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La presse est injuste envers Bush

pier trottier, Jeudi, Septembre 22, 2005 - 16:56

Amérique Latine en mouvement

Le 15-09-2005

La presse est injuste envers Bush

Par Roberto Bardini

Traduit de l’espagnol par :
Pierre Trottier

La presse internationale et – même celle des États-Unis –traite avec dureté le président George W. Bush à cause de l’inopportun ouragan Katrina. Et avec la patriotique exception de CNN, bien sûr.

Dans ce cas-ci, le journalisme est injuste. A partir de son ranch à Crawford, Texas, il avertit les habitants de la Louisiane qu’ils devaient évacuer les villes par leurs propres moyens et, surtout, prier beaucoup. Ils n’en firent cas et, finalement, la fuite se transforma en cavalcade. Peut-être la prochaine fois, les pauvres noirs, les chômeurs blancs et les citoyens sans automobile écouteront ses conseils, prieront et leurs éviteront cette paperasse mondiale.

Certains colomnistes qualifiaient Bush ‘’ d’insensible ‘’. C’est faux : 24 heures avant de suspendre ses vacances, le mandataire envoya un message encourageant aux habitants désespérés de Louisiane, à ceux encore qui s’étaient joints à eux, ceux de l’Alabama et du Mississippi. ‘’ Ce matin, notre cœur et nos prières accompagnent nos citoyens de la côte du Golfe du Mexique ‘’, dit-il.

L’intrigant dictateur vénézuélien, Hugo Chavez, toujours prêt à déstabiliser les E.U., qualifia Bush, le 31 août dernier, de ‘’ roi des vacances ‘’. Cela est une opération psychologique exagérée. Le président n’avait pris seulement que quatre semaines de repos sur un total annuel de 100 jours. Gouverner le monde est épuisant.

Le malingre Fidel Castro, disposé de façon permanente à envahir les E.U., offrit d’envoyer 2 000 médecins. Ces professionnels de la santé parlent anglais et ont l’expérience de désastres similaires en Asie et en Amérique Centrale. Ils arriveraient équipés d’havresacs de 24 kilogrammes, remplis de médicaments et d’instruments de diagnostic pour des situations d’urgence. Mais Bush – qui est un habile perfectionniste, presqu’un maniaque des petits détails – repoussa astucieusement l’offre. Ainsi, on évita d’affecter trois fois plus d’agents secrets afin de surveiller les cubains et l’on économisa suffisamment sur le budget.

En septembre 2004, lorsque l’ouragan Ivan arriva sur Cuba, Fidel Castro n’a pas dit aux îliens qu’ils prient et fuient. Le diabolique communiste athée les exhorta à la discipline et à suivre au pied de la lettre les instructions de la Défense Civile. Évidemment, lui n’a qu’à gouverner une île d’un peu plus de 100 mille kilomètres carrés, et n’a pas besoin de s’en aller en vacance : il vit là-même, dans les Caraïbes.

Il n’y a pas longtemps, le président nord-américain retira 71 millions de dollars du budget du Corps des Ingénieurs de la Nouvelle Orléans, une réduction de 44 %. Il suspendit les projets de fortification des digues de la N.O. et d’amélioration du système de drainage de l’eau. Maintenant, les fondamentalistes partisans de l’assistance étatique ne l’excusent pas pour ce petit faux-pas.

Le fait que 40 % de la Garde Nationale de la Louisiane et 35 % des Réservistes du Mississippi (quelques 16 000 hommes) sont en Irak, est aussi un autre détail mineur. Grâce à la technologie militaire de l’armée des E.U., ils purent voir à la télévision les dantesques scènes à plus de 11 000 kilomètres de chez eux. Ils se sentent reconnaissants d’être en Irak, maintenant qu’ils mangent trois fois par jour, qu’ils disposent d’assistance médicale, que les communications fonctionnent et qu’ils peuvent compter sur des hélicoptères en cas d’urgence.

De toute façon, Bush ordonna l’envoi de bataillons de la Garde Nationale de d’autres états afin de protéger les propriétés privées et d’éviter le pillage. Fidèle à la méritante tradition texane, il donna ordre de tirer à vue.

Avec la rare protection de casques, de gourdins, d’escouades blindées, de gilets anti-balles, de walkie-talkies, de fusils et de grenades lacrymogènes, quelques milliers de soldats affrontèrent plusieurs dizaines de pères de famille armés jusqu’aux dents, avec des boites de lait en poudre, des couches, quelques téléviseurs et quelques fusils de chasse. Peut-être bientôt verra-t-on Hollywood rendre hommage à ces valeureux gardes par un film du style El Alamo ou La chute du Faucon Noir.

Aussi fauta le journaliste qui compara Bush à Néron. En l’an 64 de l’ère chrétienne, l’empereur romain touchait la harpe pendant qu’un incendie dévastateur détruisait les demeures des sénateurs, plusieurs édifices publics, le temple de Jupiter et trois des quatorze quartiers de Rome. La perfide comparaison eut lieu parce que le président nord-américain vola depuis son ranch du Texas jusqu’à la base militaire de Coronado, à San Diego, et toucha la guitare pendant qu’une grande partie de la Louisiane disparaissait sous l’eau comme la mythologique Atlantide.

Il est certain qu’il peut y avoir certaines similitudes entre cet incendie et l’ouragan. Ceux qui ne purent fuir de la Rome en flammes se réfugièrent dans le cirque de Néron, où est située aujourd’hui la basilique Sainte Pierre. Ceux qui ne purent fuir la Nouvelle Orléans cherchèrent protection au Super Dôme de Louisiane, siège de la Ligue Nationale de Football, où, peut-être, dans le futur, se situera un temple en mémoire du bon révérend Pat Robertson.

Mais il y a aussi des différences. Suite à la destruction de Rome, Néron se fit construire une gigantesque maison de campagne au centre de la ville, la Domus Aurea ( Maison d’Or ), avec les dimensions d’un palais royal hellénique. Il est difficile de penser que Bush se fasse construire une maison de repos en Nouvelle Orléans et qu’il aille y passer ses vacances. On pourrait y voir le cas, unique dans l’histoire des E.U., d’une foule de noirs excités lyncher un ex-président blanc.

Une autre différence : Néron fit un commerce avec la destruction de Rome. Bush, jusqu’à maintenant, n’en a fait aucun avec l’inondation de la N.O. Bien sûr que les actions de Hallisburton, l’entreprise du vice-président Dick Cheney, grimpèrent d’un 8 % à la suite de rumeurs voulant que cette entreprise ait été sélectionnée pour la reconstruction des villes détruites par l’ouragan Katrina.

La presse aussi fut injuste avec l’accablée secrétaire d’État Condoleezza Rice. Le troisième jour des inondations en Louisiane, elle faisait des courses s’achetant plusieurs paires de coûteuses chaussures chez Ferragamo’s, certaines à 500$ la paire, sur l’élégante 5è Avenue à New York. Aux insidieux reporters, il ne leurs vint pas à l’esprit que, peut-être, elle pensait les envoyer, comme aide humanitaire, à ses compatriotes du sud.

Roberto Bardini (Bambù Press), Mexico

Traduit de l’espagnol par :

Pierre Trottier, septembre 2005
Trois-Rivières, Québec, Canada

Source www.alainet.org



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