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Un budget à la sauce libérale épicée!

Mathieu Lessard, Mardi, Avril 6, 2004 - 15:17

Mathieu Lessard et Jocelyne Dupuis

Le mardi 30 mars 2004 restera gravé longtemps dans la mémoire des citoyens et citoyennes du Québec suite au dépôt du deuxième budget Séguin, budget qu’on pourrait qualifier d’exercice pavant la voie à une privatisation à outrance. De plus, l’hypocrisie des dirigeants politiques actuels ne peut que nous laisser perplexe. La situation financière est précaire, alors on doit liquider les meubles de l’État pour pouvoir payer les dépenses étatiques, du moins, ce qui en reste.

Joliette, le 5 avril 2004 – Le mardi 30 mars 2004 restera gravé longtemps dans la mémoire des citoyens et citoyennes du Québec suite au dépôt du deuxième budget Séguin, budget qu’on pourrait qualifier d’exercice pavant la voie à une privatisation à outrance. De plus, l’hypocrisie des dirigeants politiques actuels ne peut que nous laisser perplexe. La situation financière est précaire, alors on doit liquider les meubles de l’État pour pouvoir payer les dépenses étatiques, du moins, ce qui en reste.

Par ailleurs, on croirait entendre les péquistes lorsqu’on entend les libéraux dire que l’argent est à Ottawa et que c’est à cause d’eux que la situation est ainsi. Certes il y a de l’argent à Ottawa, mais l’objectif d’une communication souple et douce du PLQ envers son homologue fédéral n’a absolument rien donné. Alors, on va devoir entendre, encore une fois, le gouvernement du Québec critique le fédéral pour le manque à gagner, et ce, pour pallier à leur incapacité de gestion et de taxation équitable : se résumant en l’oublie de l’évasion fiscale, des fiducies familiales ainsi qu’au manque à gagner de l’imposition des entreprises, qui doivent contribuer au coût social québécois.

Voyons un peu plus dans les détails ce budget 2004 de M. Séguin :

La priorité, la santé?

Après nous avoir promis en pleine campagne électorale un investissement massif permettant de régler une bonne partie des problèmes de financement du système de santé québécois, et bien le ministre Séguin a encore plié. Au lieu de 2,2 milliards de plus en santé, tel que voté à l’Assemblée nationale, nous aurons droit à 2,2 milliards sur deux ans. « C’est comme dire que je vais payer mon loyer, mais sur deux mois, c’est complètement irresponsable. C’est d’ailleurs manqué de respect envers les gens qui travaillent dans le système, comme pour les citoyens et citoyennes du Québec! », de dire Mme Dupuis, coordonnatrice de l’UFP-Lanaudière. De plus, qu’advient-il du sous financement de la région de Lanaudière. Le précédent gouvernement avait revu ses chiffres à la baisse, tandis que le PLQ, lui, avait revu le tout à la hausse. « Mais tout compte fait, rien n’a été effectué dans ce sens. Pendant ce temps, ce sont les lanaudoisEs qui écopent! », lance Mathieu Lessard. Bien sûr que le gouvernement criera haut et fort que le budget en santé est de 20,1 milliards, mais qu’en est-il de la hausse en fonction de la capacité de l’État de payer. Une hausse de 5,1% ne fait que couvrir l’augmentation des coûts du système. Il n’y pas de quoi s’émerveiller pour un gouvernement qui a fait campagne sur la santé. Encore une fois, on se demande où est l’argent. « Prenons donc l’exemple du Danemark, là les gens sont aussi taxés que nous et ont un système de santé gratuit et de beaucoup plus efficace. », ajoute Jocelyne Dupuis. On ne fait que mettre un pansement sur une plaie. De plus, l’argent qui était sensée être économisée par l’abolition des Régies régionales n’est pas là. Il y a pratiquement le même nombre de personnes qui travaillent dans les Agences de développement de réseaux locaux de services de santé et de services sociaux. « Il est alors prévisible que les négociations des conventions collectives seront ardues et très féroces. Le gouvernement devra épargner, alors les employés de la santé devront sûrement écoper. », décrie M. Lessard. Déjà M. Landry avait demandé, avant les élections de 2002, de reporter la ratification des conventions collectives pour pouvoir régler l’équité salariale, chose qui n’a pas été fait. On peut donc s’attendre à un printemps chaud, pour ne pas dire houleux.

L’éducation, une autre priorité?

Bon, bien que dire du réinvestissement en éducation : 300 millions. Ce montant, ne représentant qu’une hausse de 2,7% du budget, n’aidera certainement pas beaucoup à faire tenir le système solidement. Déjà que près de 64 millions ont été soutirés au régime de prêts et de bourses, sur le dos des étudiants dans le besoin, à cela nous pouvons ajouter le 15 millions de coupure du budget de juin 2003, qui c’est traduit par des hausses concrètes des frais de scolarités pour les enfants fréquentant l’école primaire et secondaire, etc. On veut nous faire croire que les 300 millions pourront aider à l’aide aux devoirs, à l’établissement de la Réforme au secondaire, à l’ajout de ressources pour assurer un dépistage précoce et un suivi des troubles d’apprentissage, etc. « Comment concevoir ceci lorsque les ressources manquent dans les écoles et que la charge de travail ne cesse d’augmenter, tant au primaire qu’au secondaire. C’est complètement aberrant, on voit bien que le ministre n’est plus sur le terrain depuis belle lurette! », ajoute Mathieu Lessard, futur enseignant.

Par ailleurs, la commission parlementaire sur l’éducation post-secondaire a démontré que le réseau universitaire québécois avait besoin de près de 175 millions pour être en mesure de répondre à la demande. En plus, tous les organismes qui s’y sont présentés se sont entendus sur ce montant, mais le ministre a décidé que c’était 125 millions. « Pourquoi, alors que tous les intervenants étaient d’accord sur ce montant, que le ministre ne l’a pas pris en note. Encore une fois, l’éducation s’achemine tranquillement vers un privilège, car ce seront les étudiantEs qui devront payer davantage. En diminuant les montants disponibles en bourse, l’État sauve beaucoup d’argent dans l’immédiat mais se coupe de revenus subséquents, alors où est la logique. Qui a la meilleure capacité pour payer un certain montant d’étude, l’État ou le petit étudiant qui ne gagne que le salaire minimum dans la plupart des cas? Vaut-il mieux avoir plusieurs étudiants insolvables à la sortie de l’université, avec en moyenne 15 000$ de dettes? », ajoute Mathieu Lessard, étudiant universitaire. La question mérite d’être soulevée. Bref, sous financement dans les établissements et augmentation du fardeau monétaire des étudiants. « Belle logique! Encore une fois, pourquoi ne pas prendre en considération ce qui se passe en Scandinavie? Le Danemark serait un exemple à suivre, lâchez-moi l’Ontario ou les Etats-Unis, il y a d’autres types de gouvernance, d’autre type d’intervention de l’État! », de dire M. Lessard.

Tant qu’à être dans un volet près des arts, on ne peut que remarquer une hausse de 3,8% du budget pour la culture. Toutefois, il est important de spécifier que le budget du seul canal de télévision à caractère culturel, Télé-Québec, est hypothéqué de 5 millions. La seule chaîne de télévision au service de la culture québécoise est maintenant, et ce, de façon officielle, sur le respirateur. Déjà avec des budgets réduits sous la gouverne du PQ, TQc a réussi à maintenir une programmation de qualité. « Mais qu’adviendra-t-il maintenant de cette chaîne? De plus, le ministre Séguin s’interroge même sur sa pertinence. Ce n’est pas très comique cela, le Canada a sa propre chaîne de télévision culturelle, pourquoi pas nous! », s’interroge Mathieu Lessard. Dans le même sens, quelle est la place de la loi 101. Avec quelle vigueur notre langue sera défendue si TQc devrait passer aux mains de privés? Serions-nous encore une fois soumis à la main mise d’une entreprise privée qui dilapiderait notre culture aux mains d’intérêts américains et commerciaux?

Famille, pauvreté et Cie

En ce qui a trait de cette division du budget, on ne peut qu’affirmer que le gouvernement a saupoudré des montants ici et là, question d’en mettre plein la vue. Mais qu’en est-il réellement. Tout d’abord, on ne peut que relever le mensonge des Libéraux de ne pas alléger le fardeau fiscal des québécois de 1 milliard cette année. Quoiqu’en pense la majorité des personnes, des baisses d’impôts n’impliquent qu’un mirage de latitude budgétaire personnelle. Il est d’une logique très simpliste de dire que moins on paie d’impôts, plus il nous en reste dans nos poches. Certes nous en avons plus, mais elle ressort aussitôt. Nous n’avons qu’à prendre pour exemple les hausses de tarifs d’électricité, la hausse des frais de garderies, la hausse de frais reliés à l’accessibilité au système scolaire, la hausse des tarifs de transport en commun, etc. Alors, ces petites hausses ne seront que plus grandes lorsque l’État se sera retiré totalement de ces sphères. Si nous nous comparons encore avec le Danemark, on ne peut que souhaiter une meilleure gestion des finances publiques. « Là-bas, les citoyens, citoyennes sont autant imposés qu’ici et ils ont des services de garde gratuits, des soins de santé gratuits, l’éducation gratuite et rémunérée au niveau universitaire, du transport en commun gratuit et une loi sur le coût des logements. Quoi demander de mieux. », d’ajouter Mathieu Lessard. Même le plus pro-libéraux ne pourraient être triste dans une gestion étatique comme celle-ci. La différence, c’est que les entreprises paient leur juste part d’impôts. Chose qui n’est nullement concevable ici. Non, on préfère concentrer la richesse dans les mains de certains individus au lieu d’en profiter de façon collective. Certains diront que c’est de la rhétorique de vieille gauche, mais si elle est appliquée en 2004 dans un pays comme le Danemark, je ne la considère donc pas comme de la vieille rhétorique! Par ailleurs, ceux qui sont contre cette conception peuvent bien prendre acte de ce que je vais affirmer : 10% des américains, ou étasuniens, possèdent 84% de la richesse des Etats-Unis, et en comparaison, aucun haut dirigeant Toyota n’est millionnaire! Un ouvrier avec trois enfants aura un meilleur salaire qu’un dirigeant célibataire. « Pincez-moi quelqu’un, ça ne doit pas être normal ça! », ironise Mathieu Lessard.

De plus, plusieurs politiciens de droite, soient tous ceux qui siègent à l’Assemblée nationale, ont crié haut et fort que peut d’argent a été mise au traitement de la dette du Québec. Or, il est important de dire qu’un état qui est en croissance économique ne doit pas s’inquiéter de la dette, comparativement à un état en crise financière. Le PIB étant en pleine croissance, le poids de la dette est moins élevé actuellement qu’en 1945, alors, pourquoi paniquer. « Les tenants de la droite ne cessent d’affirmer que les jeunes seront pris avec un fardeau incroyable en raison de la dette, alors on devrait peut-être les écouter et couper dans l’État dit interventionniste pour réussir à éponger cette dernière. Après tout, quoi de mieux que de tout vendre pour ensuite acheter à un prix trois ou quatre fois plus grand! Qui en a les moyens? Qui peut se permettre de payer pour la santé, l’éducation, l’électricité, les routes, les assurances automobiles, etc. Vous connaissez la réponse! », scande Mathieu Lessard.

Il faut tout de même affirmer que toute tentative de redistribution de la richesse se doit d’être saluée, mais on remarque bien que les mesures prisent pas les libéraux ne sont que trop minimes pour atténuer le poids de la pauvreté au Québec. Les groupes de pression se doivent de continuer leur pression. L’UFP sera toujours avec eux, même dans la rue.

Pour le reste… que des miettes

Et bien, pour les autres ministères, il ne reste qu’un maigre 0,5% d’augmentation des budget. Ceci se traduit donc par une diminution de l’argent disponible en fonction de l’inflation. Des coupures sont à prévoir. L’effet compresseur libéral se fait maintenant sentir de plus en plus.

Nous ne pouvons que lutter ensemble afin de protéger nos acquis et nos intérêts collectifs. Parce que détruire est beaucoup plus rapide et simple que construire. Parlez-en aux gens qui ont connu l’évolution de l’état social dans les années soixante. Maintenant, nous sommes en droit de nous questionner, non pas sur la valeur et la pertinence des ces structures, mais davantage sur les méthodes utilisées pour les financer, sur les méthodes pour les actualiser. « Restons ensemble, parce que c’est ensemble que nous sommes forts! », de conclure Mathieu Lessard.

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