Multimedia
Audio
Video
Photo

En lançant le Mebucasol, Novartis est accusé de tromper le consommateur

Carl Desjardins, Sábado, Mayo 18, 2002 - 13:35

Le Temps

Le géant de la pharmacie Novartis fait-il passer des vessies pour des lanternes? C'est du moins ce que croit la Fondation pour la protection des consommateurs (FPC), qui a envoyé par la poste mercredi soir une plainte au Tribunal de Berne pour agissement déloyal et entrave à la concurrence.

La raison? Le groupe bâlois vend exactement le même produit, un spray contre les maux de gorge, sous deux noms différents, avec la mention «nouveau» pour le second, et à deux prix différents. «Novartis trompe le consommateur par une publicité mensongère: la solution contre les maux de gorge «Mebucasol f» n'est ni plus efficace, ni plus sûre, ni meilleure que l'ancienne (le «Sangerol», ndlr): elle est simplement 43% plus chère», a souligné Simonetta Sommaruga, conseillère nationale (PS/BE) et présidente de la FPC.

Contacté par Le Temps, Novartis confirme qu'il s'agit bel et bien du même produit, en précisant que seuls l'emballage et le nom ont été modifiés. Pour dire à quel point le médicament est similaire, la police de caractère du prospectus à l'intérieur du paquet indiquant les effets secondaires et la posologie «Sangerol» est parfaitement identique à celle du «Mebucasol f». Alors que le premier a été introduit en Suisse en 1993, validé par l'Office fédéral des assurances sociales (OFAS) en 1997 et vendu au prix de 10.20 francs, le second a été mis sur le marché en 2000 pour la somme de 14.85 francs avec comme seule valeur ajoutée le label «nouveau».

Or, l'article 3 lettre b de la loi fédérale contre la concurrence déloyale (LCD) est clair. Une société agit de façon déloyale quand elle «donne des indications inexactes ou fallacieuses sur [...] ses marchandises, [...] ses méthodes de vente ou ses affaires ou qui, par de telles allégations, avantage des tiers par rapport à leurs concurrents».

Novartis justifie le prix plus élevé du médicament en vente libre (le «Mebucasol f») par les coûts de commercialisation et les conseils du pharmacien. Pour la firme bâloise, la différence de prix de 4.65 francs s'explique par le fait que le «Sangerol», qui est remboursé par l'assurance de base, ne comprend pas les frais de prescription par le médecin, directement facturés à la caisse maladie.

Même si la plainte est déposée contre Novartis, le géant pharmaceutique n'est pas le seul dans la ligne de mire de la FPC. La conseillère nationale fustige la mollesse et le manque d'analyse de l'OFAS et de Swissmedic, l'ex-Office intercantonal de contrôle des médicaments. En effet, c'est avec la complicité de ces deux offices que la commercialisation d'un même produit pharmaceutique sous deux labels différents a été rendue possible.

Image en jeu

Simonetta Sommaruga n'est pas seule dans sa croisade contre la hausse des prix des médicaments. La Société suisse des pharmaciens (SSPh) soutient pleinement la démarche de la FPC. «La différence de prix s'explique en grande partie par le coût de la publicité. Nous voyons les limites de l'intrusion du marketing dans la vente de produits pharmaceutiques. On ne peut pas traiter un médicament comme n'importe quel produit», remarque Max Brentano, président de la SSPh et pharmacien à Brugg (AG).

Si la plainte aboutit et que la FPC gagne au Tribunal de Berne, Novartis se verra contraint de payer une amende d'un montant maximal de 100 000 francs. Mais plus que cette somme, c'est l'image de la firme auprès des consommateurs et des pharmaciens suisses qui risque d'être dégradée. Et là, le coût sera bien plus lourd que le montant de la sanction.

Portail d'information sur les entreprises et les marques.
www.transnationale.org


CMAQ: Vie associative


Collectif à Québec: n'existe plus.

Impliquez-vous !

 

Ceci est un média alternatif de publication ouverte. Le collectif CMAQ, qui gère la validation des contributions sur le Indymedia-Québec, n'endosse aucunement les propos et ne juge pas de la véracité des informations. Ce sont les commentaires des Internautes, comme vous, qui servent à évaluer la qualité de l'information. Nous avons néanmoins une Politique éditoriale , qui essentiellement demande que les contributions portent sur une question d'émancipation et ne proviennent pas de médias commerciaux.

This is an alternative media using open publishing. The CMAQ collective, who validates the posts submitted on the Indymedia-Quebec, does not endorse in any way the opinions and statements and does not judge if the information is correct or true. The quality of the information is evaluated by the comments from Internet surfers, like yourself. We nonetheless have an Editorial Policy , which essentially requires that posts be related to questions of emancipation and does not come from a commercial media.