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L'AIDE HUMANITAIRE COMME ARME

pier trottier, Jueves, Julio 10, 2003 - 10:51

L'Aide Humanitaire se fait-elle selon toute objectivité...? Certaines ONGs ont des doutes et nous donnent même quelques exemples où les intérêts commerciaux et politiques de pays riches ont joué un rôle....

Traduction : Pierre Trottier

LA INSIGNIA
23-01-2003

L’Aide Humanitaire comme Arme

Angel Gonzalo
Agence d’Information Solidaire (AIS)
Espagne, janvier 2003

Selon le code humanitaire qu’utilisent les ONG comme manuel de conduite en situation d’urgence (famines, conflits belliqueux, désastres naturels…), l’assistance humanitaire doit être proportionnée en accord aux principes d’humanité, neutralité et impartialité.

Cependant, selon ce que dénoncent ces mêmes ONG, les coopérants sur le terrain et différents médias de communication, en certaines occasions, cette aide désintéressée se convertit tout en son contraire et s’utilise afin de favoriser les intérêts des gouvernements des pays solliciteurs, des forces insurgées en rébellion, ou répond à des politiques extérieures et commerciales des pays riches qui camouflent leurs intentions sous l’étiquette de coopération au développement.

Les exemples ne manquent pas. Selon Gustavo Castro, dans son étude ‘’ L’Aide humanitaire des ONG dans le contexte d’un conflit armé ‘’, dans les années 80 les E.U. fournirent des tentes, des bottes et de l’équipement de communication à la contre insurrection au Nicaragua à titre d’aide humanitaire. En 1985, le Washington Times invita à donner appui aux ‘’ contras ‘’ parce que ‘’ aider à faire tomber le communisme est synonyme d’aide humanitaire ‘’.

Quelque de semblable peut être en train de se produire aujourd’hui avec la toute puissante chaîne CNN et le Moyen Orient, dans le cas de l’Irak ou du conflit israélo-palestinien.

De plus, plusieurs ONG reconnaissent que certaines fois il faut payer une ‘’ cotisation ‘’ afin que l’aide humanitaire arrive à destination. Alors, quelle garantie y a-t-il pour que l’aide humanitaire arrive à la population affectée et ne demeure pas dans les mains des troupes gouvernementales ou des forces insurgées ? Est-il nécessaire de payer un impôt afin qu’au moins une partie arrive à destination ?

Avec l’Aide Officielle au Développement (AOD) se produit quelque chose de semblable. Selon les données de l’étude de Gustavo Castro, la AOD aussi peut être une arme politique utile comme lorsque les E.U. remirent à l’Égypte une dette de 7.000 millions de dollars pour son appui dans la Guerre du Golfe en 1991. Ou même on l’utilise afin de résoudre des problèmes domestiques. En 1986, le gouvernement britannique força l’Inde à accepter 21 hélicoptères Westland W-30 pour la recherche de pétrole près de la côte, soustrayant du budget d’aide britannique quelque 65 millions de livres sterling. Cela sauve la compagnie Westland mais non l’Inde, qui finit par vendre ses hélicoptères comme ferraille à une autre entreprise britannique.

Un autre rapport nous révèle qu’il y a dix ans, le Canada parraina un projet afin que les plaines de Basuto en Tanzanie soient semées par des cultures non traditionnelles de la région. En Tanzanie, seulement les riches peuvent avoir accès à ces cultures, mais à les cultiver au lieu du maïs, des céréales ou du kassava, le Canada obtiendrait des contrats pour ses compagnies chimiques et pour de la machinerie pour le développement de culture de farine raffinée dans laquelle il était leader à cette époque.

Comme si ce n’était rien, aujourd’hui, en plein débat international sur l’utilisation d’aliments transgéniques, les E.U. obligèrent le Zimbabwe et la Zambie, pays qui soufrent actuellement de famine, à recevoir du maïs de cette caractéristique comme aide humanitaire. De même, cela est arrivé en d’autres lieux : Inde, Colombie, Équateur, Bolivie et Nicaragua reçurent de la nourriture transgénique malgré le rejet de la part de la population bénéficiaire pour les risques potentiels que celle-ci comporte. Au Soudan, la population meure présentement de faim tandis qu’il y a quelques années ce pays était considéré comme la corbeille à pain de l’Afrique. La raison ? Leurs dirigeants espèrent utiliser l’aide humanitaire afin de financer la guerre religieuse entre le Nord et le Sud.

En autres cas récents et scandaleux est celui de Robert Mugabe, président du Zimbabwe. La grave sécheresse qui causa la perte des récoltes de blé dans les provinces du Nord et du Sud, et la décision gouvernementale de déloger des milliers de fermiers blancs afin de redistribuer les terres, sont des facteurs-clé pour que la moitié des citoyens de ce pays souffrent de malnutrition. Afin de remédier à ce problème, le gouvernement de Mugabe permit à quelques ONG de distribuer des aliments gratuits dans le pays, mais maintient cependant le monopole de la vente de grains. Quoiqu’il ait nié de façon réitérée qu’il utilise la nourriture comme arme politique contre l’opposition, mais le New York Times assure le contraire.

Une solution à ces problèmes serait une meilleure spécialisation des ONG – presque toutes comptent maintenant avec des départements d’urgence spécifiques -, ainsi que de meilleurs contrôles des actions de coopération qu’on envoie de la part des Agences de Coopération Internationale. Il est aussi nécessaire de générer un mouvement de transparence à partir de la société civile afin de s’assurer que l’aide humanitaire soit réellement une aide humanitaire, et rendre effectives depuis les Nations Unies des mesures de pression afin d’éviter que les seigneurs de la guerre en Afrique, les gouvernements corrompus en Amérique Latine et en Asie, ou les intérêts politiques et commerciaux des pays riches fassent du commerce avec la souffrance humaine.

Traduit de l’espagnol par :

Pierre Trottier, juillet 2003-07-09
Trois-Rivières, Québec, Canada

Source www.lainsignia.org



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