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Une dizaine de responsables de l'association marocaine des droits de l'Homme interpellés

vieuxcmaq, Lunes, Diciembre 11, 2000 - 12:00

Hamouda Soubhi (hsoubhi@alternatives.ca)

La police marocaine est intervenue violemment à Rabat pour disperser un sit-in pacifique organisé par plusieurs centaines d'islamistes, moins de 24 heures après la répression d'une autre manifestation organisée par des militants des droits de l'homme. Deux d'entre eux ont été libérés tandis que les autres, parmi lesquels l'avocat Abderrahmane Benameur et huit femmes, étaient interrogés par un procureur du tribunal de Rabat pour participation à un rassemblement inégal.
Benameur, avocat renommé, dirige le Parti de l'avant-garde démocratique et socialiste (PADS). Plusieurs dizaines de militants, pour la plupart de l'AMDH, s'étaient rassemblés par petits groupes devant le parlement, situé sur le boulevard Mohammed V, pour réclamer la création d'une commission d'enquête indépendante sur des abus commis au cours des dernières décennies.

Une dizaine de responsables de l'association marocaine des droits de l'Homme interpellés
Par Jamal Belmajdoub, Alternatives Maroc

C'était un samedi noir à Rabat pour les défenseurs des droits de l'Homme. Ceux qui avaient décidé de participer à la manifestation de protestation organisée par l'Association Marocaine des Droits Humains (AMDH) devant le Parlement ont été surpris par le déploiement des forces de l'ordre qui ont violemment dispersé les groupes de manifestants. Près de 40 personnes ont été interpellées dont une journaliste d'Assabah, Me Abderrahman Benammar, président de l'AMDH et plusieurs membres du bureau de l'Association. La journaliste a été relâchée dans la nuit. Ces militants ont bravé l'interdiction qui a été signifiée par le Ministère de l'Intérieur aux associations qui avaient choisi la date anniversaire de la proclamation de la Déclaration universelle des droits de l'Homme pour manifester sur la voie publique. Ils avaient prévu de se retrouver pour réclamer la vérité et la poursuite des responsables des disparitions forcées, de l'emprisonnement arbitraire et de la torture.

La police marocaine est intervenue violemment à Rabat pour disperser un sit-in pacifique organisé par plusieurs centaines d'islamistes, moins de 24 heures après la répression d'une autre manifestation organisée par des militants des droits de l'homme. Deux d'entre eux ont été libérés tandis que les autres, parmi lesquels l'avocat Abderrahmane Benameur et huit femmes, étaient interrogés par un procureur du tribunal de Rabat pour participation à un rassemblement inégal.

Benameur, avocat renommé, dirige le Parti de l'avant-garde démocratique et socialiste (PADS). Plusieurs dizaines de militants, pour la plupart de l'AMDH, s'étaient rassemblés par petits groupes devant le parlement, situé sur le boulevard Mohammed V, pour réclamer la création d'une commission d'enquête indépendante sur des abus commis au cours des dernières décennies.

Retour sur des disparitions

Les manifestants portaient des banderoles où s'inscrivaient des slogans ainsi que des photos de dizaines de militants politiques, parmi lesquels des officiers dissidents, disparus dans des circonstances mal élucidées au cours des années 1970. Certains ont refait surface par la suite et ont repris une vie normale, mais en se voyant interdire de quitter le Maroc.

Durant la semaine, l'AMDH avait exhorté le parlement à mettre sur pied un organisme indépendant pour faire la lumière sur l'implication présumée de seize hauts responsables marocains dans des cas de torture et des disparitions de militants. La plupart des responsables en question sont aujourd'hui à la retraite. Certains occupaient des postes élevés dans la police et de l'armée, notamment à la tête de la gendarmerie et de la Direction de la surveillance du territoire (DST).

L'AMDH a demandé à l'Etat de reconnaître officiellement sa responsabilité dans les faits incriminés et d'en juger les responsables. Les incidents de samedi intervenaient le jour où le roi Mohammed VI prononçait un discours marquant l'anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l'homme et dans lequel il engageait toutes les couches de la société à contribuer à améliorer la situation dans le pays au regard des droits de l'homme.

Le monarque marocain, monté sur le trône en juillet 1999, a créé un fonds d'indemnisation de 12 millions de dollars en faveur des victimes d'atteintes aux droits de l'homme, ce que des analystes ont interprété comme une reconnaissance indirecte des responsabilités de l'Etat. Le roi, âgé de 37 ans, a également ordonné la création d'un Conseil consultatif sur les droits de l'homme chargé de l'examen de 5.000 plaintes environ.



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