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Bolivie : le pays qui veut exister

CANO, Mercredi, Octobre 22, 2003 - 13:59

Eduardo Galeano

(Image par Latuff-bolivia.indymedia.org)
Au XVIe siècle, la Bolivie a vu des millions d'autochtones qheshwas et aymaras mourir dans les mines de Potosi pour extraire l'argent qui permit la croissance fulgurante du capitalisme en Europe.
Au XIXe siècle, l'industriel John Thomas North est le vrai gagnant d'une guerre où la Bolivie perdra son accès à la mer et son salpêtre, élément nécessaire pour que produisent les terres fatiguées de la vieille Europe et dont les colonies ne retireront aucun bénéfice.
Au XXe siècle, les mineurs boliviens se pourrisent les poumons afin que le reste du monde bénéficie d'étain à bas prix. Aujourd'hui l'étain a été nationalisé... mais il n'en reste plus.
En 2000 à Cochabamba, le peuple gagne une véritable guerre contre Bechtel et déprivatise l'eau: c'est la guerre de l'eau.
Et en 2003 lorsqu'il est question de vendre le gaz naturel, les Boliviens s'insurgent: ils ont bonne mémoire, une mémoire amère... Lire la suite

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BOLIVIE, LE PAYS QUI VEUT EXISTER
Par: Eduardo Galeano*
Traduit par : Consejo Andino de Naciones Originarias

Une immense explosion de gaz : c’est ce que fut le soulèvement populaire qui secoua toute la Bolivie et aboutit à la démission du président Sánchez de Lozada, qui s’enfuit en semant derrière lui des champs de cadavres.

Le gaz devait être envoyé en Californie, a un prix dérisoire et en l’échange de mesquins privilèges, à travers des terres chiliennes qui en d’autres temps avaient été boliviennes. La sortie du gaz par un port du Chili a tourné le fer dans la plaie, dans un pays qui depuis plus d’un siècle exige, en vain, la récupération d’un accès à l’océan perdu en 1883 au cours d’une guerre gagnée par le Chili.

Mais la route du gaz ne fut pas le motif le plus important de la furie qui brûlait de toutes parts. L’autre source essentielle en fut l’indignation populaire, à laquelle le gouvernement répondit par des fusillades, comme à l’accoutumée, inondant de cadavres les rues et les routes. Le peuple s’est soulevé parce qu’il refuse d’accepter que le gaz ne subisse le même sort qu’autrefois subirent l’argent, le salpêtre, l’étain et tout le reste.

La mémoire souffre et enseigne : les ressources naturelles non-renouvelables partent sans laisser d’adieux et plus jamais ne reviennent.

En 1870, un diplomate anglais vécut en Bolivie un désagréable incident. Le dictateur Mariano Melgarejo lui offrit un verre de chicha, le breuvage national fait de maïs fermenté, et le diplomate le remercia mais dit qu’il préférait le chocolat. Melgarejo, avec son habituelle délicatesse, l’obligea à boire une énorme jarre remplie de chocolat puis le promena à dos d’âne, sellé à l’envers, de par les rues de la ville de La Paz. Quand la reine Victoria, à Londres, apprit les évènements, elle demanda qu’on lui apporte une carte du monde sur-le-champ, raya le pays d’un grand trait de craie et déclara : “La Bolivie n’existe pas.

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