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Responsabilisons-nous et boycottons les grandes pétrolières!

Mathieu Lessard, Mercredi, Mai 19, 2004 - 21:03

Mathieu Lessard

 
Depuis plusieurs mois, voire quelques années, le coût du litre d’essence n’a cessé d’augmenter. Les consommateurs ont agi spontanément à quelques endroits au Québec et le prix du litre a été influencé par cette attitude. « Or, nous en sommes rendu à un point critique ! », clame Mathieu Lessard de l’UFP-Lanaudière. Les 5 grosses pétrolières (Esso, Shell, Petro-Canada, Ultramar et Irving) sont en train de vider les portefeuilles des consommateurs pour remplir ceux de leurs actionnaires privés qui proviennent, pour la plupart, de l’étranger. Le simple travailleur, pour sa part, voit la hausse du prix de l’essence lui couper les vivres économiques de façon marquée.

 
Joliette, le 19 mai 2004 – Depuis plusieurs mois, voire quelques années, le coût du litre d’essence n’a cessé d’augmenter. Les consommateurs ont agi spontanément à quelques endroits au Québec et le prix du litre a été influencé par cette attitude. « Or, nous en sommes rendu à un point critique ! », clame Mathieu Lessard de l’UFP-Lanaudière. Les 5 grosses pétrolières (Esso, Shell, Petro-Canada, Ultramar et Irving) sont en train de vider les portefeuilles des consommateurs pour remplir ceux de leurs actionnaires privés qui proviennent, pour la plupart, de l’étranger. Le simple travailleur, pour sa part, voit la hausse du prix de l’essence lui couper les vivres économiques de façon marquée.

Pour leur part, les Indépendants, de l’Association québécoise des indépendants du pétrole (AQUIP) tentent de rester en vie dans un marché vorace. Nul besoin de songer un instant au prix du litre sans la présence de la concurrence des indépendants. L’AQUIP a pour but d’assurer une concurrence qui bénéficiera aux consommateurs québécois. De plus, elles sont présentes dans plusieurs petites localités du Québec afin de desservir la population des régions. « Dans Lanaudière, nous pouvons nous compter chanceux d’avoir une pétrolière comme Harnois. Elle offre des produits de qualité et elle fait compétition aux géants qui contrôlent l’ensemble du marché ! D’ailleurs, les défenseurs du libre marché, de la force de la main invisible du marché, ne peuvent affirmer que la richesse se distribue de façon équitable dans le cas présent. L’essence à 99,9 cents le litre, c’est aberrant ! » d’ajouter Mathieu Lessard.

Les grandes pétrolières (Esso, Shell, Petro-Canada, Ultramar et Irving), n’ont absolument pas à se plaindre. Lorsque les gens signent la pétition émise par CAA-Québec, ils reçoivent, pour plusieurs, une lettre d’Ultramar, ou des autres pétrolières, disant que c’est très difficile d’être rentable et que le coût du brut n’aide guère à la situation actuelle. En prime, l’instabilité en Irak, suite à la guerre impérialiste du président Bush, ne cesse d’être avancée comme cause de ce déséquilibre. « Toutes les raisons sont bonnes pour faire avaler la situation à la population. Faisons pitié, peut-être que cela va nous aider disent-ils ! », de dire M. Lessard.

Le profit n’est certes pas réalisé à la pompe par le petit exploitant, mais bel et bien par les raffineurs. Les chiffres de ces derniers ne sont pas souvent mis au grand jour. Or, une marge de profit correspondant à 4 et 6 cents par litre permet de faire d’excellentes affaires, mais la voracité des actionnaires peut inquiéter les consommateurs. On juge que pour 2003, la moyenne de la marge dégagée par les raffineurs par litre était de 9 cents/litre. Même que dans l’année 2003, les marges n’ont pas baissées en deçà de 5,3 cents/litre en juin 2003, pour grimper jusqu’à 13 cents/litre en septembre 2003. (réf. : AQUIP) « Ceci n’est jamais clamé haut et fort dans nos médias. Pourquoi donc ? », de dire Mathieu. L’argumentation simpliste des grandes pétrolières basée sur le hasard du marché de la demande et de l’offre, de la diminution de la richesse - argument soulevé dans presque toutes les crises du pétrole - création d’une rareté artificielle de la ressource, dû à la concentration des importants raffineurs, ainsi que sur les tensions géopolitiques permettent au mass médias de laver le cerveau des consommateurs.

On ne parle pas souvent de la disparition, depuis 20 ans aux États-Unis, de près de 124 entreprises de raffinage, ce qui a grandement diminué la concurrence. Maintenant, aux États-Unis, il ne reste que près de 65 entreprises de raffinage. Alors, cette conséquence a eu comme résultat des profits de l’ordre de 12 milliards de dollars en 12 ans. Esso et Shell ont totalisé 12,4 milliards sur 12 ans tout en détruisant près de 12 000 emplois en 2003. Léo-Paul Lauzon, économiste connu et membre de la Chaire d’étude socio-économique de l’UQAM, affirme qu’on oppose à l’ordre spontané du marché un déséquilibre planifié. À preuve, au moins 5 pétrolières privées font partie des 100 plus grandes entités économique au monde et la plus importante, considérant les profits nets, est Exxon Mobil, d’où provient Esso. (réf. : Léo-Paul Lauzon)

Un autre élément important ressort de la situation actuelle, soit que le Canada est un des rares pays à avoir privatisé l’ensemble de ses ressources pétrolières, dont l’industrie est principalement contrôlée par des intérêts étrangers. Par contre, dans d’autres pays, comme la Russie, l’Arabie Saoudite, la Norvège, le Mexique et le Venezuela, le pétrole est la propriété de l’État. Ce dernier lui sert donc de levier économique et ceci se traduit par une amélioration des services directs à la population au lieu de servir des intérêts strictement économiques privés, souvent étrangers. (réf. : Léo-Paul Lauzon)

Par ailleurs, certains oseront mettre de l’avant des chiffres qu’ils disent éloquents dans le sens où le montant mentionné est imposant. Par exemple, il ne faut pas ce faire berner par les mirages des dons que donnent, ici et là, certaines compagnies pétrolières. En effet, Imperial Oil aurait versé 36,1 millions de dollars, de dons nets d’impôts, à 400 organismes du Canada. Le hic là-dedans, c’est que ces dons furent donnés à des professeurs d’université et même à des universités qui servaient, et qui servent sûrement encore, les intérêts de la raffinerie. « Est-ce qu’on pourrait appeler cela de la propagande, de la publicité à la place du mot don ! » de dire M. Lessard. (réf. : Léo-Paul Lauzon)

Que faire, nous consommateurs, consommatrices ?

Dans le passé, un boycott contre la compagnie Esso avait été lancé. Par contre, voyant que le prix du litre n’a cessé d’augmenter, il faut sans contredit élargir le boycott à l’ensemble des cinq grandes pétrolières, soit Esso, Shell, Petro-Canada, Ultramar et Irving, et aller faire le plein chez des indépendants comme Harnois, Sonic, Pétro-T, Crevier, etc. Cette modification de comportement aura pour impact d’augmenter la force des pétrolières indépendantes pour qu’elles puissent faire une concurrence plus loyale aux monstres de l’industrie. De plus, cette attitude, principalement dans la région de Lanaudière, aura un effet positif dans le sens où la pétrolière de Saint-Thomas pourra bénéficier d’un soutien de la collectivité.

Mais, une fois le boycott enclenché, il ne faut toutefois pas penser que le problème sera réglé. Les gens devront apprendre à être plus responsables dans leurs déplacements et dans leurs choix de moyens de transport. Le covoiturage, la diminution de la vitesse sur l’autoroute, l’utilisation accrue du transport en commun, du vélo, des patins à roues alignées etc. ne sont que quelques moyens pour se rendre à destination sans trop consommer de l’essence. « Oui au boycott des cinq grandes pétrolières, mais davantage oui à la modification de nos comportements en ce qui concerne le transport. Oui un autre monde est possible, oui un monde plus écologique et équitable est possible ! », de conclure Mathieu Lessard.



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