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Un génocide typiquement colonial

Franc-Parler, Viernes, Junio 16, 2006 - 10:11

Comité éditorial de Franc-Parler

Plusieurs historiens décrivent les « Conquistadores » espagnols comme étant les colonialistes les plus sanguinaires ayant foulés la terre. Leurs méthodes sanguinaires ont mené à l’extermination de la plupart des peuples indigènes de l’Amérique latine. À Cuba, raconte l’historien le professeur José Canton Navarro, les Espagnols « assoiffés de richesses, ils sont allés plus loin que les conquérants d’autres régions du globe : ils n’ont pas seulement remplacé les relations primitives de production mais encore ils ont éliminé physiquement les hommes qui les représentaient. »

Il existait à Cuba trois peuples indigènes distincts :, les Guanajatabeyes, les Siboyenes les Tainos. Les Guanajatabeyes, les moins évolués, vivaient en nomade dans des grottes. Leur subsistance reposait principalement sur la pêche. Ils ne pratiquaient pas l’agriculture ni le travail de la pierre. Donc, leur développement correspondait à la période paléolithique.

Les Siboneyes vivaient avec les Tainos. Ces derniers les ont réduits au rôle de serf. La culture siboneyes est considérée pré-tainos. Ils taillaient la pierre grossièrement et pratiquaient l’agriculture de façon rudimentaire. Leur civilisation était plus avancée que celle des Guanajatabeyes. Par exemple, la présence de restes de nourriture cuisinés présuppose une alimentation plus riche.

Les Tainos ont légué davantage d’informations que les deux autres peuples. Leur organisation sociale était supérieure. Ils cultivaient la terre, ils taillaient et polissaient la pierre ce qui prouvent que leur culture était avancée. En raison de leur degré de développement, ils sont considérés comme représentatifs de la culture cubaine pré-colombienne.

L’arrivée des Espagnols a marqué un tournant dans le développement jusqu’alors assez linéaire de ces peuples. Le père Bartolemé de Las Casas, défenseur des premières nations cubaines, situe leur nombre à environ 200 000. Ils vivaient dans une société abondante en nourriture. D’ailleurs, ils nourrissaient les premiers espagnols débarqués sur l’île. La richesse alimentaire et le climat expliquent leur faible résistance physique. De plus, le caractère collectif du travail était la norme sociale pour les indigènes cubains. Ces facteurs rendaient impossible la soumission au type d’esclavage imposé par les Espagnols. Ainsi, ils ne constituaient aucunement une main d’œuvre productive et rentable pour les « Conquistadores ».

Ayant été prévenu de la cruauté des Espagnols par des autochtones haïtiens, les indigènes ont commencé à résister et à s’opposer aux traitements qu’ils subissaient. Cette résistance s’est organisée peu à peu dans les régions montagneuses avec à sa tête le cacique Hatuey. Comme partout où les régimes coloniaux se sont imposés, les Espagnols ont tenté tant bien que mal de soumettre les indigènes au catholicisme. Le dirigeant de la révolte, Hatuey, est capturé par les Espagnols. Sur le bûcher, un curé s’est avancé pour le convertir et lui permettre « d’aller au ciel ». Hatuey lui a demandé sur le champ si les Espagnols allaient aussi au ciel. Le curé a répondu par l’affirmative. Hatuey a répliqué en parlant des Espagnols : « Je ne veux pas aller au ciel, pour ne pas les y retrouver. »

La recherche d’or par les colonialistes se déploie sur l’île : de l’est à l’ouest. Des villages sont fondés au fur et à mesure de la colonisation. L’attribution des terres parmi les nouveaux arrivants mène à la distribution d’esclaves indigènes comme main d’œuvre à christianiser. Le travail abusif imposé aux autochtones pour enrichir la Couronne et les colons espagnols condamne le peuple indigène cubain à disparaître. Graduellement, ils seront remplacés par les esclaves africains plus forts et résistants aux exigences et aux conditions inhumaines infligées par les esclavagistes.

Les indigènes forment un peuple fier et insoumis. Ils refusent systématiquement la domination espagnole. Malgré leur caractère pacifique, ils vont affronter courageusement et presque désarmés les Conquistadores. Ils s’enfuient dans les montagnes, s’organisent et brûlent les domaines de leurs maîtres. Par esprit de défiance, certains vont préférer le suicide au joug colonial. Bien que l’extermination des peuples indigènes cubains a limité la marque aborigène sur la présente culture cubaine, la soif de liberté et de justice s’est ancrée dans le peuple par la trace historique de leur passage sur le sol cubain.

(Franc-Parler, Vol.1, No.5 - 7 juin 2006)
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