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Déclaration du PCC(M-L) à propos des arrestations lors du G-8 du Travail

gabrielgbernier, Sunday, April 28, 2002 - 15:41

PCC(M-L)

Manifestation à Montréal contre la réunion du G8 : L'assaut déchaîné de la police révèle un mépris total de la primauté du droit.

Manifestation à Montréal contre la réunion du G8 : L'assaut déchaîné de la police révèle un mépris total de la primauté du droit

— Déclaration du Parti communiste du Canada (marxiste- léniniste), 27 avril 2002 —

Le Parti communiste du Canada (marxiste-léniniste) dénonce la police de Montréal pour sa violence déchaînée contre les jeunes qui manifestaient contre la réunion des ministres du Travail du G8 à Montréal vendredi après-midi. Le PCC(M-L) dénonce l'impunité policière et la criminalisation de la dissidence et tient les autorités civiles à tous les niveaux comme responsables de ce mépris total du droit qui a été exprimé. Les gens dans la foule étaient furieux, disant: C'est ça la démocratie que garantit la Charte des droits et libertés adoptée il y a vingt ans! Ils n'ont pas été seulement témoins des événements, ils ont dénoncé la police et crié: «Libérez nos camarades.» Des employés de restaurant, des jeunes et des gens plus âgés, des familles entières étaient là à dénoncer la police et à former une chaîne pour se protéger contre des attaques surprises. Des propriétaires de restaurant ont également offert leur aide aux jeunes qui ont reçu du poivre de Cayenne au visage alors qu'ils manifestaient pacifiquement. La police cherchait clairement à créer la panique.

Tous les Canadiennes et Canadiens doivent reconnaître les conséquences de l'activité illégale de la police et assumer la responsabilité sociale de mettre un terme à l'impunité que les soi-disant lois anti-terroristes accordent à la police. La police s'est arrangée pour séparer les manifestants en petits groupes pour mieux les attaquer. Les médias ont joué leur rôle habituel, qui est de chercher à justifier l'injustifiable. Selon un réseau de télévision, l'escouade anti-émeute a été déployée après que la police ait reçu un coup de téléphone anonyme disant que les manifestants avaient l'intention de lancer des cocktails molotovs. Voici ce qu'a écrit le Montréal Gazette au sujet des organisateurs de la manifestation, la Convergence anticapitaliste. «La CLAC, qui était au centre des affrontements violents avec la police au Sommet des Amériques à Québec l'année dernière, a annoncé jeudi que le pique-nique serait suivi d'une marche de protestation dans les rues de Montréal. Connaissant les antécédents violents de la CLAC, la police a décidé de ne pas prendre de chance que se produise une émeute dans le centre- ville, a dit le commandant André Durocher de la police de Montréal.»

D'abord, rétablissons les faits. Premièrement la CLAC a organisé un pique-nique et une marche. C'était une action politique contre la rencontre des ministres du Travail du G8. En conférence de presse jeudi, une des organisatrices, Karina Chagnon, a clairement expliqué les motifs politiques de cette action. «Le G8, a-t-elle dit, est comme une mitaine floue qui recouvre la main invisible qui dirige les marchés, pendant que la main de fer, elle, appartient aux militaires. Le G8, c'est comme l'esclavage. Ça ne peut pas se réformer. On ne peut que l'abolir.» Deuxièmement, la CLAC n'était pas «au centre des affrontements violents avec la police au Sommet des Amériques à Québec l'année dernière». La CLAC était au centre de la résistance aux assauts violents de la police contre des milliers de personnes venues à Québec pour manifester contre le Sommet des Amériques. Aucune enquête publique ou cour n'a déclaré que la CLAC a «des antécédents violents». Bien au contraire, si les médias choisissaient plutôt de découvrir la vérité ils verraient sans doute que plusieurs membres de la CLAC ont été illégalement ciblés par la police à Québec et leurs droits violés sous prétexte qu'ils sont violents. Mais les médias ont tenté de justifier l'impunité policière en répétant sans cesse que «la police est là pour assurer la sécurité publique».

La police a admis avoir que l'attaque contre la manifestation était préméditée. Le commandant André Durocher a déclaré que la police s'est prévalue de «son pouvoir de dispersion préventive». Créant l'impression de vouloir respecter la primauté du droit, il a dit qu'«une protestation doit satisfaire à trois critères» avant que la police n'invoque son «pouvoir de dispersion préventive».

«Il doit y avoir des antécédents de protestations violentes par le groupe en cause, nous devons avoir des renseignements à l'effet qu'il prépare des actions violentes et nous devons avoir une preuve visuelle de port d'armes», a dit le chef de police. Nous le répétons: les soi-disant «antécédents de protestations violentes par le groupe en cause» est une fabrication. La police n'assume même pas la responsabilité de ses propres fabrications. Quant à la «preuve visuelle de port d'arme», la police et les médias sont passés maîtres dans l'art de déclarer tout objet une «arme». Ils aiment bien étaler devant les caméras les résultats de leurs perquisitions. C'est ce qu'ils ont fait par exemple suite aux protestations d'Ottawa contre le G20 le 17 novembre dernier. Tous celles et ceux qui se sont fait perquisitionner leurs bannières, leurs masques à gaz ou d'autres objets à la pointe du fusil lors de la manifestation sont maintenant «invités» à venir les ramasser et on leur remet une lettre d'excuses de la police. Les médias ont omis de dire que grâce aux poursuites collectives des participants à la manifestation, la police a été forcée de retourner les soi-disant armes saisies.

Selon le Montreal Gazette, «Durocher a montré aux journalistes un tas d'armes, y compris différents types de cocktails molotovs, des lance-pierres, des couteaux, des billes et des balles de billard, ainsi que des masques à gaz et des casques de cycliste confisqués aux manifestants qui étaient détenus séparément, fouillés un par un et mis à bord d'autobus municipaux.»

C'est une falsification inacceptable. Une bouteille de Coke et une autre de 7-Up deviennent «différents types de cocktails molotovs». Des ciseaux à ongles et des couteaux suisses deviennent des «couteaux» du genre à créer l'impression d'une intention de tuer. Des casques protecteurs de cyclistes seraient une espèce de preuve que leurs porteurs ont l'intention de commettre un kamikaze. Ce qui caractérisait cette manifestation en particulier, c'était le fait que la majorité des 400 participants au départ n'étaient pas du tout préparés à l'attaque violente lancée contre eux. La majorité n'étaient pas venus avec des masques à gaz parce qu'ils ne s'attendaient pas à être aspergés de poivre de Cayenne. C'était un pique-nique et une marche. Ils ont dû utiliser leurs vêtements pour se protéger contre le poivre de Cayenne. Quand les gens apportent des masques à gaz, c'est pour se protéger et pour protéger leur droit à la dissidence. Un masque à gaz n'est pas une arme d'agression, sauf quand il est porté par ceux qui sont armés des bombones de gaz, c'est-à-dire la police.

C'est la deuxième fois en un peu plus d'un mois que la police de Montréal effectue une grande opération de ce genre, comprenant l'arrestation de nombreuses personnes. Le 15 mars, 371 personnes ont été arrêtées lors de la Journée internationale contre la brutalité policière. Les personnes arrêtées étaient des jeunes dont le seul crime est de réclamer un avenir sans itinérance et sans pauvreté et une société dans laquelle les droits de tous sont garantis.

Il est évident que les crimes que le gouvernement canadien permet à la police de commettre et que le gouvernement américain de George W. Bush permet à Ariel Sharon de commettre visent à désensibiliser le public pour l'habituer à la brutalité et à l'impunité policières et faire passer les «abus» et les «excès» comme quelque chose de normal. Le public est censé accepter que c'est ainsi que les autorités respectent la primauté du droit. Mais les gens n'accepteront pas ce mépris flagrant de la primauté du droit au nom de la sécurité et de la chasse aux agitateurs, ni la logique que les dommages «collatéraux» sont inévitables. Les gouvernements et les partis politiques doivent assumer la responsabilité sociale de l'effondrement de la primauté du droit dont ils sont eux-mêmes complices. Ils n'ont pas le droit d'être indifférents face aux activités des forces policières dont ils sont complices. Les soi-disant lois antiterroristes qu'ils cherchent à justifier visent à blâmer les autres pour l'anarchie et le chaos dont ils sont eux-mêmes la cause. Les problèmes de nature politique, sociale, économique et culturelle ne doivent pas être criminalisés. La dissidence ne doit pas être criminalisée. On ne doit pas accepter les excuses de lâche de ceux qui refusent de prendre position à la défense de ce qui est juste.

Il est scandaleux que des pays comme le Canada prêchent le bon gouvernement au reste du monde et disent s'opposer à la corruption de gouvernements étrangers quand leurs propres actions révèlent que leur notion de bon gouvernement comprend la possibilité de supprimer la dissidence et que la corruption est définie selon les besoins du moment. La plus grande corruption est l'utilisation du pouvoir pour défendre les intérêts d'une minorité aux dépens de la majorité et pour attaquer le droit de parole des populations civiles. La situation montre que les organisations des travailleurs, des femmes et des jeunes doivent assumer leur responsabilité sociale et s'opposer à l'impunité. Ils doivent s'organiser à un autre niveau pour s'éduquer et conscientiser les autres sur la façon de se protéger contre les attaques policières et s'unir dans l'action pour combattre l'impunité policière et créer une société fondée sur une primauté du droit qui soit dans l'intérêt du peuple et qui garantisse ses droits.

Les travailleuses et les travailleurs en particulier ont la responsabilité de venir à la défense des jeunes, de leurs filles et fils, contre l'impunité policière. La couche professionnelle a également la responsabilité de venir à la défende de ses filles et fils et de la société, d'élever la voix contre l'arbitraire, l'impunité et la désinformation médiatique et d'exiger que les gouvernements soient tenus responsables de l'impunité qu'ils permettent. Les partis politiques doivent démontrer qu'ils ne sont pas antisociaux, qu'ils ne sont pas des mécanismes de sabotage des réalisations de l'humanité dans la forme de sociétés qui garantissent dans l'esprit et la lettre les conventions internationales des droits humains. Assez, c'est assez! Il faut prendre nos responsabilités sociales. Rejetons l'indifférence libérale et l'irresponsabilité sociale qui invoque des idéaux supérieurs pour tenter de justifier l'injustifiable!

Site web du Parti communiste du Canada (marxiste-léniniste)
www.cpcml.ca


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