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Où en sommes-nous avec les droits des réfugiés?

Anonyme, Mercredi, Septembre 17, 2003 - 20:37

Jacinthe Jacques RAJ Sherbrooke

Il a passé plus de deux mois depuis que la famille colombienne Borja s’est vue forcée à se réfugier dans une église de North Hatley pour éviter sa déportation en Colombie. Le problème c’est que le gouvernement canadien a décidé de refuser le statut de réfugié politique à cette famille ainsi qu’à d’autres Colombiens qui avaient sollicité la protection en s’appuyant sur les conventions internationales humanitaires.

Si le Canada a signé les conventions internationales qui protègent les réfugiés, pourquoi des milliers de réfugiés sont retournés dans leur pays d’origine chaque année? La réponse c’est qu’il y a seulement quatre pays inclus dans le moratoire canadien pour les réfugiés dont le Congo, l’Afghanistan, le Rwanda et le Burundi. Ceci veut dire que tout autre personne provenant d’un pays autre que ceux-ci, sollicitant le statut de réfugié politique au Canada et se voyant refusé le refuge, sera soumise à la déportation.

L’inclusion de seulement quatre pays dans ce dit moratoire, minimalise les réalités politiques, sociales et économiques internationales de différents peuples dans le monde. Aujourd’hui, différentes nations ont besoin de la solidarité internationale, car les droits fondamentaux et inhérents de tout être humain sont brimés dans plusieurs États. Malgré tout, ceux qui possèdent le pouvoir politique au Canada et dans d’autres pays du Nord, continuent à négocier des alliances économiques en portant un regard aveugle au plan humanitaire.

Par exemple, la Colombie vit une guerre interne depuis plus de 50 ans où sont violés les droits humains par l’État même. Ce dernier est responsable, par ses forces paraétatiques, de la grande majorité des disparitions forcées dont sont victimes le mouvement social, les communautés autochtones, les paysans, les associations étudiantes, syndicales et les défenseurs des droits humains. Selon la Coordination Française pour la paix en Colombie, durant l’année 2002, il y a eu 733 personnes portées disparues. Il y a eu 4 524 civils tués pour des motifs politiques, 2 931 enlèvements, 2 451 personnes tuées lors d’un massacre, 1 995 personnes menacées pour des raisons politiques, 17 défenseurs des droits de l’Homme et 184 syndicalistes ont été tués ou disparues et il y a eu 350 000 personnes déplacés qui se sont ajoutées aux 3 millions depuis 1985. Malgré cette situation alarmante, la Colombie ne fait pas partie du moratoire canadien pour les réfugiés, ce qui permet au gouvernement canadien de déporter des Colombiens dans leur pays d’origine. Cela est absurde et inhumain dans le contexte politico-social de la Colombie.

Aujourd’hui, le gouvernement colombien, appuyé par Washington, applique une solution belliqueuse au conflit armé; le fameux Plan Colombie. Celui-ci cherche la fortification militaire de l’État colombien, dont les forces de l’ordre publique sont gravement impliquées dans le conflit ainsi que les forces paramilitaires coupables de massacres et de mutilations de la population colombienne. Tant qu’à lui, le gouvernement canadien avait refusé le Plan Colombie, tout comme l’avait fait l’Union Européenne, optant plutôt pour une contribution à l’amélioration des conditions de vie des citoyens colombiens. Malgré cette décision du parlement, le gouvernement canadien a envoyé 45 hélicoptères de guerre désuets aux États-Unis. Ces hélicoptères une fois réparés, ont été expédiés en Colombie par le volet du Plan Colombie. Dans ce cas précis, la non-implication du Canada au Plan Colombie est à remettre en question, car en envoyant ces hélicoptères, le gouvernement canadien a appuyé la guerre malgré le fait que nos représentants avaient décidé d’appuyer la paix.

Lorsque l’on regarde les entreprises canadiennes qui s’implantent en Colombie telles que Bell Canada (téléphone cellulaire), Nortel Networks (ligne téléphonique), Québécor (imprimeur), McCains (agroalimentaire), Kruger (usine de papier) et une panoplie de compagnies pétrolières tels que Enbridge, Nexen et Petrolex Energy, on comprend que le gouvernement canadien est plus préoccupé en ce qui attrait à la Colombie par les questions économiques que par celles d’ordre humanitaire comme le cas des réfugiés.

En somme, j’aimerais bien demander à Monsieur le Ministre Codère pourquoi on ignore des conflits comme la Palestine, celui des Algériens ou comme par exemple celui de la Colombie lorsqu’on parle aujourd’hui de libéraliser le commerce et d’appuyer les guerres? On parle d’investissements, de libre circulation des marchandises, d’ouverture des marchés, mais on barricade les frontières et on interdit la libre circulation des humains sur le continent.

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