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La terrorisme, la recherche des «causes profondes» et la politique américaine de «persuader Israel»

vieuxcmaq, Martes, Octubre 30, 2001 - 12:00

Sandra L. Smit (pmlq@aei.ca)

Sur la nécessité d'appuyer la lutte du peuple palestinien

Publication: LML QUOTIDIEN VOL. 31 NO. 188
DATE: 10/25/2001

Il va sans dire que pour éliminer le terrorisme il faut en
trouver «les causes profondes» et y remédier. C'est dans cet
esprit que la classe ouvrière et les peuples s'intéressent aux
causes profondes. D'autres, cependant, utilisent la recherche de
«causes profondes» pour se livrer à la mystification fasciste.
Ils ne peuvent pas dire ouvertement ce qu'ils visent à faire en
disant rechercher les «causes profondes» parce qu'ils
s'attireraient la colère des peuples. Ils affirment des choses
inouïes à propos de l'Islam; ils prétendent que la «guerre au
terrorisme» est entre «la barbarie» et «la civilisation». D'autres
parlent du besoin de trouver les «causes profondes de la haine»
d'une manière qui attise l'esprit de guerre et justifie la prise
de mesures de sécurité extraordinaires qui foulent aux pieds le
droit de conscience au mépris de l'État de droit.
Lorsqu'on cherche «les causes profondes», il faut se méfier
des «explications» qui n'en sont pas. Certaines «explications»
sont elles-mêmes en mal d'explications. Si l'on dit, par exemple,
que la «cause profonde» du terrorisme au Moyen-Orient est la
politique étrangère des États-Unis, cela n'explique ni le comment
ni le pourquoi de la politique étrangère américaine. À défaut de
l'expliquer de manière rationnelle et de tirer les conclusions
qui s'imposent, toutes sortes de conclusions fausses peuvent être
imposées à la place, comme dire qu'«il faut l'appliquer plus à
fond» ou qu'«il faut l'appliquer de façon plus modérée». Dans ces
cas, comment mettre fin à l'oppression et à la négation des
droits nationaux du peuple palestinien n'entre jamais en ligne de
compte.
On entretient présentement l'illusion que si les États-Unis
reprenaient le processus de paix, les droits des Palestiniens et
Israéliens seraient respectés et la paix serait rétablie au
Moyen-Orient. On ne s'interroge même pas à savoir pourquoi il
continue d'exister une situation de «ni guerre, ni paix» au
Moyen-Orient en dépit de nombreuses résolutions de l'ONU et
«initiatives de paix» et on ne s'interroge pas sur la politique
américaine vis-à-vis du Moyen- Orient. Cette semaine Israël a
donné au monde un exemple typique de terrorisme d'État fasciste,
massacrant des Palestiniens au su et au vu du monde entier en
prétendant, comme les Américains, se prévaloir de son «droit à la
légitime défense». Bien que les grandes puissances aient condamné
les actes d'Israël ou qu'elles «pressent» Israël à se retirer des
territoires palestiniens, ce sont toujours les Palestiniens qui
sont blâmés pour la violence au Moyen-Orient. Le département
d'État américain est allé jusqu'à dire que les massacres commis
par Israël étaient «compréhensibles». Et malgré tout, certains
insistent pour dire que c'est aux États-Unis de trouver une
solution aux problèmes du Moyen-Orient.
La phase actuelle de la politique des États-Unis au
Moyen-Orient a commencé il y a une dizaine d'années avec
l'agression contre l'Irak. Ils ont proclamé leur «nouvel ordre
mondial» dans lequel «la raison du plus fort est la meilleure» et
où la force ou les menaces de recours à la force sont devenues la
méthode préférée des États-Unis, de la Grande- Bretagne et autres
grandes puissances pour «résoudre» les conflits entre les pays et
à l'intérieur des pays. Tout comme ils déclarent aujourd'hui ne
pas vouloir négocier avec le Taliban, il y a dix ans ils
déclaraient ne pas vouloir négocier avec l'Irak. La seule
solution aujourd'hui, disent les États-Unis, est d'utiliser la
force pour priver le Taliban de sa capacité d'«abriter des
terroristes» et d'opprimer le peuple afghan. Il y a dix ans, ils
déclenchaient l'agression contre l'Irak après avoir déclaré que
la seule option était de détruire la capacité de l'Irak
d'utiliser la force comme il l'avait fait en occupant le Koweit.
Mais lorsqu'il s'agit d'Israël, ils ne veulent pas que ce pays
soit forcé de se soumettre aux résolutions de l'ONU. Ils veulent
plutôt le «persuader» de le faire.
En envahissant l'Irak il y a dix ans, les États-Unis ont
également imposé un processus de «rétablissement de la confiance»
à l'Arabie saoudite, à la Syrie et à d'autres pays du
Moyen-Orient. Cela voulait dire que ces derniers devaient tout
faire pour assurer Israël qu'elle ne subirait aucun mal de leur
part. George Bush père a utilisé la soi-disant Coalition
internationale contre l'Irak pour créer un «nouvel ordre arabe»,
garanti par les forces armées syriennes et égyptiennes de concert
avec l'Arabie saoudite, sous l'oeil attentif des États-Unis. Il
ne s'agissait pas du tout de garantir les droits des
Palestiniens; il s'agissait d'établir des bases préfabriquées
dans les pays arabes dont les Américains pourraient se servir
pour intervenir dans la région au besoin. C'est ce que les
États-Unis ont l'intention de faire avec les pays arabes
aujourd'hui également.
La politique américaine de «persuader Israël» visait à
forcer les pays arabes, y compris les Palestiniens, à accepter
l'inacceptable, soit la reconnaissance d'Israël sans jamais
reconnaître explicitement les droits des Palestiniens, ce qui
aurait eu des conséquences désastreuses. Jamais dans toute cette
histoire les États-Unis ont-ils parlé de désarmer Israël. Bien au
contraire, ils continuent à ce jour de l'armer jusqu'aux dents et
de dire aux peuples arabes de se garder de lui faire du mal.
Cette conciliation avec Israël de pair avec l'aide économique et
militaire qu'ils lui accordent sont également une façon pour les
États-Unis de conserver le monopole de la force militaire entre
leurs mains.
Et pendant tout ce temps, un des États arabes, l'Irak, a été
dévasté par la machine de terreur américaine et la politique de
sanctions, tout cela sous prétexte de le priver de sa capacité
d'utiliser la force. Tout pays arabe qui ne soutenait pas cette
campagne terroriste contre l'Irak était menacé de subir le même
sort. De même, aujourd'hui les États-Unis déclarent qu'ils
attaqueront au moindre prétexte tout pays qu'ils considéreront
comme terroristes ou comme abritant des terroristes. Les
conséquences de la terreur d'État d'Israël qui suit dans la
foulée de la terreur américaine ne seraient pas un facteur dans
cette équation, et c'est pourquoi le blâme pour la violence au
Moyen-Orient retombe toujours sur les Palestiniens. Les
États-Unis tentent également par des manigances de se défaire de
l'Organisation pour la libération de la Palestine (OLP). Ils
laissent entendre que si l'Autorité palestinienne «ne contrôle
pas la violence sur son territoire», elle perdra toute
«crédibilité». Ils ont dit la même chose il y a dix ans: que
l'OLP avait «perdu sa crédibilité» parce qu'elle avait soutenu
l'Irak contre l'agression américaine. Or, jusqu'à date les États-
Unis n'ont pas trouvé de remplaçant avec qui négocier (en Irak
non plus d'ailleurs) et on les voit aujourd'hui chercher des
«forces crédibles» avec qui négocier en Afghanistan.
Les États-Unis continuent leur politique d'humiliation des
peuples arabes, au point où ils leur ordonnent d'oublier leur
histoire. S'ils refusent, ils n'ont qu'à penser à ce qui est
arrivé à l'Irak. Ce n'est pas sans raison que les États-Unis ont
donné à Israël le feu vert pour utiliser la terreur d'État contre
les Palestiniens et qu'ils menacent à nouveau d'attaquer l'Irak.
C'est que la politique américaine est en crise. Le refus du
peuple palestinien de renoncer à sa lutte pour la reconnaissance
de ses droits demeure le plus important facteur de paix dans la
région. Des méthodes ignominieuses sont utilisées pour le
«persuader» d'y renoncer, y compris les pressions et les menaces
contre l'OLP et les États arabes.
Tant que les États-Unis recourent de plus en plus à la force
pour régler les conflits et maintenir le monopole de la puissance
militaire entre leurs mains, de graves dangers continueront de
planer sur les peuples du Moyen-Orient et du monde. Les
États-Unis cherchent à imposer leur diktat incontesté au monde
entier dans l'espoir d'ainsi surmonter la crise profonde de leur
système. Mais le recours à la force et la multiplication des
menaces de recours à la force comme méthode pour résoudre les
problèmes auront pour conséquence d'approfondir cette crise.
C'est une méthode carrément hitlérienne et il faut s'y opposer
dès le départ.
Israël semble avoir accepté d'effectuer un «retrait par
étape» des territoires palestiniens dont elle a brutalement pris
possession cette semaine. Les États-Unis, la Grande-Bretagne, les
grandes puissances de l'Union européenne, le Canada et d'autres
pays continuent leur conciliation avec Israël alors qu'ils
exercent des pressions sur les Palestiniens pour qu'ils renoncent
à leur lutte à la défense de leurs droits, contre la
discrimination et l'impunité, et ils espèrent toujours que les
régimes arabes vont donner à leur politique la crédibilité
nécessaire. Or, seule une position de principe qui place le blâme
carrément là où il appartient permettra d'établir la crédibilité
nécessaire pour apporter une solution aux problèmes du
Moyen-Orient.
Les manifestations de la politique américaine au
Moyen-Orient et la pression actuelle sur les régimes arabes pour
qu'ils l'acceptent montrent à quel point il est urgent que la
classe ouvrière et les masses du peuple comprennent que la
recherche de «causes profondes» ne doit pas servir à détourner
l'attention des «causes profondes» en acceptant des explications
qui n'en sont pas. À moins de discuter des causes profondes de
façon franche et honnête, cela ne peut pas mener à des solutions
aux problèmes que vivent les peuples.
Ce n'est pas le motif de ceux qui parlent du besoin de
trouver les «causes profondes» qu'il faut remettre en question.
Les efforts pour discuter des «causes profondes» de manière à
clarifier les enjeux doivent être encouragés. Mais si c'est pour
contribuer à la désinformation, alors il faut s'y opposer. La
désinformation n'est pas la même chose que la mésinformation. Le
but de la désinformation est de délibérément cacher la base du
changement, du développement et du mouvement inhérent à toute
situation dans le but d'entraîner le peuple dans une voie qui
mène au cul-de-sac ou qui, ce qui est le cas la plupart du temps,
va carrément à l'encontre de ses intérêts.
La classe ouvrière et le peuple ont une énorme
responsabilité à cet égard. Ils doivent vigoureusement soutenir
la lutte du peuple palestinien pour ses droits et ne pas
permettre qu'il soit blâmé pour la terreur d'État d'Israël. Il
faut refuser toute réconciliation avec la terreur d'État des
États-Unis, d'Israël ou de tout autre pays.

Le quotidien numérisé du Parti communiste du Canada (marxiste-léniniste)
www.cpcml.ca


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