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Garderies au Canada: « Nous avons frappé un mur »

Anonyme, Mardi, Janvier 13, 2004 - 08:26

Stella Yeadon

Il y a plus de dix ans, le gouvernement fédéral promettait un programme national de garderies pour aider les parents qui travaillent et assurer des soins de qualité aux enfants pendant les premières années de leur vie.

Le Québec est la seule province qui ait donné suite à cette promesse et qui ait instauré un programme universel. À l’heure actuelle, 40 pour cent des 600 000 places de garderie réglementées au Canada se trouvent au Québec.

Mais même ces gains sont menacés. Sous le gouvernement Charest, le programme de « garderies à 5 $ » – qui faisait l’envie des militantes et des militants des services de garde à l’enfance de tout le pays – coûtera désormais 7 $ par jour. Et les libéraux ne semblent pas vouloir s’arrêter là. Selon les militantes et les militants, le recul sera majeur, tant pour les enfants que pour les parents.

Les militantes et les militants des services de garde à l’enfance du SCFP sonnent l’alarme depuis presque une décennie. Le système de garderies fragmenté du Canada est non seulement très insuffisant mais, en plus, les garderies réglementées sont menacées par des gouvernements de droite plus intéressés à réduire les impôts qu’à financer des programmes sociaux essentiels pour aider les parents qui travaillent.

Une étude nationale réalisée dernièrement par une coalition de lutte contre la pauvreté chez les enfants confirme les craintes des militantes et des militants du SCFP. L’étude montre que depuis 2001, le nombre de places dans les garderies réglementées a diminué de près de 10 600, ou de deux pour cent, dans l’ensemble du Canada. Les pertes, selon le rapport, sont attribuables à la diminution du financement et aux compressions imposées aux programmes en Ontario, en Alberta et surtout en Colombie-Britannique, où le gouvernement libéral de Gordon Campbell a éliminé de larges pans de la loi sur les garderies adoptée par l’ancien gouvernement néo-démocrate de la C.-B.

« Nous avons frappé un mur. Nous n’arrivons plus à convaincre les gouvernements d’augmenter le financement destiné aux garderies réglementées. Dans le cadre de coalitions, nous avons défendu l’importance d’un financement accru pour des services de garde universels, de qualité, sans but lucratif et syndiqués. Si nous ne l’avions pas fait, le déclin aurait été encore plus marqué », selon Shellie Bird, membre du Groupe de travail national sur les garderies et de la section locale 2204 du SCFP, qui représente les travailleuses et les travailleurs de garderies à Ottawa.

Elle soutient que le SCFP a aussi frappé un mur dans la syndicalisation de nouveaux membres et dans la négociation de meilleurs salaires et avantages sociaux pour les travailleuses et travailleurs de garderies syndiqués.

« Nous luttons pour conserver les gains réalisés depuis 25 ans, soutient Mme Bird. Il est donc primordial que le SCFP élabore de nouvelles stratégies de négociation et de syndicalisation dans ce secteur formé de petits lieux de travail locaux et gravement sous-financé. »

Au congrès national du SCFP à Québec, les militantes et les militants du secteur des garderies, dont Mme Bird, ont insisté sur l’importance du renouvellement des stratégies. Ils ont demandé aux congressistes d’adopter à l’unanimité une résolution proposant au SCFP d’amorcer un plan d’action national dans ce secteur. Le plan inclurait notamment de nouvelles structures de négociation, comme des conseils provinciaux ou régionaux de syndicats. La résolution demandait également l’amélioration des communications et du partage de l’information afin de réduire le sentiment d’isolement qu’éprouvent les travailleuses et travailleurs des garderies.

Travailleuse de garderie d’Halifax – où seulement cinq des nombreuses douzaines de garderies sont syndiquées – Lisa Stewart (section locale 3845) est en faveur de la mise en œuvre d’un plan national pour accroître la syndicalisation dans le secteur.

« Seule une plus grande syndicalisation permettra aux travailleuses et travailleurs de garderies de la Nouvelle-Écosse d’améliorer de façon significative leurs salaires et leurs avantages sociaux, affirme Mme Stewart qui, après 13 années de travail comme éducatrice de la petite enfance, ne gagne toujours que 10,40 $ de l’heure. Je veux la parité salariale avec les travailleuses et travailleurs de services de garde à l’enfance mieux payés au pays. Et la seule façon d’y arriver est de créer une masse critique de garderies syndiquées, avec de nouveaux conseils de négociation. »

Pour atteindre cet objectif, le Groupe de travail du SCFP sur les garderies a participé, en Ontario, à la création d’un projet pilote dont le but était d’explorer de nouvelles façons de syndiquer les travailleuses et travailleurs de garderies et de leur offrir des services. Au cours des mois qui viennent, le groupe travaillera avec des membres du personnel du SCFP afin de déterminer la meilleure façon de restructurer le secteur.

www.scfp.ca


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