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Briser le mmouvement de la rectitude politique et de la timidité de la gauche

Anonyme, Mardi, Mars 22, 2005 - 13:26

Simon Vallée

C’est une pseudo-idéologie qui, telle une maladie, affecte les mouvements de gauche, les discréditant pour plusieurs et les détournant de leurs principaux objectifs. Comme symptômes, l’on constate un alourdissement des textes, des opinions hésitantes de peur de contrarier et un empressement à accepter tout ce que désire les groupes représentants des minorités dans notre société. Quel est ce mal ?

Et oui, vous l’avez deviné (ou lu dans le titre) : la rectitude politique.

Le "politically correct", quoi.

Dans l’ensemble de la société, il y a un accord pour traiter celle-ci comme il se doit, en des termes péjoratifs. Accuser un politicien de rectitude politique est la même chose que de le traiter d’hésitant, de timide, d’ennuyant. Pourtant, il semblerait que plusieurs, autrement possédant de bonnes idées et une bonne volonté, succombent à cette envie dans leur quête d’égalité sociale.

Attention, il ne faut pas confondre rectitude politique et égalité sociale, le premier n’étant que le second poussé à ses extrêmes, au-delà des limites fixées par le bon sens. Bien que les deux soient motivées par de bonnes raisons, les deux sont radicalement différentes sur le plan de l’utilité. La rectitude politique est un exercice souvent futile, attaquant des perceptions d’injustice plutôt que des injustices elles-mêmes, et tachée de ridicule, alors que l’égalité sociale est nécessaire à une société humaniste.

Dans les milieux progressistes, ce mal est frappant, et il n’est pas surprenant de voir l’UFP en montrer quelques symptômes : invitation à "féminiser" tous les textes (l’épicène serait mauvais et injuste) et acceptation de demander dans son programme la majorité, sinon la totalité, des revendications des groupes de femmes ou de minorités ethniques. Je n’ai rien contre la lutte contre la discrimination, et évitez de me traiter de raciste ou de sexiste, mais il faut savoir s’arrêter dans la lutte à la discrimination, et ne pas passer à l’autre étape, la discrimination inversée.

Le problème majeur de cette discrimination inversée est qu’elle peut accomplir l’inverse de ce que l’on veut faire avec. En jugeant les gens d’abord sur leur sexe et leur race, ces mesures vont à l’encontre de leur but premier, c’est-à-dire l’intégration des groupes minoritaires dans la majorité et la lutte contre les préjugés sexuels ou raciaux. Comment considérer l’autre comme mon semblable et mon égal quand toutes les institutions de la société nous séparent afin de conserver un "équilibre" né de la proportion démographique du groupe de celui-ci ? En faisant ainsi, nous fragmentons la population, et au lieu de l’égalité et de la solidarité, nous obtenons la division et la discrimination.

Mais au-delà des dangers inhérents à certaines mesures contraignantes, la rectitude politique impose aussi son tribut sur ce qui devrait être le but principal de l’UFP ou de tout autre parti se réclamant de la gauche, c’est-à-dire la remise en question du système capitaliste actuel. En s’attaquant à mille et une inégalités, issues souvent, non pas d’une quelconque discrimination répréhensible, mais de simples préférences personnelles, l’on perd une énergie et un temps précieux qui pourraient être consacrés à attaquer les véritables injustices du système : la pauvreté, la disparité des services, l’injustice économique si essentielle à la bonne marche de l’économie capitaliste, les dangers environnementaux et sociaux de l’action de certaines entreprises limitant leur objectif au profit, etc... C’est ça qu’il faut attaquer en priorité, et c’est ce qui risque de se retrouver à l’arrière-plan si on laisse la rectitude politique prendre trop de place.

Mais, vois-je sur vos visages une certaine stupeur ? Est-ce l’usage du terme "capitalisme" qui vous laisse ainsi ? Et voilà que j’aborde un autre point, le détachement du vocabulaire de la gauche. On parle de "progressisme", d’"économie sociale" et d’une panoplie d’autres termes pour expliquer une réalité toute simple : le socialisme, comme si ce mot avait été banni par l’Académie de la Langue Française. Pourtant, plutôt que d’éviter le sujet, pourquoi ne pas tout simplement l’expliquer ? C’est simple et facile, "le socialisme est un terme désignant une prise en charge de l’économie par la société grâce à ses représentants, soit l’État ou des coopératives et autres organisations collectives, afin de garantir une plus grande égalité économique en répartissant mieux la richesse." Et le communisme ? Mot honni s’il en est un, est simplement "la mise en commun de l’économie et de la distribution de la richesse pour répondre aux besoins de tous". C’est important de les définir et de les employer, car si vient un temps où l’UFP devient un parti d’une importance relative, elle se fera accuser d’en être, et si l’on n’a pas expliqué ou utilisé les termes sans s’en embarrasser, on risque de continuer la mentalité que ce sont des idéologies malsaines et mauvaises, et on y sera associé.

Et le capitalisme ? L’on en parle que rarement, lui préférant le terme "néolibéral" qui commence également à s’appliquer à tout et à n’importe qui se situerait le moindrement à droite de celui qui parle. Il serait pourtant si facile de le définir comme "système économique dans lequel le pouvoir appartient à ceux qui possèdent le capital, c’est-à-dire l’argent, en dehors de toutes considérations démocratiques, et fondé sur l’entreprise privée". Bien sûr, je comprends et j’appuis le désir des représentants de l’UFP de vouloir moderniser les discours de gauche, parler de "bourgeois" et de "prolétaires" n’est plus bien vu à présent, vaut mieux parler de "patrons" et de "travailleurs", mais il ne faut pas rompre avec nos racines. Il ne faut pas avoir peur non plus de se définir comme ce que nous sommes, c’est d’ailleurs une raison pour laquelle je m’intéressais au Parti de la Démocratie Socialiste, qui maintenant fait partie de l’UFP, le nom est une affirmation complète de l’idéologie, qui ne laisse aucun doute planer. On est loin ici de l’"Action démocratique" qui pourrait définir autant un parti de gauche que de droite.

Encore plus, la rectitude politique risque de discréditer l’UFP si elle se laisse avoir par ses charmes. Tout comme le "communisme gauchiste" que dénonçait Lénine avant son ascension au pouvoir en Russie, elle fait preuve d’un manque flagrant de patience et de modération dans ses revendications. Au lieu de combattre la discrimination vraiment dangereuse, puis de laisser l’évolution sociale, aidée quelques fois par des mesures indirectes, éliminer le reste pour en venir à une égalité sincère, elle impose un équilibre artificiel entre les couches de la société, équilibre qui risque d’oublier que l’on parle d’individus aux désirs et aux compétences divers, et non pas de simples chiffres. S’il n’y a aucune discrimination dans la sélection d’individus pour un certain programme scolaire, et qu’on en arrive à un déséquilibre proportionnel, alors il ne faut pas simplement arriver et déclarer "il faut prendre plus de ceux-ci et délaisser ceux-là". Ça crée du ressentiment et c’est sans compter l’individu. Il faut analyser les problèmes et les attaquer à leurs sources, puis laisser le temps faire son oeuvre, démontrons de la patience. Si le déséquilibre persiste, il y a deux possibilités : la première est un simple hasard et la deuxième étant une conséquence culturelle naturelle, dans les deux cas, inutile de s’énerver, il faut accepter ces déséquilibres.

Mais cette patience manquante dans la rectitude politique la rend effrayante et repoussante pour une grande majorité du monde. Personne n’a le goût de voir se faufiler une de ces "utopies cauchemardesques" des années 40 et 50 où l’égalité entre les gens est poussée au-delà de toutes limites issues du bon sens. Ainsi, il faut s’en distancer afin d’éviter de devenir l’Union de la Rectitude Politique des Citoyens et Citoyennes de Toutes Origines Ethniques Sans Différence Aucune, Oh et N’Oublions pas le Progressisme (URPCCTOESDAONOP).

Ceci dit, pourquoi cet article ? Non, ce n’est pas pour insulter l’UFP ou quelconque de ses composantes, mais pour critiquer afin de mener à une réflexion sur les actes que l’on pose. Car accepter tout ce que propose l’UFP sans critiquer est une attitude destructrice et néfaste pour son but profond, tout comme refuser tout compromis dans une telle alliance de gauche. Avant qu’on me le demande, non, je n’ai pas encore eu la chance d’assister à des rencontres de l’UFP, j’attends la réponse à ma demande d’adhésion bientôt. Toutefois, c’est un avertissement lancé ainsi de manière théorique afin que, si elle trouve des raisons d’exister dans la réalité, l’on puisse commencer à réfléchir à ce problème potentiel.



Sujet: 
Pas fort.
Auteur-e: 
bakounine
Date: 
Jeu, 2005-03-31 12:09

Citation :En s’attaquant à mille et une inégalités, issues souvent, non pas d’une quelconque discrimination répréhensible, mais de simples préférences personnelles.

Je suis d'accord avec le fait que tu dises ton opinion et tu critiques
le politically correct, mais la citation ci haut démontre qu'il vaudrait mieux que tu t'informes avant de publier. L'argument que tu amène je l'ai lu dans pleins de texte néo-libéral du genre Friedman...

J'en reviens juste pas ! Je t'invite à t'informer. Crois tu que si les systêmes de pouvoir étaient dû a de simples préférences personnelles, les choses ne changeraient pas rapidement dans la société ? Si personne n'en profiterait cela serait le cas, mais en fait le pouvoir se fait au détriment d'autrui...


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Sujet: 
stupeur?
Auteur-e: 
martin dufresne
Date: 
Sam, 2005-06-25 19:30

Citation:
"Mais, vois-je sur vos visages une certaine stupeur?"

Plutôt un profond ennui...

"...il faut savoir s’arrêter dans la lutte à la discrimination..."

Eh bien tu l'as fait... avant de commencer!

martin


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Sujet: 
Enfin!
Auteur-e: 
François Moore
Date: 
Lun, 2005-06-27 20:05

Monsieur Dufresne,

C'est un plaisir de vous revoir parmi nous! J'espère que votre convalescence ne vous a pas trop limé les dents. Il n'y a qu'avec vous que je parviens à avoir des prises de bec homériques. Sans vous les semaines me paraissaient bien longues.

À propos, la fenêtre de votre texte "La lutte contre l'intérêt de l'enfant" est défectueuse. Un bogue inexplicable du site CMAQ m'empêche d'y poster une critique. Je profite donc de votre présence ici pour vous communiquer mes critiques :

Vous dites:
1- «L'association de militants masculinistes qui accapare ces jours-ci les manchettes avec des 'stunts' sensationnalistes mis au point au Royaume-Uni joue sur nos cordes sensibles en suggérant que des bons pères sont injustement tenus à distance de leurs enfants.»

C'est vrai qu'on le suggère et c'est vrai que certains bons pères sont injustement tenus à distance de leurs enfants. Ayant travaillé longtemps en pédopsychiatrie, j'en ai été régulièrement le témoin.

2- «Mais est-ce vraiment le cas? Avant de jeter la pierre aux tribunaux ou aux mères, les médias devraient faire leurs devoirs et se renseigner sur ce lobby. »

Les médias devraient toujours se renseigner sur les lobbys dont ils croient tenir des informations. Cette règle s'applique également au lobby que vous représentez.

3- «Est-il tabou de le dire? La plupart des hommes qui ne « voient » plus leur(s) enfant(s) le font par choix, pères en fuite de responsabilités financières qu'ils refusent de prendre, par avarice ou volonté de « punir » une femme qui a échappé.»

ce n,est pas tabou de le dire! C'est plutot erroné! La plupart? Certainement pas! Ce sont encore vos statistiques personnelles? Ces cas existent, mais il existe le même nombre de cas cas de femmes qui veulent punir leur ex-conjoint en lui interdisant de voir ses enfants. Ces cas sont franchement tristes et nous font désespérer de la condition humaine. Essayons de ne pas tomber dans le piège d'adopter le discours déformé que ces cas extrêmes nous suggéreraient de tenir.

4- «D'autres trouvent, week-end après week-end, n'importe quelle raison pour faire passer leur liberté avant les attentes de leurs enfants. Faute de se faire aimer, ils se font désirer. Ce qui ne les empêchera pas de se plaindre d'avoir été « séparés » de leurs enfants, préférant accuser le divorce que leurs choix d'avant et d'après la rupture. »

Pour une fois nous sommes d'accord. Les pères qui ne voient leurs enfants qu'une fin de semaine sur deux ont souvent tendance à se "désengager". Je l'observe régulièrement. Contrairement à vous, cependant, j'ai la chance de voir ce processus de désengagement s'installer progressivement. Contrairement à ce que vous suggérez, ce n'est pas l'égoïsme ou l'indiférence qui provoque ce désengagement. C'est un processus dynamique complexe. Vous gagneriez beaucoup à vous y intéresser plutôt que répéter des lieux communs

5- «Dans beaucoup d'autres cas, c'est la société qui est intervenue, au nom de l'intérêt de l'enfant. Certains des pères qui crient leur rancune sont en prison ou temporairement privés de droits de visite en raison de violences intrafamiliales ou de menaces réitérées contre leur ex-conjointe ou leurs enfants. Faut-il s'indigner de telles mesures de protection? »

Non, il ne faut pas s'indigner! Il faut se féliciter que la société protège des enfants vulnérables contre un père disfonctionnel. Ce qui mérite notre indignation, cependant, c'est que la société n'admette et n'intervienne volontier que contre des cas de violence masculine. Qu'elles sont les mesures de l'état pour protéger les enfants et les pères contre les formes de violence maternelles?

6- «C'est pourtant ce à quoi nous invitent les intégristes qui mettent au-dessus de l'intérêt des enfants un prétendu « lien sacré père-enfant » à préserver. Beau principe qui n'empêche pas une dizaine d'enfants d'être tués, bon an mal an, par leur père au Québec »

Je ne connais personne d'assez "cracpot" au Québec pour suggérer qu'il faudrait que la société arrête de protéger les femmes et les enfants contre les pères violents. Vous en connaissez? Vous avez des sources? Non! Je me disais aussi...

Ensuite, en ce qui regarde les enfants assassinés, je dois encore une fois vous inviter à lâcher le "Allo Police" et à vous renseigner à des sources fiables. Statistique canada et le Bureau de la statistique du Québec ont fait une compilation claire des infanticides et révélé que, contrairement aux lieux communs que vous véhiculer, ce sont plus souvent les mères qui tuent leurs enfants.

http://www.statcan.ca/francais/freepub/85-224-XIF/0000085-224-XIF.pdf
http://stat.gouv.qc.ca/bul/conditions_vie/AspectViolen.pdf

7- «Pour éviter de telles tragédies, les tribunaux ont la tâche cruciale d'arbitrer en fonction de l'intérêt supérieur des enfants les rares litiges entre ex-époux (17 cas sur 20 se résolvent à l'amiable). Je trouve extrêmement inquiétant que l'on lutte contre ce critère en revendiquant des droits absolus pour n'importe quel père insatisfait. »

JE DOIS VOUS FÉLICITER! Il n'y a pas si longtemps vous revendiquiez que ce soit la mère et la mère seulement à qui l'on confit le pouvoir de déterminer s'il y aura une garde partagée. Aujourd'hui vous accepté que ce soit les tribunaux. C'est une amélioration. Bravo! Mais il reste encore du chemin. Contrairement à ce que vous dites, les 80% de cas réglés à l'amiable ne se font pas toujours de manière équitable. Bien des enfants doivent encore être privés de bons pères parce que le déséquilibre du système avantage démesurément la garde exclusive de la mère (70% des cas).

8- «Il est essentiel à la justice sociale que les décisions d'attribuer une garde ou un droit de visite continuent à être prises avec le plus grand soin, en étudiant chaque cas, et en privilégiant les droits des enfants, l'entente entre les parents et les antécédents de chaque requérant.»

JE VOUS FÉLICITE ENCORE! Diable, je ne vous reconnais plus! Faire une analyse du mérite de chaque parent! Établir le niveau d'attachement des enfants à chacun d'eux! Elles vous ont vachement profité vos lectures de psychanalystes françaises! J'achète! J'achète! Je suis près à aller sur une tribune pour défendre ce dossier avec vous!

Bleuler


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