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Le mouvement révolutionnaire face aux contre-cultures de l'isolement

calvaire01, Mardi, Juillet 13, 2004 - 14:20

un camarade révolutionnaire

Réflexion sur les limites des contre-cultures

Nous avons suffisamment désespéréEs du monde. Il s'agit maintenant de le renverser généralement.

(Il y a ici une féminisation partielle pour ne pas alourdir le texte...)

Qu'ils/elles soient punks, hippies, redskins, écologistes radicaux,..., ils sont souvent révolutionnaires et mettent en place des alternatives intéressantes. Mais plus souvent à travers leurs modes et styles de vie particularisants, ils s'isolent du reste du monde. Ils se constituent en îlots de résistance, mais tentent de s'autosuffire dans un monde capitaliste globalisé qui les encerclent et souvent s'y effondrent parce qu'ils négligent les conditions générales de déterminations, d'exploitations, de dominations, de capitalisations... qui font le monde dans lequel ils et elles résident. Souvent, ils désespèrent du reste du monde avec raison mais constituent l'impuissance au cœur de leurs lieux. Ils glissent régulièrement vers la défaite et la disparition.

Ils sont dissémination par définition. L'isolement groupusculaire qui les caractérise se poursuit tôt ou tard et chacune de leurs composantes se voient souvent confiner à l'échec. Alors, il faut reprendre. Ce qui exige une énergie folle qui en désespère beaucoup. S'ils et elles se maintiennent, leurs alternatives peuvent les amener à penser ou à se comporter comme si la révolution est faite et ils négligent trop régulièrement la puissance de l'ordre-désordre autoritaire et dictatorial qui caractérise l'Empire capitaliste, gestionnaire, technologique, policier, militaire, gouvernemental, syndical, médiatique, écocidaire, etc. qui caractérise le monde capitaliste maintenant globalisé.

Ils sont généralement immédiatistes (de la révolution de l'immédiat à travers l'encerclement capitaliste) et négligent donc la lutte générale et l'analyse des conditions de la révolution. Ils se perdent dans leur ferveur juvénile à vouloir faire tout tout de suite et négligent l'adversité de leurs ennemis qui puissants et souvent fins stratèges finissent plus souvent qu'autrement par l'emporter.

Ils sont atomisés et atomisent. Et souvent ils sont récupérés comme alternatives dans le monde de la domination. Ils se constituent en voies autres de salut au sein de ce monde. Ils se constituent en marginaux, se marginalisent. Ils s'isolent et se perdent. Ils négligent l'ancrage nécessairement de masses du mouvement révolutionnaire.

De plus, en se particularisant dans leurs revendications et affirmations (les trips de hippies, la lutte antiraciste des redskins, l'écologie des écologistes radicaux, le style de vie punk...), ils sous-estiment l'ancrage diversifié des modes de la domination (patriarcat, capitalisme, étatisme, écocide, règne de la gestion autoritaire, impérialisme, racisme, sexisme, homophobie...) et ne voient pas l'ampleur de la terreur impériale. Alors ils désespèrent dans l'obscurité intellectuelle et pratique. Souvent, ils ne conçoivent pas le tout qui nous menace et de ce qui nous menace et la nécessité d'une révolution générale et mondiale qui est à faire. Ce qui conduit au désespoir.

Nous avons suffisamment désespéréEs du monde. Il s'agit maintenant de le renverser généralement.

Je vous laisse avec cet extrait de texte, du texte Sur la communisation écrit par R.S., issu de la revue Meeting qui participe de la critique générale.

Le dépassement de la situation du prolétariat est la définition du communisme (extrait de Sur la communisation de R.S. tiré de Meeting)

L’immédiateté sociale de l’individu, cela signifie fondamentalement l’abolition de la division de la société en classes, scission par laquelle la communauté est étrangère à l’individu. On peut alors approcher positivement ce que sont les individus immédiatement sociaux, ou plutôt ce que sont les rapports d’individus immédiatement sociaux dans leur singularité. Leur auto-production dans leurs rapports réciproques n’implique jamais une reproduction dans un état qui serait une particularisation de la communauté, ce qui est impliqué par la division du travail, la propriété et les classes. Les individus immédiatement sociaux traitent consciemment tout objet comme activité humaine et dissolvent l’objectivité en un flux d’activités (dépassement du prolétariat comme dissolution de la propriété sur la base de la propriété) ; ils traitent leur propre activité comme particularisation concrète de l’activité humaine (dépassement du prolétariat comme dissolution de la division du travail sur la base de la division du travail) ; ils considèrent pratiquement leur production et leur produit, dans leur coïncidence, comme étant leur propre fin en soi et incluant leurs déterminations, leurs possibilités d’effectuation et leurs finalités (dépassement du prolétariat comme dissolution de l’échange et la valeur) ; et finalement ils posent la société comme étant à produire constamment dans le rapport entre individus, et chaque relation comme prémisse de sa transformation (dépassement du prolétariat comme dissolution des classes).
Dans tout cela, nous retrouvons le prolétariat comme dissolution des conditions existantes sur la base, dans le mouvement, de ces conditions. A partir de là, en un moment historique particulier, nous trouvons sa capacité à traiter sa propre définition comme classe comme une contrainte extériorisée, dans le capital, contre lui. Tout ce que nous pouvons dire de la communisation (et du communisme) découle de ce que le prolétariat est dans son rapport au capital, par là elle est un moment de l’histoire de ce rapport. Comment une classe agissant strictement en tant que classe peut-elle abolir les classes ? C’est dans l’histoire du mode de production capitaliste, comme contradiction entre le prolétariat et le capital, que nous devons chercher, par bribes, la résolution de l’énigme.



Sujet: 
La critique pour le dépassement de nos limites
Auteur-e: 
calvaire01
Date: 
Mer, 2004-07-14 10:21

Cette critique semble méchante. Mais si elle est signée ''un camarade révolutionnaire'', c'est que son auteur considère ces contre-cultures comme des alliées dans la constitution du mouvement révolutionnaire, mais qu'il appréhende les limites de celles-ci et que la critique espérée collective se fait dans la perspective du dépassement de nos séparations, de ce qui nous coupent des autres et établit des murs entre les camarades de classe et/ou de lutte. C'est l'essentiel de la critique interne au mouvement et le pourquoi de la nécessité de cette critique. La critique de nos ennemis (exploiteurs, dominateurs...) s'inscrit comme mouvement de lutte révolutionnaire contre leurs ordres et, avec eux, la critique ne peut pas se faire dans la camaraderie, ne peut pas se vivre comme solidarité en mouvement et/ou comme accompagnement dans le dépassement.


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Sujet: 
Très bon texte
Auteur-e: 
Vinch
Date: 
Mer, 2004-07-14 13:00

Très bon texte vraiment. Ça rappelle l'échec de la grande période d'agitation sociale que furent les années 60-70 aux USA et ici...il y avait un grand mouvement de révolte, contre le Vietnam, la guerre, le nucléaire, pour les droits civiques des noirs et autres minorités, pour les droits des travailleurs, en plus d'un mouvement de la jeunesse vraiment contestataire.

Mais au lieu de se transformer en mouvement révolutionnaire de masse, c'est pas mal tombé dans la contre-culture, les communes isolées dans le bois, la drogue, peace and love etc....

résultat: fini la menace pour le système. Tout le monde dans son petit trip marginal.


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