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Une maison pour les Sans-Terre en plein coeur du Campement Jeunesse

vieuxcmaq, Domingo, Enero 27, 2002 - 12:00

Nicolas Châteauvert (nchateauvert@hotmail.com)

Une maison pour les Sans-Terre en plein coeur du Campement Jeunesse

Un volet du Forum Social Mondial réserve une place importante aux jeunes. Le Campement Jeunesse leur offre ainsi un espace ouvert aux discussions propres à leurs préoccupations, couvrant les grands thèmes du Forum. Au Beau milieu de ce Campement, est érigée une maison de terre qui reflète sans nul doute le savoir faire des Paysans Sans-Terre.

Au beau milieu du Campement Jeunesse, une trentaine de travailleurs-ses sont à l’oeuvre afin d’ériger une maison composée de murs de terre. L’objectif : démontrer que les paysans Sans-Terre du Brésil et d’ailleurs, sauront se construire une habitation à partir des matériaux qui leur sont accessibles au moment où on leur rendra leur terre.

Le bâtiment, puisqu’il est plus juste de l’appeler ainsi, mesure une trentaine de mètres de long sur une douzaine de large. La structure est composée de poteaux (troncs d’arbres écorcés, à l’image de nos poteaux de téléphones, en plus courts) et de grosses branches d’arbres forment la charpente. Le toit est pour sa part réalisé avec des plaques de tôles gauffrées. Les murs sont conçus à partir d’un savant mélange de terre-glaise et de sciure de bois. Le mélange est ensuite tassé manuellement, ou pillonné si vous préférez, dans des coffres de bois, ceux du genre que l’on utilise pour réaliser nos propres fondations. Lorsque le tout est sec, les coffres sont enlevés et le mur est lissé avec un peu d’eau et un simple morceau de carton.

Le temps pressant, le mélange est cependant brassé dans de petites bétoniéres. Toutefois, une femme et un groupe d’enfants mettent les pieds à la pâte et piétinent de la terre dans leur coin pour prouver qu’ils n’ont somme toute pas besoin des bétonnières. Il était d’ailleurs tout à fait charmant de voir ce jeune punk, descendu de São Paulo, se joindre à elle et piétiner, voire danser au son des bétonneuses. D’ailleurs, à ce moment, on aurait dit que c’était tout le chantier, composé d’hommes et femmes de différentes nationalités, qui travaillait au rythme des bétonnières. Moment magique, fantastique moment de solidarité!

Des occidentaux bien loin du travail manuel

La consigne était claire. Aucun cour théorique ne serait donné. Il fallait regarder les ouvriers travailler, puis intégrer le groupe à notre rythme, tout en respectant nos capacités et arrêter lorsque nous en sentions le besoin. Puis, il était important de s’assurer d’une rotation des postes de travail afin que ce ne soit pas les mêmes qui aient à réaliser les travaux les plus difficiles. Tout simple n’est-ce pas. Toutefois, ce mode de travail semblait quelque peu débousseler certains occidentaux qui n’étaient visiblement pas habitués à travailler sans directive claire, de leur propre initiative. Toutefois, après quelques temps, tout s’équilibrait et le rythme de chacun s’agençait au rythme du chantier comme si tout avait été calculé. Au rythme de la nature quoi!

Un brin d’ésotérisme fut aussi de la partie. Alors que les paysans creusaient une tranchée autour de l’habitation, certains croyaient qu’il s’agissait d’une quelconque croyance amérindienne afin de protéger leur habitation. La logique les a toutefois rattrapés lorsqu’ils ont compris que ce n’était en fait qu’un simple drain, les murs de terre ne supporteraient évidemment pas une éventuelle montée d’eau... Logique ces paysans.

L’expérience semble avoir plu à tous et ce, malgré les ampoules qui apparaissent dans les paumes de ces travailleurs en devenir (plus rapidement qu’autrement, croyez-moi!)

Le Campement avance à grand pas

Ce n’est pas moins d’une cinquantaine de travailleurs qui s’activent toujours à ériger le Campement de la Jeunesse. En plus de travailler sur la maison des Sans-Terre, ceux-ci ont planté plus de 300 poteaux, les deux-tiers afin de soutenir le filet qui protégera du soleil les quelques 5000 tentes attendues. Un peu plus loin, les autres poteaux sont agencés par des étudiants brésiliens en architecture qui, toujours sous la supervision et le savoir faire des Sans-Terre, veulent démontrer que d’autres types de constructions peuvent être conçues simplement: une avec un toit de cartons recouvert d’une toile. Une autre au toit recouvert de gazon, etc. Et c’est sans oublier les poteaux qui serviront à suspendre une bonne trentaine de hamacs!

Et c’est sans oublier: un espace de picnics, un autre culturel et plus d’une centaine de toilettes et de douches installées dans des conteneurs qui seront aménagés et mis à la disposition des jeunes.

Tout devrait donc être en place pour l’ouverture du Campement Jeunesse dans moins de trois jours. Officiellement, l’on y attend pas moins de 10 000 jeunes venus de plus de 52 pays! Mais des bruits courrent qu’ils pourraient être encore plus nombreux! Les discussions pourront alors être aussi chaudes que la température, tout sera en place pour accueillir les participants...

À suivre!

Nicolas Châteauvert, Porto Alegre

Réseau d'action et de coopération pour le développement internationale.
www.alternatives.ca


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