvent issus de
l’immigration, souffrent du chômage massif et de la précarité. Ils n’ont
cessé de voir leur situation empirer et se sont résignés à subir la vie au
rabais que leur imposent les étatistes et les capitalistes réunis dans un
même élan d’inhumanité... Des dirigeants qui ne leur « offrent » que le
désoeuvrement au pied des immeubles et des contrôles de police stupides et
humiliants. Aussi, personne ne peut réellement s’étonner quand les morts
de Bouna et de Ziad deviennent le révélateur objectif du mépris et des
agressions dont sont victimes les jeunes des quartiers populaires, et qu’à
partir de tels événements se déclenche en cascade des violences d’ampleur
nationale. Nous ne prônons pas la violence pour la violence ! Nous ne
considérons pas, bien évidemment, les incendies de voitures, ni ceux de
bâtiments publics, comme des solutions alternatives au mal vivre des
banlieues... Mais nous ne prônons plus pas, la
résignation ! Qu’exigent ces jeunes sinon plus de justice ? Ils désirent
tout simplement être reconnus et onsidérés. Quand les gouvernants et les
nantis leur refusent la dignité et l’humanité qu’ils revendiquent, ils ne
peuvent s’étonner, sauf à être de foutus hypocrites, de récolter la haine
qu’eux-mêmes ont semée. Concrètement, les revendications légitimes :
des emplois stables, des salaires décents et des conditions de travail
acceptables, des logements convenables,
la possibilité d’accès aux loisirs, à la culture et aux divers services
sociaux, une école réellement égalitaire et émancipatrice,
la fin du quadrillage policier, incessant et contre-productif, auraient dû
rencontrer au moins de la compréhension, au mieux de la solidarité. C’est
au contraire à l’agressivité et à l’arrogance policières que les
populations des banlieues et des quartiers pauvres se trouvent le plus
souvent confrontées ! Des contrôles systématiques, des violences
policières impunies, voilà le lot quotidien des habitants et habitantes
des ghettos du libéralisme avancé. Aussi, quand Nicolas Sarkozy couvre ses
hommes, quand il emploie une rhétorique guerrière, aux relents coloniaux
et racistes, « racaille », « nettoyage des cités au karcher » etc..., nous
ne pouvons nous étonner que les réponses des jeunes des quartiers se
traduisent par de la violence. Face à l’absence de communication, face au
mépris affiché des dirigeants, il nous parait difficile de considérer
cette violence comme autre chose qu’une révolte légitime, conséquence de
l’exclusion et des dégâts sociaux générés par cette société de
classes. Une société qui s’emploie par-dessus tout à organiser la misère
dans une ère d’abondance.

Violences urbaines et violences sociales...

Aussi il ne faut pas s’étonner de l’explosion sociale qui a embrasé un
nombre important de quartiers populaires. La colère contenue depuis
quelques années est le résultat des politiques sécuritaires mises en place
par les gouvernements successifs (LSQ, LSI, Lois Sarkozy et Perben...),
des discours racistes et de l’entêtement des dirigeants à considérer les
habitants et habitantes des banlieues comme des êtres à la marge ! Les
discriminations à l’embauche, l’absence de perspective de vie sociale et
d’accès à la culture, renvoient la vie des habitants et habitantes de ces
quartiers à rien d’autre que de la survie. Et à cela s’ajoute la politique
belliciste de contrôles, de rafles, et d’exclusions qui frappent
sauvagement tous les sans papiers, adultes et/ou jeunes « scolarisés ». Le
libéralisme, dans une période d’arrogance patronale sans limite, renforce
la politique de démolition sociale engagée depuis quelques décennies. Une
politique qui tend à étouffer toute contestation sociale
et qui laisse sans perspective d’émancipation une population isolée,
reléguée dans les banlieues.

L’Etat propose-t-il la guerre civile ?

Dans un tel contexte, nous ne pouvons déconnecter la violence des
événements récents de la violence sociale subie par les jeunes qui se
révoltent. Le décès d’un habitant frappé à mort nous révolte. L’attaque
d’un bus rempli de voyageurs, entraînant de graves blessures pour une
passagère, une violence parfois aveugle ou irrationnelle, ne peut nous
satisfaire. Pas plus que les violences policières dont sont victimes les
jeunes réprimés, en lien ou non avec les émeutes... Le couvre-feu, l’état
d’urgence et toutes les mobilisations guerrières ne font qu’attiser les
ressentiments des populations concernées.

Chercher l’unité plutôt que la dispersion...

Emeutiers ou victimes des émeutes, ce qui réunit la population des
quartiers c’est la misère sociale qui alimente la violence au sein même
des classes populaires. Et cette misère sociale n’a rien d’un hasard. Elle
est le fruit d’un système, le capitalisme. Elle s’appuie sur l’Etat dont
l’objectif est d’empêcher toute révolte en divisant la population sur des
critères de nationalité, de couleur de peau, entre « bons » et « mauvais »
citoyens. Quand les pauvres s’entre-déchirent, les riches et le pouvoir
dorment tranquilles !

Dénonçons :
. le racisme institutionnel...
• les violences policières, l’arbitraire et l’impunité des agents de
l’Etat...
• l’état d’urgence qui s’attaque encore un peu plus aux libertés, en
ressuscitant une loi d’exception liée à la guerre d’Algérie, dans une
continuité postcoloniale pleine de signification.

Exprimons :
• notre solidarité aux victimes de la répression, qu’elles soient ou non
émeutières comme aux victimes touchées par une émeute dont l’Etat et le
capitalisme sont les responsables...
• notre rejet de toutes les tentatives de division au sein des quartiers,
d’où qu’elles viennent...
• notre refus des amalgames entre ceux qui se révoltent et ceux qui
tentent de les récupérer (mafieux ou religieux). C’est à ces conditions
que les perspectives émancipatrices pourront prendre le pas sur les replis
communautaires, les replis nationalistes, afin de s’engager résolument
dans des bouleversements en profondeur de cette société d’exclusion,
inégalitaire, inhumaine.

Coordination des Groupes Anarchistes

Relations extérieures

http://www.c-g-a.org/public


[ ]

Sujet: 
Je tombe des nues !?!?!?!
Auteur-e: 
blackcat
Date: 
Dim, 2005-11-13 17:43

Je tombe des nues !?!?!?!

Non, les "jeunes" des banlieues ne sont pas devenus méchants. Bien au
contraire, cela fait longtemps qu'ils sont trop calmes face à un
acharnement policier qui n'a jamais hésité à employer toute la force
brutale pour étrangler et maintenir dans l'ordre social des centaines de
milliers de pauvres pour qui plus rien n'est possible. Ce n'est pas une
accumulation sociologique hasardeuse qui a mené à l'élaboration et à
l'application de textes de lois relatifs à la gestion des travailleurs,
des chômeurs et des précaires. Dans les années 60, l'État faisait
construire des cités béton proches des sites industriels pour "loger" les
ouvriers souvent immigrés dont ils avaient besoin. Au début des années 80,
délocalisations,
informatisation, etc. obligent, il n'y avait plus de travail pour les
habitants de ces cités qu'il fallait du coup gérer : c'était le début
d'une politique de la ville réfléchie et appliquée au travers des Contrats
Locaux de Sécurité. Ces contrats encadrent depuis vingt-cinq ans les
conditions de "vie" dans les quartiers populaires. Leurs objectifs:
étendre toujours plus le contrôle, non seulement en multipliant la
présence des forces de l'ordre sur le "terrain" mais en transformant
progressivement le plus grand nombre possible en "citoyen", c’est-à-dire
en délateur et relais local de la police:

La police en uniforme à qui l'état a donné de plus en plus de pouvoir et
de moyens pour exercer son autorité : contrôles au faciès permanents,
perquisitions à tout va, garde à vue pour un oui ou pour un non,
comparutions en justice pour outrage et rébellion,... et rares sont les
quartiers qui n'ont pas à déplorer un des leurs tué par la police.

Le travail de police assuré par des associations de quartiers qui, pour
recevoir quelques subventions, doivent travailler main dans la main avec
les maires, les commissaires et assurer une surveillance de proximité pour
maintenir l'ordre en dénonçant tous les comportements jugés incontrôlés ou
dangereux pour le pouvoir en place.

Le travail de police de l'institution scolaire à qui il est demandé de
signaler tout écart de conduite aux pouvoirs publics ; une des fonctions
de l'école est de détecter et de ficher ce qu'ils appellent les "signes
d'une délinquance juvénile", ce qui contribue en fait à renvoyer les plus
démunis dans des classes relais, des centres éducatifs fermés, des prisons
pour mineur grâce à l'abaissement de l'âge pénal à treize ans. Des parents
d'élèves sans-papiers sont même interpellés à la porte des écoles…

Le travail de police des éducateurs de rue, des médiateurs qui sont sommés
de donner les noms des familles en difficulté à la mairie, les désignant
comme étant de fauteurs potentiels de trouble avec la menace pour les
familles de suppression des allocations familiales, accréditant l'idée que
c'est une poignée de "voyous" qui seraient responsables de tous les maux.

Le travail de police des sociétés de transports en commun qui
pratiquent des prix exorbitants, qui inondent leurs
réseaux de vigiles et de contrôleurs et qui invitent leurs
conducteurs à assurer la surveillance de la fraude qui est passible
d’incarcération.

Le travail de police de colocataires qui signalent aux forces de l'ordre
la présence "illégale" et pénalement répréhensible de personnes dans les
halls d'immeuble et qui pratiquent légalement la dénonciation anonyme.

Le travail de police des commerçants, des vigiles, des maîtres-chiens…

Après quinze jours d'émeute, "l'opinion" admet "que c'est dur de vivre
dans les banlieues, mais que c'est pas en brûlant tout que cela va
s'arranger et que ces jeunes sont des voyous qui se livrent à une
compétition dans la destruction aveugle, et qu'ils sont forcément
manipulés par des mafias ou des intégristes".

Et pourtant, les mouvements sociaux d'envergure, celui des sidérurgistes,
des enseignants en 2003, des postiers, des lycéens en 2005, des traminots
de Marseille, semblent impuissants face à la détermination de l'état qui
continue de faire voter ses lois sur les privatisations, la
décentralisation, les retraites, la réforme du code du travail, de
l'éducation nationale, le durcissement du code pénal, les lois sur la
prévention de la délinquance, le renforcement des lois anti-immigrés… Même
deux millions de manifestants en 1995 se sont heurtés à un autisme
imperturbable.

Alors que ceux qui ont la bonne méthode la donnent. Et en attendant, il
est plus sage de ne pas donner de leçons à ceux qui expriment leur colère
et de ne pas se transformer en criminologues, en militants experts, en
sociologues en quête d'un terrain de lutte à vampiriser, ou en moraliste
de gauche appelant une fois de plus l'état au secours pour rétablir
l'ordre républicain. Qu'est-ce que ce "devoir républicain" pour des
enfants de parents immigrés qui n'obtiendront la nationalité française
qu'en échange d'une bonne conduite au risque de se faire expulser du
territoire à leur
majorité ? Qu'est-ce que ce "devoir républicain" pour des jeunes qui
naviguent entre petits boulots de merde payés des miettes et allocations
sociales ou RMA ?

Et puis, on peut remarquer que dans toute cette destruction on
retrouve des cibles privilégiées : des locaux d'entreprises
installées dans les zones franches, exonérées d'impôts en échange de
création d'emplois dans les quartiers mais qui préfèrent embaucher
ailleurs, une trésorerie principale, des commissariats, une ANPE, des
écoles, des bus qui sont perçus comme des symboles de l'état, un
laboratoire
pharmaceutique, des dépôts de voitures appartenant à France
Télécom, à l'EDF et à la police, des concessionnaires automobiles. Pas de
pillages systématiques, pas d'accumulation de marchandises, mais la
destruction.

Ah! mais ils brûlent aussi les voitures des voisins, de ceux qui galèrent
pour survivre… Primo, il n'y a jamais eu dans l'histoire de révoltes et de
révolutions qui n'aient pas été génératrices de désordres et c'est dans le
développement de l'émeute que se réfléchissent et se précisent les
objectifs.
Deuzio, c'est presque indécent de pleurer sur de la ferraille quand ça
fait des années que la misère est orchestrée par les plus nantis qui ne se
soucient guère de la vie des enfants des quartiers populaires. Tertio,
c'est toujours la même rengaine du bouc émissaire et de la victime : il
faut un responsable pour cacher sa propre misère, c'est forcément le plus
pauvre. Ceux dont les voitures crament qui appellent à la responsabilité
citoyenne se trompent de "tortionnaires".

Le plus grand risque est que ce feu de vie ne dure qu'un instant, qu'il ne
se propage pas et qu'il se fasse le lit d'un nouveau durcissement du
contrôle social sur chacun de nous et particulièrement sur les mineurs
cordialement invités dans les prisons en construction. Les policiers
interpellent à la pelle, les tribunaux condamnent sans vergogne et le
pouvoir décrète l'état d'urgence… Mesures d'une véritable guerre sociale.

Ne laissons pas les émeutiers seuls face à la répression, ne laissons
pas se développer la chasse aux étrangers, soyons présents dans les
tribunaux, refusons concrètement le couvre-feu, occupons les rues,
exigeons l'amnistie pour tous les émeutiers d'hier et de demain.

Contact :
envoleeradio(a)yahoo.fr


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Dossier G20
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Très beau dessin: des oiseaux s'unissent pour couper une cloture de métal, sur fonds bleauté de la ville de Toronto.
Liste des activités lors de ce
« contre-sommet » à Toronto

Vous pouvez aussi visiter ces médias alternatifs anglophones...

Centre des médias Alternatifs Toronto
2010.mediacoop.net


Media Co-op Toronto
http://toronto.mediacoop.ca


Toronto Community Mobilization
www.attacktheroots.net
(en Anglais)

CMAQ: Vie associative


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