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Stella et le débat sur la prostitution

Nicole Nepton, Miércoles, Septiembre 18, 2002 - 14:16

Stella

Il est beaucoup question de prostitution et de travail du sexe ces derniers temps. Un intense débat anime, ici et ailleurs, les instances gouvernementales nationales, les forums et structures internationales, plusieurs groupes aux intérêts divergents, et bien entendu le mouvement des femmes. Selon Stella, ce qui importe ici et maintenant, c'est de rendre visible, audible et crédible la prise de parole des travailleuses du sexe et de leur reconnaître la capacité de choisir le sens à conférer à leur expérience des rapports sociaux, et les besoins et les stratégies de résistance qui en découlent.

Cela est d'autant plus urgent dans le présent contexte où la pandémie du VIH/sida, l'accroissement mondial des flux migratoires, la hantise sécuritaire généralisée sous couvert de lutte au terrorisme, le phénomène du trafic d'êtres humains, favorisent les appels souvent spectaculaires à la censure, à la répression, à la régulation étatique arbitraire et au contrôle social. De tels moments de crise provoquent immanquablement une intensification du contrôle des femmes qu'il faut policer, moraliser, normaliser.

D'abord il convient de noter que l'orientation actuelle du débat sur la prostitution n'est ni neutre ni nouvelle et qu'au contraire, on assiste à un recyclage des postulats de base de l'approche abolitionniste. Pour nous, toute stratégie abolitionniste (y compris celles visant uniquement les clients et le proxénétisme) contribue au maintien de la clandestinité de l'industrie du sexe et accroît en conséquence les possibilités d'abus. Ce n'est pas le seul biais dont souffre le débat actuel sur la prostitution. Dans la lettre publique accessible dans la section Prostitution-Travail du sexe de Cybersolidaires, nous l'abordons à partir de quatre angles majeurs : le stigmate de la putain, le concept du travail du sexe, la criminalisation et la mondialisation.

Ce que nous revendiquons, c'est la reconnaissance de la légitimité du travail du sexe, cette légitimité étant la seule garantie possible de la mise en application de moyens réels et concrets de lutter contre les abus, la violence et l'exploitation dans tous les contextes où est pratiqué le travail du sexe, sans distinction. On n'insistera jamais assez sur combien il est urgent de changer radicalement nos conditions de travail, d'où cette revendication cruciale pour nous : le droit à un travail non criminalisé.

Comme la criminalisation et la judiciarisation mettent nos vies en danger, c'est une perspective de décriminalisation et de droits humains qu'il nous faut et non pas une perspective abolitionniste. C'est une plus grande solidarité avec les femmes migrantes, les femmes migrantes travailleuses, les femmes travailleuses du sexe migrantes ou non qu'il nous faut construire.

Oui, la prostitution peut constituer un travail pénible, dangereux, aliénant, mais toute stratégie accentuant la criminalisation et la stigmatisation de son statut socio-légal est erronée. Depuis des centaines d'années les travailleuses et travailleurs organisés se sont mobilisés, non pour l'abolition du travail mais pour sa radicale transformation. Il faut mettre un holà! à ceux et celles qui prétendent hypocritement libérer les travailleuses du sexe en abolissant la prostitution. Nous le répétons : il faut nous écouter, nous comprendre, prendre acte et soutenir notre colère, notre indignation, nos stratégies de résistance.

Lettre publique du 13 septembre 2002
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