Multimedia
Audio
Video
Photo

Assez

Anonyme, Sábado, Junio 9, 2012 - 15:28

Daniel Minville

Révolution ! Le mot est fort, mais est-il pleinement assumé ? Un raz le bol s'exprime un peu partout au Québec, mais aboutirons nous à quelque chose. J'en ai assez de la mollesse des choses. Je ne veux pas de violence, mais que ça bouge. Notre société stagne et, enfin, quelque chose semble bouger, être différent. Je veux simplement exprimer un raz le bol en dehors de tout parti politique, de toute préférence économique et esthétique.

J’en ai assez des normes. Le monde vie comme si ça allait de soi, comme si de rien n’était. J’en ai assez de cette société artificielle, de son esthétisme débridé, l’esthétisme alimentaire, l’esthétisme vestimentaire, l’esthétisme corporel, de sa mass médiatisation, de la marchandisation de modes de vie tous aussi superficiel. J’en ai assez de voir les mouvements de révolution, toutes contre-cultures, se faire récupérer, démarginaliser, marchandiser, socialiser, populariser et finalement étouffer. J’en ai assez de cet esthétisme du vécu, des couloirs prédéfinis que l’on donne à nos jeunes pour les prédestiner à ce que nous voulons et nous attendons d’eux. La vie n’est pas un programme de télévision : il n’est pas « normal » de faire de l’argent, il n’est pas « normal » de se mettre du maquillage, il n’est pas « normal » de faire comme les autres, il n’est pas « normal » de vivre sans s’en rendre compte. Toute norme donnée à la vie est une violence qu’on lui fait.

Je pose la question : « Est-il humain de vivre emprisonné par sa propre vie ? » Car oui, trop d’êtres humains sont emprisonnés par leur vie. Entraînés par le maelström d’une société de la vitesse, une société consommée où tout et tous sont des produits, une marchandise, même nos personnalités. Il est trop humain de se cacher la réalité, ou plutôt de se l’inventer comme nous le désirons : consolante croyance d’un monde normatif. S’il y a emprisonnement, ce n’est qu’un emprisonnement que nous avons bien voulu, et il n’est misérable que dans la mesure où cet emprisonnement est oublié et refoulé.

Soulevez-vous ! Oui ! Dites à nos dirigeants à quel point vous êtes fier d’exister, d’être des hommes, d’être un individu, une collectivité, une société et une identité qui réclame qu’on l’écoute ! Ne tombez pas dans le piège de la marginalité, car ses attraits sont éphémères et auront tôt fait de vous un produit de consommation. Le symbole est beau, mais ne doit pas rester, il doit être constamment renversé et renouvelé. S’il doit y avoir une révolution, elle doit être constante.

Est-ce seulement concrètement possible ? Non, bien sûr ! Il faut bien dormir un peu, mais il est en notre devoir de lui laisser toute la place possible. La seule chose qu’il vaut vraiment la peine d’être détruite, c’est la conscience formatée et la seule chose qu’il vaut la peine d’être choquée, c’est la personnalité médiatisée. Laissons l’art être la pointe de notre flèche et l’amour de l’homme, notre arc. Laissez libre cours à l’imagination de ce qui fait de nous des hommes, de ce qui nous rend tous différents et qui nous fait nous aimer à la folie.

C’est cette folie qu’il nous faut conserver. C’est elle que nous devons exprimer encore et toujours. Il ne sert à rien de raisonner, car le raisonnement fera toujours violence quelque part. La folie de l’art ne peut avoir d’ennemis. La seule révolution perpétuelle qu’il puisse exister est celle à l’intérieur de chacun de nous, car rester sur place et stagner est aussi faire violence au mouvement.

Nous voyons une forte opposition contre le néo-libéralisme monter. Les contestations sont nombreuses, sans nécessairement être avouées. Il faut continuer, transporté par un amour universel de tout ce qui est et par une opposition à tout ce qui oppresse, tout ce qui domine par une seule voie (voix) et tout ce qui automatise notre vécu au point de faire de nous des êtres prévisibles et de nous donner des oeillères nous empêchant de regarder tout autour de nous. C’est ce néo-libéralisme qui nous marchandise, c’est lui qui balise le temps et le définit au rythme des marchés. C’est lui qui nous emprisonne en nous donnant l’illusion de vivre dans un monde fermé où l’autre est fondamentalement inaccessible, infiniment exotique et méconnaissable.

Ne vous laissez pas étiqueter par les images de marque, les grandes compagnies, les dieux médiatiques. Ayez le courage d’être authentique, de faire de votre vécu et de ses éléments votre seule raison de les vivre. Soyez généreux en sourires, et ayez la force de regarder dans les yeux des autres. Nous sommes tous humain, peut-être trop humain, et s’il existe une telle chose qu’une posthumanité, puisse-t-elle être l’humanité qui s’est prise en main, vos mains.



CMAQ: Vie associative


Collectif à Québec: n'existe plus.

Impliquez-vous !

 

Ceci est un média alternatif de publication ouverte. Le collectif CMAQ, qui gère la validation des contributions sur le Indymedia-Québec, n'endosse aucunement les propos et ne juge pas de la véracité des informations. Ce sont les commentaires des Internautes, comme vous, qui servent à évaluer la qualité de l'information. Nous avons néanmoins une Politique éditoriale , qui essentiellement demande que les contributions portent sur une question d'émancipation et ne proviennent pas de médias commerciaux.

This is an alternative media using open publishing. The CMAQ collective, who validates the posts submitted on the Indymedia-Quebec, does not endorse in any way the opinions and statements and does not judge if the information is correct or true. The quality of the information is evaluated by the comments from Internet surfers, like yourself. We nonetheless have an Editorial Policy , which essentially requires that posts be related to questions of emancipation and does not come from a commercial media.