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Bref retour sur la grève étudiante au secondaire

Anonyme, Vendredi, Juillet 29, 2005 - 20:11

Résumé des évènements de la grève étudiante au Vitrail et analyse de la situation

Comme vous n’êtes pas sans le savoir, le Québec à été submergé ces derniers mois par une énergisante vague de grèves générales illimitées pour le droit à l’éducation. Ainsi, les cégepienEs et universitaires ont fait la grève pendant plus d’un mois. Une grève historique et, paraîtrait-il, la plus grosse dans l’histoire du Québec.

Par contre, ce qui est moins connu, c’est qu’un mouvement de révolte au niveau des écoles secondaires s’est aussi fait roulé. Appuyant les revendications de la CASSÉ, ils demandaient également la création et la reconnaissance d’associations syndicales étudiantes au secondaire, le droit à un espace de consultation réservé uniquement aux étudiantEs, le droit à un enseignement de qualité dans les écoles publiques, l’abolition des programmes élitistes au secondaire ainsi que l’arrêt du financement des écoles privées et, conséquemment, le retour de ce financement au public. Mais c’était surtout un cri du cœur contre les institutions paternalistes qui les tenaient et les tiennent toujours en tutelle.

Paternalisme non seulement de la part du Ministère de l’éducation qui les considère comme des élèves et non des étudiantEs, mais aussi paternalisme de la part des professeurs qui continuent de les infantiliser jusque dans les moindres détails, paternalisme de la part des parents qui ne les considèrent pas encore comme des personnes à part entière, paternalisme des étudiantEs des cégeps et des universités qui ne croient pas en la profondeur de leurs arguments.

Le mouvement qui à remué la Commission scolaire de Montréal le printemps dernier est en fait le résultat d’une grogne ressentie depuis des générations. Assez difficile de dire où tout cela a commencé. Remontons la chronologie au 17 février 2005, date de la première assemblée générale de grève à l’école secondaire alternative Le Vitrail. Une assemblée un peu ambiguë où les étudiantEs ont voté à l’unanimité un mandat de grève illimitée, le tout dans une perspective d’accès à l’éducation.

Par la suite, les grévistes ont tenté de mobiliser d’autres écoles secondaires. Toutefois, le cadre rigide et autoritaire des écoles traditionnelles laissant peu de place à l’émergence d’un mouvement de contestation de cette ampleur, la grève ne s’est donc pas généralisée.

C’est au début de mars que les étudiantEs entraient officiellement en grève. Participant aux actions organisées par la CASSÉ, ils ont aussi organisé des débrayages d’une ampleur considérable (de 600 à 1000 personnes présentes) les 9 et 10 mars où les écoles Sophie-Barat, Joseph-François-Perrault et Jeanne-Mance ont participé.

Dès le début, cette grève illégale a rencontré des embûches de la part de la Commission scolaire, de la direction, des enseignantEs ainsi que des médias. Répression de la part de la direction, manipulation et intimidation de la part des enseignantEs et quasi-absence de couverture médiatique. C’est donc le régime dans son ensemble qui s’est mobilisé afin de limiter l’ampleur de cette révolte.

Je crois que pour bien saisir la complexité des obstacles rencontrées, il faut d’abord se situer dans le contexte de cette école. Jeune de quatre ans, l’école tente de promouvoir des valeurs d’autonomie, d’entraide, d’humanisme et de coopération, valeurs qui sont malheureusement mal consolidées autant chez les enseignantEs que chez la direction de l’école. A première vue, ce milieu peut sembler le foyer idéal pour l’éclosion d’une émancipation et d’une libération complète des étudiantEs. Une école où ils ont leur mot à dire tant sur leur cheminement personnel que sur celui du projet éducatif. Malheureusement, la grève illimitée survenue le printemps dernier nous a permis de constater le contraire.

Tout a commencé lorsque les étudiantEs ont décidé de se prendre en main et d’organiser des assemblées générales excluant les professeurEs. Dès le départ, les adultes ont eu de la difficulté à composer avec ce rejet de leur autorité institutionnelle. Par la suite, les choses ne se sont pas améliorées. Niant la légitimité de la grève, certains enseignantEs continuaient à donner des ateliers sur ordres de la direction. De plus, des téléphones aux parents ont étés effectués dans le but évident de mettre un terme à la grève. Le tout sans parler des habiles manipulations des enseignantEs auprès des plus jeunes sur les risques de cette grève.

Dans ce climat tendu de répression, les grévistes ont tout de même réussi à faire des assemblées générales hebdomadaires. Mais outre ces assemblées et les actions effectuées en dehors de l’école, l’ambiance au Vitrail laissait parfois peu l’impression d’une école en grève illimitée.

Bien qu’aucune autre école secondaire ne soit entrée en grève illimitée, plusieurEs étudiantEs se sont mobiliséEs et sont restés actifVEs pendant ces quelques temps. Ainsi, une coalition d’étudiantEs provenant de diverses polyvalentes ont élaboré une manifestation qui s’est déroulée le 31 mars. Aussi, une première assemblée générale a eu lieu à l’école Joseph-François-Perrault.

Si l’on regarde ces évènements en comparaison de la grève générale illimitée des cégeps et des universités, tout cela nous paraît bien petit. Mais en réalité, c’était un puissant cri du cœur, un appel à la révolte contre les systèmes d’oppression. Oui, la grève étudiante que j’ai moi-même vécue en tant que cégépienne était glorieuse et m’a fait grandir mais je crois que cette révolte était beaucoup plus facile à vivre que celle vécue par les étudiantEs du secondaire. Premièrement, de par la légalité même de la grève mais aussi du statut d’adulte qui m’est accordé et non de demi-personne incapable de prendre des décisions éclairées. De plus, je trouve plus facile de prendre position contre un ennemi inconnu et détesté de touTEs que devant une personne que l’on côtoie tous les jours comme les enseignantEs pour les étudiantEs du Vitrail.

Le bilan de cette épopée m’apparaît malheureusement fort peu glorieux. La répression à fait son bout de chemin et a réussi à décourager bon nombre de grévistes. Aucune des revendications n’a été satisfaite et il est prévisible que la défaite étudiante nuise aux futures aspirations d’autonomie des étudiantEs du secondaire. J’ose espérer que ces évènements ne tomberont pas dans l’oubli et qu’ils pourront servir d’exemple à ceux et celles qui poursuivront cette lutte fondamentale pour l’émancipation. J’espère aussi que des étudiantEs ayant vécu cette grève de l’intérieur sortiront de leur déprime post-défaite et écrirons sur le sujet.

?page=8

photos intéressante d'une manif étudiante


Sujet: 
Nice !
Auteur-e: 
Franko
Date: 
Sam, 2005-07-30 19:55

Voilà un texte très intéressant et nécessaire. L'information manque effectivement concernant les efforts militants qui se déploient parmi les étudiantEs du secondaire et c'est extrêmement dommage compte tenu de leur énorme potentiel.

Il est à espérer que les étudiantEs au Vitrail, dans les autres écoles ayant vécu la grève et ailleurs dans le réseau secondaire continueront à échanger, à s'organiser et à se battre pour un monde meilleur, à l'école comme ailleurs, en évitant les écueils du lobbyisme et du corporatisme ; pas besoin d'une FESQ... L'action politique n'a pas à être une chasse gardée des personnes "majeures", et je suis convaincu que les éléments progressistes les plus sérieux se réjouiraient grandement d'une agitation accrue de la sorte.


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Sujet: 
Un coup de pied au cul
Auteur-e: 
zingaro
Date: 
Lun, 2005-08-01 11:49

La grève et les actions des étudiants et étudiantes des écoles secondaires, en particulier du Vitrail, ont été un bon coup de pied au cul des cégépiens et universitaires. Les revendications du Vitrail allaient plus loin que celles de la plupart des assos et amenaient sur la table des éléments qui avaient été oubliés, par exemple le financement des écoles privées.

Il faut maintenant se demander si ce mouvement peut grandir. Est-ce que l'école Le Vitrail est vraiment différentes des centaines d'écoles secondaires du Québec ou bien a t'on entendu parler de cette école parce qu'elle était située à Montréal?
Comment élargir ce mouvement et lier les luttes des étudiants et étudiantes du secondaire à celles des autres niveaux d'éducation.

Le niveau où les coupures sont les plus marquées et dramatiques en éducation est celui de l'alphabétisation. Y a t'il moyen d'intégrer des revendications à ce propos en assemblées générales?

En espérant que le mouvement des écoles secondaires ne fasse que commençer!


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