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Que faire avec Arafat?

pier trottier, Lundi, Octobre 27, 2003 - 15:01

‘’ Nous devons tuer Yasser Arafat . L’idée de l’exiler gagne du terrain, mais ce sera plus ou moins le même problème s’il voyageait librement de par le monde ‘’. Aussi tranchant se montrait le 11 septembre dernier le journal israélien ‘’ The Jerusalem Post ‘’, dans un de ses éditoriaux. Joint à cette affirmation, l’article citait des membres de l’Exécutif hébreu ...

La Insignia

20-09-2003

Que faire avec Arafat

Oscar Gutiérrez
AIS,Espagne,sept. 2003

Traduction Pierre Trottier

‘’ Nous devons tuer Yasser Arafat . L’idée de l’exiler gagne du terrain, mais ce sera plus ou moins le même problème s’il voyageait librement de par le monde ‘’. Aussi tranchant se montrait le 11 septembre dernier le journal israélien ‘’ The Jerusalem Post ‘’, dans un de ses éditoriaux. Joint à cette affirmation, l’article citait des membres de l’Exécutif hébreu, entre eux le ministre de la Défense Shaul Mofat, comme partisan d’en finir avec la vie du Président de l’Autorité Palestinienne (AP) malgré l’opposition des E.U.. Le journal assurait que Mofat avait ajouté en de récentes déclarations une possibilité de plus à l’expulsion d’Arafat de Ramallah, ville cisjordanienne dans laquelle il se trouve assiégé depuis le début de la seconde intifada : ‘’ (l’expulsion est) le minimum qu’Israël devrait faire, et la possibilité d’une attaque physique contre Arafat ne devrait pas être écartée ‘’. Une journée avant la publication de ces déclarations, le Gouvernement d’Ariel Sharon avait annoncé son intention d’expulser Arafat des territoires occupés, pour être un obstacle au processus de paix entre palestiniens et israéliens.

Obstacle ou non, le Président de l’Autorité Palestinienne est tout un symbole de la résistance arabe contre l’occupation d’Israël dans les territoires palestiniens, indépendamment des méthodes employées. ‘’ Aber Ammar, nom de guerre sous lequel on connaît Yasser Arafat, naquit il y a 74 ans au Caire. A partir de la capitale égyptienne, il se dirigea vers Jérusalem et Gaza où il passa une partie de son enfance et où il eut ses premiers contacts avec les courants islamiques opposés à la colonisation juive. C’est le cas des Frères Musulmans, mouvement à partir duquel naîtra le groupe de résistance Hamas. De nouveau au Caire, à l’occasion de l’exil après la première guerre israélo-arabe, Arafat créa ses premières cédules de ‘’ fédayines ‘’ (combattants). A la fin des années 50, Arafat organisa le parti Al Fatah avec lequel il préside aujourd’hui l’AP et duquel, tôt, il fit sortir son bras paramilitaire Al Asifah.

Dans les années 70, Arafat se transporta jusqu’à la Jordanie comme leader de l’OLP (Organisation pour la Libération de la Palestine). A partir de là, il entama une sanglante bataille contre le Gouvernement d’Amman et se joignit au groupe terroriste Front Populaire pour la Libération de la Palestine, dû à la pression de l’Armée jordanienne sur l’escalade des actes terroristes dirigés à partir de son territoire. L’exil d’Arafat le porta jusqu’à Beirouth où premièrement Israël, et plus tard la Syrie, l’obligèrent de nouveau à transporter le quartier général de l’OLP jusqu’à Tunis, dernière résidence avant la proclamation de l’Autorité Palestinienne et son retour à Gaza en 1994.

Aujourd’hui, avec l’échec du dernier plan de paix pour la zone connue comme la Feuille de Route, Israël commence à projeter de faire disparaître de la carte Yasser Arafat. Le vice-premier ministre israélien Ehud Olmert en est arriver récemment à admettre que le gouvernement israélien mettra de l’avant la possibilité de tuer Arafat, malgré que le titulaire des Affaires Extérieures Silvan Shalom s’est empressé de nier les paroles d’Olmer. Ce n’est pas la première fois qu’un dirigeant admet que son Exécutif avait projeté la possibilité d’assassiner Arafat. Au mois de juin passé, le journal ‘’ Haaretz ‘’ recueillait les déclarations de Mosha Yaalon, chef de l’État Major israélien, dans lesquelles il reconnaissait qu’avaient existé des conversations sur l’assassinat d’Arafat dans le passé, mais que pour le moment tout était gelé. Un peu plus loin, le journal britannique ‘’ The Sunday Times ‘’ détaillait, quelques jours auparavant, les plans pour l’enlèvement du leader palestinien : l’Unité 67 ayant base militaire à l’est de Tel Aviv serait chargée de prendre le quartier général du ‘’ rais ‘’ de Ramallah, et de séquestrer le chef palestinien afin de l’expulser du pays. Multiples sont les voix qui se sont élevées contre le leadership d’Arafat dans les territoires occupés. Même une Ong comme Amnistie Internationale dénonçait en 2000 que les prisons palestiniennes retenaient quelques 600 prisonniers politiques, jusqu’à des membres du Gouvernement palestinien qui ont accusé Arafat de gouverner de façon autoritaire, de gaspiller les fonds concédés par l’Union Européenne, de consentir à la corruption administrative et jusqu’au terrorisme contre des objectifs israéliens. Plus encore à son encontre, le gouvernement d’Ariel Sharon envoya l’année passée un rapport à Washington dans lequel il dénonçait l’AP d’avoir envoyé à l’extérieur 5 millions de dollars provenant de l’aide étrangère. Même la revue Forbes incluait dans un numéro de l’année 2003 Arafat comme l’un des dirigeants politique possédant la plus grande fortune.

Malgré la polémique qui a accompagné Arafat comme unique leader de la résistance palestinienne, il ne faut pas oublier qu’il fut élu par une majorité de 88 % aux élections de 1996. Il est bien certain que depuis lors, il ne s’est pas représenté aux urnes afin de faire endosser son gouvernement; comme il est certain que le bras militaire de son parti politique, les Brigades des Martyrs d’Al Aqsa, ont commis des attentats jusqu’à ce qu’Arafat dise Assez au nom de la trêve des milices armées palestiniennes. Le Hamas et le Jihad Islamique ont arrêté leurs attaques lorsque Arafat a insisté sur la nécessité d’un cessez le feu, et non lorsque l’ont exigé Israël ou les E.U. Arafat occupa la présidence de l’AP, seule capable de nommer un nouveau cabinet du gouvernement afin de récupérer les négociations avec Israël. Qu’il nous plaise ou non, la disparition d’Arafat serait un désastre pour le processus de paix et rendrait impossible l’établissement de relations entre Israël et les pays arabes. Mais, ce qui est plus important, l’assassinat ou la déportation d’Arafat, plus que d’être un délit de terrorisme d’État, nierait de nouveau la volonté de milliers de palestiniens qui veulent en finir une fois pour toutes avec le conflit et l’occupation de leur terre.

Traduit de l’espagnol par :

Pierre Trottier, octobre 2003
Trois-Rivières, Québec, Canada

Source : www.lainsignia.org



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