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Amartya Sen, Prix Nobel d'Économie

pier trottier, Mardi, Janvier 18, 2005 - 13:40

Ricardo Patino Aroca

Amartya Sen, citoyen hindou, âgé de 66 ans, fut couronné par le Prix octroyé par la Banque Centrale Suisse, en honneur à Alfred Nobel, dans la discipline des sciences économiques, pour l’année 1998. La décision de récompenser Amartya Sen, seul, par le Nobel no. 43 d’Économie, a signifié un changement dans la ligne suivie ces dernières années par l’Académie des Sciences...

Amartya Sen, Prix Nobel d’Économie

Ricardo Patino Aroca

Traduit de l’espagnol par :
Pierre Trottier

Amartya Sen, citoyen hindou, âgé de 66 ans, fut couronné par le Prix octroyé par la Banque Centrale Suisse, en honneur à Alfred Nobel, dans la discipline des sciences économiques, pour l’année 1998. La décision de récompenser Amartya Sen, seul, par le Nobel no. 43 d’Économie, a signifié un changement dans la ligne suivie ces dernières années par l’Académie des Sciences, qui avait octroyé les prix en quasi -exclusivité avec une seule ligne de pensée économique contemporaine, celle de l’école néo-classique.
Amartya Sen

Par exemple, en 1997, le prix fut décerné à Robert Merton (Université de Harvard) et à Miron Sholes (Université de Stanford), pour leur contribution à l’émergence de nouveaux produits financiers. Le prix à ces deux économistes nord-américains se basait sur le fait que leur contribution théorique permettrait une gestion plus efficace des nouveaux et toujours plus variés instruments financiers, maintenant qu’ils avaient développé une méthode d’évaluation sophistiquée de ces derniers.

Le sort, cependant, fut très dur envers ces deux lauréats et, aussi, avec l’institution Nobel, puisque Merton et Sholes (les spécialistes en évaluation et prévention des risques financiers) collaborèrent à la direction de la Long Term Capital Management (LTCM), société nord-américaine de fonds de couverture, qui a perdu récemment 19.000 millions de dollars, obligeant la Réserve Fédérale à organiser un plan de sauvetage de quelque 5.000 millions de dollars.

Les critiques aux désignations des Nobel d’Économie ont de vieilles exigences, Plusieurs économistes réputés sont intervenus sur elles. Milton Friedman définissait le phénotype du Nobel d’Économie ainsi : un homme, étasunien et de l’Université de Chicago. Certainement, jusqu’en 1995, 24 des 38 lauréats étaient nord-américains et, dans plusieurs cas, liés à Chicago.

En 1977, Gunnar Myrdal, qui avait reçu le Nobel trois années auparavant en compagnie de Hayek (idéologue du néo-libéralisme) demanda que le Prix Nobel d’Économie soit aboli parce que l’Économie est une science très malléable, chargée de valeurs sociales et politiques. D’autres ont ajouté des critiques parce que, fréquemment, on a octroyé le prix à des économistes spécialisés dans des modèles mathématiques, distortionnant ce qui est le plus important de cette science sociale.

Finalement, le Nobel de 1990, Merton Miller, en arriva à dire, en 1994, avec la plus grande arrogance, qu’un type comme Galbraith, ne pouvait gagner le prix Nobel parce qu’en réalité, il n’était pas un économiste professionnel, mais « une espèce de philosophe social ou je ne sais quoi. Il n’écrit pas dans nos publications ». Cette année, l’Académie Royale des Sciences de Suisse n’a pas partagé le jugement de Miller et a concédé le Nobel à Amartya Sen, un économiste et philosophe social, lequel Robert Solow a surnommé respectueusement « la conscience critique de la profession ».

Sa pensée, rapporte un éditorial d’un journal anglais d’il y a peu, se rapproche plus des modèles de solidarité et de douceur propres aux ONG qu’à l’économie de Harvard ou de Stanford.

Un maître, citoyen de L’Inde et du Tiers-Monde

Il naît au Bengale en 1945, fils d’un réputé et respecté professeur de physique. Presque à la fin de la Seconde Guerre Mondiale, lorsqu’il n’était encore u’un enfant de neuf ans et demi, il eut le malheur d’être témoin d’un famine qui tua 3 millions de personnes en Inde, expérience qui, décidément, marqua la vie d’Amartya Sen et le dirigea vers les préoccupations sociales. Son éducation de base se fit dans son propre pays. A l’âge de 26 ans, il obtint un Doctorat à l’Université de Cambridge et, par la suite, il devint professeur à New Delhi, à Londres et aux États-Unis, où il enseigna l’économie et la philosophie. Actuellement, il est professeur au Trinity College, à Cambridge en Grande-Bretagne. Il a reçu 20 Doctorats honoris causa de par le monde, il a écrit un douzaine de livres et approximativement 200 articles dans des revues scientifiques, et a collaboré étroitement à l’élaboration des Rapports annuels du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD).

Sen en vient à lier éthique et économie

Marc Saint-Upéry, dans un court et mais profond compte-rendu journalistique du nouveau Prix Nobel, souligne que, dans son livre ‘’ Éthique et Économie ‘’, Amartya Sen récupère la tradition de lier la recherche économique avec la réflexion morale, comme dans les œuvres d’Aristote, Adam Smith, Karl Marx et John Stuart Mill (Diario Hoy, Oct, 25/98, p. 5c).

Mais, ‘’ pour Sen, il ne s’agit pas seulement de moraliser l’économie, mais de mettre la sophistication des modèles économiques au service des décisions éthiques (et de la politique publique) qui impliquent des dilemmes logiques et techniques très complexes ‘’. Sen établit que les dilemmes économiques ne conduisent pas à de simples options techniques, comme aiment établir les économistes à la mode du globe, mais que ceux-ci sont toujours des questions éthiques et politiques.

Sous ce rapport, il ajoute : ‘’ Les problèmes sociaux peuvent être solutionnés seulement moyennant des options sociales fondées sur la participation des citoyens, avec des discussions et des débats ouverts. Tant les objectifs ultimes que les instruments pratiques sont en jeu et, encore plus important, les procédés au moyen desquels ces objectifs et instruments sont évalué. Une indication unilatérale, quoiqu’elle vienne des meilleurs experts, ne peut offrir aucune solution ‘’.

Il dénonce la théorie économique néo-classique de l’agent rationnel dénué de dimensions morales, culturelles et affectives, comme théorie de « l’idiot rationnel ».

Ses préoccupations pour les problèmes du chômage

Sen a eu une préoccupation récurrente pour le chômage, phénomène qui, étant économique, ‘’ possède un aspect éthique parce qu’il est socialement injuste ‘’.

A ce sujet, et nous reportant à la situation actuelle de l’économie mondiale, Sen qui dans plusieurs occasions s’est montré un défenseur enthousiaste de l’union Européenne, déplorait, dans une entrevue accordée au journal La Vanguardia en mai passé, que l’intégration européenne se concentrerait exclusivement sur les moyens et les instruments (déficit et dette, types d’échanges, inflation) sans discuter sur ses fins et ses objectifs, ce qui affectent directement la vie des personnes, le chômage, la pauvreté.

Lui qui, dans le traité de Maastricht (qui crée l’Union Européenne) cherche sans succès le mot chômage ‘’ est un exemple- soutient le Prix Nobel – de ce que la construction européenne est aujourd’hui très technocratique. Les pères fondateurs de la Communauté, dit-il, avaient un objectif : augmenter la qualité de vie et le bien-être de l’ensemble de la population : ils ne rêvaient pas d’un déficit inférieur à 3% du PIB.

Cela, il ne le faisait pas avec un esprit paternaliste. Dans un conférence donnée à Lisbonne l’année passée, Sen établissait que ‘’ le principal impératif éthique auquel s’affrontait la société européenne était l’abandon du paternalisme et l’adoption d’une philosophie de politique sociale orientée vers l’élimination de la dépendance et vers l’obtention de la pleine autonomie individuelle par l’emploi.

Les raisons du Nobel

Jusqu’ici, nous avons souligné le notable virement de l’Académie Suisse à octroyer le prix Nobel d’Économie à un représentant de Tiers-Monde, qui ne partage pas les principes de l’école néo-classique, et qui s’est risqué à lier l’éthique et la morale avec l’économie.

Mais, quelle est la version que ladite Académie présente au monde dans l’annonce officielle de la remise du Prix à Amartya Sen?

Le Prix, dirent-ils, lui fut concédé pour « avoir élaboré quelques contributions clés pour la recherche sur les problèmes fondamentaux de l’économie de bien-être », en trois grandes lignes :

v La théorie économique du choix social et des droits individuels,
v Les définitions de bien-être et de pauvreté, ainsi que l’élaboration d’indices pour leurs mesures,
v Les études empiriques sur la famine dans le monde.

Amartya Sen a développé un intérêt général pour les questions de distribution, et un intérêt particulier pour les membres les plus pauvres de la société. Analysant l’information disponible au sujet des différences dans le bien-être des individus, il a incorporé des fondements théoriques pour la comparaison de ces différences et a défini de nouveaux et plus satisfaisants indices de pauvreté. Finalement, les recherches d’Amartya Sen ont agrandit la compréhension de monde par rapport aux mécanismes économiques qui subjuguent les famines ( tiré du texte officiel de la Royale Académie des Sciences de Suisse, version complète, p.7).

Un économiste du développement

Amartya Sen s’inscrit dans la défense de la théorie du développement. En 1985 apparaît dans la revue Recherche Économique ( Revista Investigacion Economica) , de la UNAM de Mexico, un de ses discours sous le titre ‘’ Développement : maintenant vers où? ‘’. Ici, il reconnaît l’importance et la transcendance des problèmes posés par l’économie du développement, quoiqu’il accepte leurs limites.

Avec l’appui des statistiques disponibles pour l’époque, il sauve la validité des lignes d’action proposées par cette école afin de favoriser la croissance économique dans les pays sous-développés, entre-autres :

v La nécessité de favoriser un plus grand niveau d’accumulation de capital,
v D’impulser l’industrialisation et l’utilisation intensive de la main-d’œuvre,
v De valoriser la planification et l’activisme étatique.

En rapport avec ce dernier point, Amartya Sen dit que ‘’ d’interpréter l’expérience économique sud-coréenne comme un triomphe du mécanisme libre du marché n’est en rien facile à soutenir. A part d’exercer une puissante influence sur la direction de l’investissement à travers le contrôle des institutions financières, le gouvernement de la Corée du Sud encouragea une croissance orientée vers les exportations, sur des fondements solides de plus d’une décade de substitutions d’importations, appuyée sur des restrictions commerciales, avec l’intention de construire une base industrielle. L’importation d’une grande quantité d’articles est encore prohibée ou restreinte. Le schème d’expansion sud-coréen fut soigneusement planifié par un gouvernement puissant.

La théorie du développement ne coïncide pas avec la critique néo-classique. A commenter la manière avec laquelle les développistes
assument leur défense, réprimandant les néo-classiques à savoir que leur théorie ne pouvait être appliquée aux pays sous-développés, Sen est très sévère en affirmant que ‘’ cela ne doit pas causer beaucoup d’étonnement puisque l’économie néo-classique ne pouvait s’appliquer d’aucune manière ‘’.

Sa critique de l’économie traditionnelle du développement s’aligne ‘’ non tant sur la sélection des moyens afin d’atteindre les finalités de la croissance, mais sur la reconnaissance insuffisante de ce que la croissance n’est rien de qu’un autre moyen pour atteindre certains objectifs. Et cela n’est d’aucune manière le même que de soutenir que la croissance importe peu ‘’. Et il argumente de cette façon parce qu’on peut observer des pays avec de grandes différences dans leurs revenus par capita et, en même temps, avec des niveaux semblables d’espérance de vie, de santé, d’éducation supérieure, etc…d’entre ceux que l’on pourrait considérer comme étant certains des plus importants objectifs du développement humain.

De retour à l’action gouvernementale, il ajoute ‘’ si le gouvernement d’un pays, pauvre, voulait élever l’espérance de vie et le niveau de santé, il serait sot de sa part qu’il essaie d’atteindre ces objectifs moyennant l’élévation de ses recettes par capita au lieu de tenter d’arriver à ces réalisations directement à travers sa politique publique et de changement social ‘’, tels que l’ont fait la Chine et le Sri Lanka, qui avaient un PIB par capita de 270 et 290 dollars en 1980, et qui ont atteint la même espérance de vie que des pays comme le Brésil, le Mexique et la Corée du Sud qui ont des rentrées par capita dix fois supérieures.

‘’ Il ne s’agit pas seulement d’argumenter que la croissance économique est un moyen et non une fin, mais aussi de soutenir que pour certaines fins très importantes c’est aussi un moyen très efficient ‘’.

Les famines

Gilberto Bonalumi propose que la faim dans le monde convoque à la sensibilité des valeurs éthiques et oblige à une analyse politique. Amartya Sen dédia beaucoup d’attention à cette question. Il ‘’ nous rappelle … qu’assurer une production suffisante d’aliments ne suffit pas pour garantir la sécurité alimentaire. Pour que celle-ci existe, les entitlements ou titres d’accès de chaque personne sont nécessaires : soit un travail, un revenu, l’absence de discriminations de nature ethnique, sexuelle, religieuse ‘’. Sen affirme ‘’ qu’on ne peut éliminer la faim dans le monde sans évaluer le problème à la lumière d’un contexte plus ample, qui inclus non seulement la production d’aliments et l’expansion de l’agriculture, mais le fonctionnement de l’économie entière ‘’.

Le Prix Nobel, selon l’Académie Suisse, remet en question l’appréciation commune de ce que la rareté d’aliments soit l’explication la plus importante (souvent l’unique) des famines. Se basant sur une étude soignée de certaines de ces catastrophes arrivées en Inde, au Bangladesh (1974) et en d’autres pays du Sahara depuis 1940, il trouve d’autres facteurs explicatifs, laissant voir que les famines arrivaient encore lorsque l’offre d’aliments n’avait pas été significativement moindre que dans les années précédentes (sans famines), ou que les régions affectées par la famine, souvent, étaient allés jusqu’à exporter des aliment.

Dans son plus récent articles, publié dans le Los Angeles Times en octobre 1998, Sen lie encore les famines au manque de démocratie effective; il nous dit : ‘’ les famines n’affectent jamais les nations qui sont indépendantes, qui vont régulièrement aux élections, qui ont des partis d’opposition possédant une voix critique, qui permettent aux journaux d’informer librement et de questionner les décisions des politiques gouvernementales sans censure excessive ‘’.

L’IDH : Indice de Développement Humain

L’année 1990 marqua un jalon important dans l’étude de l’économie comparée des pays. Pour la première fois, l’unique rapport économique du monde, celui de la Banque Mondiale (BM), avait un compétiteur. Jusqu’à cette année, cette institution établissait le ranking des pays de la planète, les classifiant exclusivement d’après leur produit par capita. Amartya Sen, joint à Frances Stuart, entre autres, à travers du rapport du Programme des Nations Unies pour le Développement Humain (PNUD) de cette année, décidèrent de présenter au monde une nouvelle façon d’aborder la mesure du développement humain. Sen proposa que les capacités (et opportunités) des individus constituent la principale dimension dans lesquelles nous devons nous efforcer dans la recherche de l’égalité, tâche qui, cependant, jamais ne sera définitivement résolue, due à l’habilité différente que possèdent des individus pour exploiter des opportunités égales. C’est pour cela que l’IDH, indice de développement humain, fut construit justement dans l’esprit que le bien-être n’est pas donné par les marchandises en elles-mêmes, mais par les activités qui nous permettent de les acquérir. Dans cette perspective, le revenu est significatif par les opportunités qu’il crée, mais les opportunités actuelles (ou capacités, selon Sen) dépendent de beaucoup d’autres facteurs, entre autres la santé et les connaissances.

L’IDH de chaque pays est évalué entre zéro et un. Plus un pays aura de meilleures conditions de vie, plus son IDH tendra vers un. Un tiers de sa valeur sera due à son PIB par capita, un tiers au taux de scolarité, et le dernier tiers à l’espérance de vie de sa population. Comparée à la classification exclusive par PIB par capita, le Canada monte de 10 échelons en IDH, la Finlande de 17, le Costa Rica de 28, la France de 12. D’un autre côté, entre ceux qui rétrogradent, les États Unis baissent d’un échelon, Hong Kong de 19, les Émirats Arabes de 29, et le Koweït de 49. Notre pays, l’Équateur, monte de 3 échelons dans la classification occupant le numéro 73 dans l’IDH pour l’année 1998.

Cet indice, cependant, attend des améliorations. L’ONU travaille afin que dans le futur on incluse l’indice Gini, qui mesure la distribution du revenu, un indice d’égalité des sexes, et de plus, un indice qui mesure la liberté et la participation politique.

L’IPH : Indice de Pauvreté Humaine

Sen croit que les indicateurs, comme ceux qu’utilise la Banque Mondiale, qui mettent sous une ligne de pauvreté un certain pourcentage de la population, ont des fondements peu clairs. De plus, ceux-ci ignorent la pauvreté entre ces pauvres, puisqu’au cas où se produirait une importante amélioration dans le revenu des plus pauvres, cela ne serait pas révélé par ces indicateurs qui ne changent pas, ne faisant pas passer ladite ligne et ne donnant pas à savoir si une politique d’éradication de la pauvreté a du succès ou non.

Sen présente alors, dans une nouvelle formule qu’il définit de la manière suivante : P= H [ I + ( 1 I ) G ], Où P est l’indice de la pauvreté, H est la partie de la population avec des revenus en dessous d’une certaine limite de la pauvreté, I est une mesure spéciale de distribution du revenu calculée pour la population qui est sous la ligne de pauvreté, et G est l’indice de Gini pour ce dernier segment de la population.

Les rapports du PNUD

Amartya Sen est un des plus importants consultants du Programme des Nations Unies pour le Développement Humain, entité qui, dans son rapport sur le développement de 1996, reprend sans doute, certaines des thèses de Sen lorsqu’on formule que s’il est bien certain que la croissance économique augmente la base matérielle pour la satisfaction des nécessités humaines, cependant, le degré auquel sont satisfaites des dernières dépend de la distribution des ressources entre les gens et l’utilisation et la distribution des opportunités, particulièrement l’emploi.

L’article ‘’ Les dimensions de la pauvreté ‘’ de Social Watch ( http://socwatch.org.uy/esp/dimenpo.htm) cite le PNUD ainsi : ‘’ Si l’on ne prête pas attention à la qualité dans le développement, par les gouvernements agissant de façon corrective, il est inévitable que se produise une forme de croissance ‘’ erronée ‘’. Cette croissance ‘’ erronée ‘’ se caractérise par :

Ø Croissance sans emplois : l’économie croît globalement, mais les opportunités d’emplois pour la population n’augmentent pas,
Ø Croissance implacable, impitoyable : les riches deviennent plus riches et les pauvres n’obtiennent rien,
Ø Croissance sans voix : la démocratie et le gain de pouvoir restent derrière,
Ø Croissance déracinée : l’identité culturelle est submergée ou prohibée par le gouvernement et,
Ø Croissance sans futur : la génération actuelle gaspille les ressources qu’auront besoin les futures.

Le rapport de 1997 va plus loin en accusant les leaders mondiaux de ne pas changer l’État en un ‘’ État traître ‘’, comme l’a appelé le professeur basque Koldo Unzeta. ‘’ Une stratégie d’éradication de la pauvreté n’a pas besoin d’un État en retrait et faible, mais d’un État actif et fort, et cette force doit être utilisée en faveur des pauvres et non à son encontre ‘’.

Ce texte se réfère au fait que plusieurs gouvernements ayant une population extrêmement pauvre ont réduit les dépenses dans les services sociaux, fréquemment avec l’argument que l’aide intrinsèque de la communauté pouvait combler la brèche, pervertissant de cette manière les idéaux de l’aide communale.

Peut-être conviendrait-il ici de citer l’information-dénonciation du PNUD dans son dernier rapport sur le développement humain (1998) lorsqu’il constate que les trois personnes les plus riches du monde (Bill Gates, le sultan du Brunei et Warren Buffet) possèdent des actifs qui dépassent le PIB combiné des 48 pays les moins avancés du monde; où le fait que les 225 personnes les plus riches du monde accumulent une richesse équivalente à celle que possèdent les 2 500 millions d’habitants les plus pauvres (47% de la population de la planète), pendant que, il y a seulement deux ans, on devait additionner la fortune de 358 multimillionnaires afin d’arriver à un montant similaire.

Amartya Sen est de ces économistes qui préfèrent voir les choses évidentes. A la bonne heure pour sa désignation.

· Ce texte est une version corrigé de la Conférence donné par Ricardo Patino Aroca **, à la Faculté des Sciences Économiques de l’Université de Guayaquil, le 13 novembre 1998.

** Économiste, professeur à la Faculté des Sciences
Économiques, Guayaquil, Équateur.

Traduit de l’espagnol par :

Pierre Trottier, décembre 2004
Trois-Rivières, Québec, Canada



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