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Allemagne: les femmes seront-elles forcées de se prostituer pour ne pas perdre leurs prestations de chômage?

Anonyme, Mercredi, Février 23, 2005 - 15:57

Micheline Carrier

«Une serveuse de 25 ans ayant refusé un emploi qui consistait à
fournir des "services sexuels" dans un bordel de Berlin pourrait se
voir refuser le versement de ses allocations de chômage à cause de
lois votées cette année. La prostitution a été légalisée en
Allemagne, il y a un peu plus de deux ans, et les propriétaires de bordels - qui doivent payer des impôts et l'assurance santé à leurs employées - ont été autorisés à consulter les bases de données officielles de demandeurs d'emplois

L'Allemagne obligera-t-elle des femmes à se prostituer?

En 2002, on m'avait dit que j'étais une démagogue qui exagérait,
comme toujours, pour servir sa cause (contre la décriminalisation
totale de la prostitution) lorsque j'ai demandé si, éventuellement,
le Canada accorderait des subventions aux bordels et aux proxénètes,
et si les fonctionnaires de l'État refuseraient l'assurance chômage
ou l'aide sociale aux femmes en leur recommandant d'aller travailler
dans les "industries du sexe"
(http://sisyphe.org/article.php3?id_article=110).

C'était une déduction que je faisais d'une éventuelle reconnaissance de la
prostitution comme métier: on finirait par imposer la prostitution à
des femmes et à des jeunes filles, disais-je.

Eh bien, c'est ce qui commence à se passer en Allemagne et peut-être
ce qui se passera au Canada s'il suit l'exemple allemand.

«Une serveuse de 25 ans ayant refusé un emploi qui consistait à
fournir des "services sexuels" dans un bordel de Berlin pourrait se
voir refuser le versement de ses allocations de chômage à cause de
lois votées cette année.

La prostitution a été légalisée en Allemagne, il y a un peu plus de deux ans, et les propriétaires de
bordels - qui doivent payer des impôts et l'assurance santé à leurs
employées - ont été autorisés à consulter les bases de données
officielles de demandeurs d'emplois.

La serveuse, une professionnelle des technologies de l'information sans emploi, avait mentionné
qu'elle était prête à travailler dans un bar de nuit et qu'elle avait
déjà travaillé dans un café. Elle a reçu une lettre de l'agence pour
l'emploi lui disant qu'un employeur potentiel était intéressé par son
"profil" et qu'elle devrait le contacter.

Ce n'est que lorsque cette femme - dont l'identité n'a pas été révélée pour des raisons légales
- a appelé l'employeur en question qu'elle a constaté qu'elle avait
un directeur de bordel au bout du fil (...)

«Depuis les réformes sociales en Allemagne, une femme de moins de 55
ans qui a été sans emploi depuis plus d'un an peut être forcée à
prendre un poste vacant - y compris dans l'industrie du sexe - sous
peine de perdre ses allocations de chômage. Le taux de chômage dans
ce pays est en augmentation depuis onze mois et a atteint la barre
des 4,5 millions le mois dernier, amenant le nombre de chômeuses et
de chômeurs à son apogée, depuis la réunification en 1990.

Lire l'article pour voir comment ça va tourner: «Le "libre choix" en
Allemagne: accepter de se prostituer ou perdre son allocation de
chômage», par Clare Chapman
http://sisyphe.org/article.php3?id_article=1571
Il est aussi disponible en anglais.

Site féministe
sisyphe.org


Sujet: 
ah bin shite
Auteur-e: 
Sylvestre
Date: 
Jeu, 2005-02-24 21:08

ah bin shite


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Sujet: 
Logique...
Auteur-e: 
katherine
Date: 
Ven, 2005-02-25 09:23

C'était une déduction logique qui se concrétise en Allemagne...

Nous vivons dans des sociétés hallucinantes... À quand la révolution?


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Sujet: 
Le vrai danger
Auteur-e: 
RiouxYves/Bleuler
Date: 
Mer, 2005-03-02 17:37

Madame Carrier,

Un peu suspect cette affaire là! «Une» serveuse allemande «dont l'identité n'a pas été révélé», «pourrait» (ou peut-être pas), se voir refuser son allocation de chômage parce qu'elle ne veut pas se prostituer!!!!!!!!!!!

Un peu trop gros!

Premièrement, n'importe quelle femme dans la même situation ferait connaître mon nom partout sur la place publique. Elle ferait également connaître le nom du bordel et celui du fonctionnaire niaiseux qui s'occupe de son dossier. Elle ferait aussi du bruit dans les journaux et s'arrangerait pour qu'un député de l'opposition pose des questions la dessus au parlement (ils adorent ça mettre le gouvernement dans l'embarra).

Deuxièmement, ça veut dire quoi «pourrait»? S'agit-il d'une spéculation personnellede la présumée victime, d'une spéculation du fonctionnaire, d'une spéculation de madame Chapman?

On a traité madame Chapman de démagogue? Je crois deviner pourquoi!

Oui, des femmes pourraient être fortement incitées à se prostituer! En fait, elles le sont déjà! Mais ce n'est pas par une entourloupette administrative et le mal est bien antérieur au changement de la loi sur la prostitution. C'est pour une bien meilleure raison : La pauvreté. La croissance du PIB dans les pays industrialisés ne s'est pas fait sentir dans les classes populaires. On assiste plutôt à une croissance de l'écart des revenus entre riches et pauvres. Mises dans une situation désespérée, des femmes peuvent se sentir contraintes à des actes désespérés. Voilà le vrai danger!


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Sujet: 
Le vrai danger (La suite)
Auteur-e: 
RiouxYves/Bleuler
Date: 
Mer, 2005-03-09 10:14

UNE IMPORTANTE NUANCE

Dans un article très instructif, le sociologue Richard Poulin fait une analyse comparative de différents cadres législatifs et de leurs impacts sur le développement de l'industrie de la prostitution (1).

On devinait déjà la "merde" qui entourait cette industrie. Poulin nous en révèle toute l'étendue quantitative et qualitative. Malgré l'effort d'objectivité de Poulin, on ne peut que percevoir l'épouvantable condition d'esclavage dans laquelle se trouvent des milliers de femmes, surtout issues de pays pauvres, qui remplissent les bordels occidentaux.

Poulin n'a pas la prétention d'avoir tout mis en lumière, mais il a aussi le mérite de nous montrer que le drame n'est pas complètement indépendant des cadres législatifs des différents pays. Le sociologue nous surprend notamment en nous montrant que, contrairement aux attentes, les pays qui ont "légalisé" la prostitution n'ont fait qu'amplifier le marché interlope et augmenté "l'importation" de femmes esclaves.

Mieux que dans ses articles précédents, Poulin ouvre des pistes de solution. Il montre que les pays ayant légalisé l'activité des prostitués tout en maintenant la criminalisation du proxénétisme et la criminalisation des clients ont obtenu de biens meilleurs résultats. Je ne suis pas certain que sa solution soit démontrée de manière "étanche". Mais, devant l'ampleur d'un pareil drame, nous devons nous laisser porter par la tentation de frapper fort sur le seul clou qui nous soit offert.

(1) http://sisyphe.org/article.php3?id_article=1565


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Sujet: 
Rigueur vs démagogie
Auteur-e: 
RiouxYves/Bleuler
Date: 
Lun, 2005-04-18 16:54

Madame Carrier,

Je vous invite à lire l'intéressant article de Robert Emery dont une partie a été publié en traduction sur Sisyphe :

http://sisyphe.org/article.php3?id_article=1715

Emery y énonce des critères de rigueur qui méritent d'être considérés dans l'évaluation du texte que vous nous proposez ici. Je retiens notamment:

«Mais, nous devons tou-te-s reconnaître et admettre que l'expérience clinique, y compris les études de cas, ne prouvent rien à elles seules. » (R Emery)


[ ]

Dossier G20
  Nous vous offrons plusieurs reportages indépendants et témoignages...

Très beau dessin: des oiseaux s'unissent pour couper une cloture de métal, sur fonds bleauté de la ville de Toronto.
Liste des activités lors de ce
« contre-sommet » à Toronto

Vous pouvez aussi visiter ces médias alternatifs anglophones...

Centre des médias Alternatifs Toronto
2010.mediacoop.net


Media Co-op Toronto
http://toronto.mediacoop.ca


Toronto Community Mobilization
www.attacktheroots.net
(en Anglais)

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