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FSM 2004 : Mumbai Resistance 2004

tartosuc, Dimanche, Janvier 18, 2004 - 03:32

Frédéric Dubois

Coïncidant avec le début des ateliers, conférences et séminaires du Forum Social Mondial de Mumbai et exactement un jour après l’ouverture de ce dernier, Mumbai Resistance 2004 (MR 2004 pour les intimes) s’est ouvert à son tour. Avec une forme spectaculaire et une verve défiante, les panelistes de cet événement alternatif au FSM ont inauguré tantôt avec des chants, tantôt à l’aide de slogans martellés sous un ciel de smog gris, une opposition à l’impérialisme et à la globalisation néolibérale.

Notre dossier sur le FSM 2004
Notre fil multilingue sur les Forums sociaux.

FSM 2004 : Mumbai Resistance 2004
Par Frédéric Dubois (fred...@cmaq.net)
Reporter pour le CMAQ à Mumbai, en Inde
Photo: Éric Martin

Coïncidant avec le début des ateliers, conférences et séminaires du Forum Social Mondial de Mumbai et exactement un jour après l’ouverture de ce dernier, Mumbai Resistance 2004 (MR 2004 pour les intimes) s’est ouvert à son tour. Avec une forme spectaculaire et une verve défiante, les panelistes de cet événement alternatif au FSM ont inauguré tantôt avec des chants, tantôt à l’aide de slogans martellés sous un ciel de smog gris, une opposition à l’impérialisme et à la globalisation néolibérale.

Si le FSM dénonce lui aussi la globalisation subie actuellement, les promoteurs de MR 2004 prétendent que cette contestation est réformiste et clairement inscrite à même le système. Tandis que plusieurs ONGs multinationales ayant pignon sur rue au FSM sont financées par des denniers provenant de la Banque Mondiale ou de fondations telles la fondation Ford, les collectifs, groupes sociaux et ONGs de petite taille se départageant la programmation de MR, sont généralement auto-financées et ne bénéficient apparemment pas de dons « d’agences impérialistes ».

Un total de six plénières a marqué cette première journée de MR. Un panel portait précisément sur l’OMC, l’agriculture et l’impérialisme. On y discutait avant tout l’impact des mesures de déréglementation et de privatisation mises en branle suite aux tractations des différents pays prenant part aux négociations à l’OMC sur l’agriculture. Des impacts dont le suicide de milliers de fermiers était l‘illustration la plus significative et évocatrice d’une mondialisation favorisant les fermes industrielles, au détriment des petits exploitants, marginalisés sur leur terre. Des professeurs d’économie de Mumbai, activistes du Bangladesh, des Phillipines et de plusieurs États de l’Inde sont venus ajouter leur voix pour expliquer le désarroi des paysans dans les régions les plus pauvres du monde et tenter de tisser une toile de la solidarité internationale.

Les autres plénières portaient sur la globalisation et ses impacts sur les femmes, l’attaque aux droits démocratiques dans la soi-disant guerre contre le terrorisme, le rôle de la classe ouvrière dans la lutte à la globalisation et les guerres impérialistes, l’impérialisme et la question nationale, ainsi que sur la ILPS Study Commission. À en juger par les titres des séminaires, nous pourrions faire des parallèles avec les thèmes chers à la tendance marxiste-léniniste ou maoiste. Ce parallèle n’est pas gratuit, puisque bon nombre d’organismes présents à MR, membres de l’ILPS (International League of Peoples’ Struggles), ont des allégeances politiques clairement marquées et identifiables à l’extrême-gauche traditionnelle.

La programmation de demain promet d’être tout à fait intéressante, notamment avec la venue très attendue de Arundathi Roy, écrivaine reconnue en Inde et à l’étranger, qui animera une session sur l’occupation de l’Irak et la guerre impérialiste sur les nations et peuples. C’est probablement le clou de Mumbai Resistance 2004 et le coup d’éclat qui oblige par ailleurs les organisateurs du FSM à ne pas balayer les critiques à leur égard du revers de la main. Madame Roy jouit d’une crédibilté qui donne à MR un espace de légitimité auprès des quelques 80,000 personnes désormais aglutinées au FSM.

En conférence de presse aujourd’hui, les organisateurs de MR 2004, avaient toutefois fort à faire pour défendre leur plateforme critique du FSM. Cet événement alternatif, qui se situe du côté opposé au FSM, nécessite la traverse de la très passante Western Express Hi-Way, autoroute à grand débit que les plus téméraires des altertouristes enjambent avec grande peine. Qu’est-ce qu’on ne ferait pas pour la bonne cause n’est-ce pas? Du coup, certains curieux, venus explicitement pour le FSM, se retrouvent à MR pour son penchant plus radical. Badruddin Umar, tête incontestée de MR aux allures de guru, répondait donc aux journalistes, friands de détails au sujet du jeu politique auxquels s’adonnent MR et le FSM de Mumbai. À la question du lien entre MR et les factions politiques d’extrême-gauche, le porte-parole a répondu que cette discussion n’avait pas encore eu lieu au sein de l’organisation. Drôle de façon de signifier qu’une filiation est bel et bien en jeu.

Les principaux défauts du FSM, aux yeux des porte-paroles de MR, sont le financement des ONGs provenant « d’agences impérialistes », l’institutionnalisation du FSM et la tentative de monopolisation du spectre altermondialiste, l’exclusion de participants provenant de groupes militants armés, l’utilisation du terme « société civile » qui représente une nébuleuse trop vague et, le spectacle autour des célébrités. Jalousie? Critique légitime? Besoin d’expression d’identité? Jeu politique d’envergure? À vous d’en juger. Mais vu d’ici et bien que certaines critiques adressées au FSM sont selon nous très valables, cette méthode de dénonciation est contre-productive et auto-exclusive. La force des mouvements sociaux s’établit par les réseaux qu’ils établissent.

Le « chacun dans son coin » risque de marginaliser davantage des groupes de base déjà sous-représentés dans la sphère publique. C’est le danger qui guette MR 2004, un forum qui se présente comme la seule force de frappe d’ampleur et authentique contre la globalisation libérale. Mais là comme dans toute chose, la pureté n’existe pas, tout aussi peu que l’alternative unique.

De l'autre côté, comme l’argumente le Umar, le FSM est peut-être devenu un monstre glouton tellement énorme, qu’on ne s’y retrouvre plus et qu’il faut désormais réactiver le « small is beautifull », même au niveau des réseaux. La seule journée d’aujourd’hui au FSM a créé beaucoup de mécontentements et de frustrations auprès des participants. Les séances commençaient en retard, le programme officiel est sorti en avant-midi, mais seulement pour les médias dans un premier temps et la foule est tellement dense, qu’il est effectivement difficile d’obtenr une vue d’ensemble de l’événement. Certains s’en réjouiront, la plupart pourtant, arrivés armés d’expectatives élevées, sont déçus par le manque de contenu et de détails lors des conférences.

La semaine ne fait que commencer, les impressions ont le temps d’évoluer.

Reportage photos de Mumbai Resistance 2004 sur Indy Belgique :
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Pour en savoir plus :

Site de Mumbai Resistance 2004 : www.mumbairesistance.org
Site du FSM de Mumbai : www.wsfindia.org

Ce reportage a été rendu possible grâce à l’appui financier de l’Agence canadienne de développement international (ACDI).

Site de Mumbai Resistance 2004
www.mumbairesistance.org
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