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Forum populaire de l’Outaouais: NON à la ZLÉA!, OUI, un autre monde est possible!

vieuxcmaq, Monday, March 12, 2001 - 12:00

Marc Bonhomme

Samedi, le 24 février, plus de 100 personnes de l’Outaouais, autant femmes qu’hommes et dont une vingtaine de jeunes, surtout du Cégep et de l’UQÀH, se sont réunies pour adopter une plate-forme de revendications et un plan d’action contre la Zone de libre-échange des Amériques (ZLÉA). Ce Forum avait été convoqué par la Coalition populaire régionale de l’Outaouais (SPQ-Outaouais) qui regroupe les centrales syndicales et la grande majorité des groupes populaires de l’Outaouais.

On retrouvait au Forum des syndiqué(e)s, dont de la CSN, de l’Alliance de la fonction publique, des Postiers et de la CSQ, des militants et militantes des groupes populaires, dont l’ADDS, Action-Santé, l’ACEF et aussi de groupes de femmes (AGIR) et environnementaux (CREDDO), d’organisations de coopération internationale dont Développement et Paix et Inter Pares. S’y côtoyaient des chrétiens et chrétiennes engagées, des membres de partis politiques de gauche… et bon nombre de femmes et d’hommes de bonne volonté.

Après un exposé hautement apprécié par Lorraine Guay, de l’Organisation de la Marche mondiale des femmes, sur la contenu et les conséquences de la ZLÉA, les participants et participantes se sont divisés en huit ateliers thématiques (femmes, jeunes-éducation, santé, Amérique latine-immigration, droits sociaux, travail, environnement, consommation). Suite à ces ateliers , les participants ont formulé huit groupes de revendications qui se sont ajoutés aux quatre revendications globales proposées par le comité organisateur, le tout ayant été revu et corrigé par la plénière de l’après-midi guidée par une synthèse de Lorraine Guay. La plénière s’est terminée par l’adoption d’un plan d’action qui sera mis en branle par un comité de mobilisation issu du Forum populaire et qui culminera dans la grande mobilisation du 21 avril à Québec.

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Plate-forme du Forum populaire de l’Outaouais contre la Zone de libre-échange des Amériques (ZLÉA)

NON à la ZLÉA!
OUI, un autre monde est possible!

Le Forum populaire contre la Zone de libre échange des Amériques rejette la ZLÉA. La ZLÉA est irréformable car elle est l’ALÉNA en pire. Déjà l’ALÉNA permet le chantage de la fuite des capitaux pour exiger de gouvernements serviles la politique du déficit zéro, du remboursement de la dette et de la baisse des impôts au détriment d’un réinvestissement dans la santé, l’éducation, les programmes sociaux et la création d’emplois. Déjà l’ALÉNA soumet la législation environnementale et sociale à un tribunal secret dont la raison d’être est de garantir les profits des transnationales.

Avec la ZLÉA, cette poigne de fer s’abattrait sur l’Amérique Latine. Dans la zone ALÉNA, elle nous étranglerait encore plus en soumettant nos conquêtes sociales des dernières décennies aux tests de nécessité et de compétitivité. Il faudrait prouver qu’il n’est pas nécessaire de privatiser services publics et programmes sociaux. Il faudrait prouver que nos systèmes de santé et d’éducation n’entrent pas en compétition avec les nouvelles transnationales de la santé et de l’éducation qui ne s’intéressent qu’à servir les riches. Après les coupures et la déréglementation de la protection environnementale de l’ALÉNA, patronat, libéraux et péquistes veulent, par la ZLÉA, privatiser le social et déréglementer les lois du travail.

Négocier des clauses ou des chartes sociales ou environnementales c’est au mieux accepter au ralenti cette course vers le fond du baril. Au pire c’est encore une fois se faire avoir dans un interminable processus de concertation dans lequel nous finirons par laisser notre chemise.

Nous disons " Non à la ZLÉA ". À la suite du Forum social mondial de Porto Alegre qui s’est posé comme alternative au Forum économique mondial de Davos, nous disons que oui " un autre monde est possible " car " le monde n’est pas une marchandise ". Pour commencer à construire ce nouveau monde au service des personnes et respectueux de la nature, nous allons, dès aujourd’hui, entreprendre la lutte pour les revendications suivantes :

Revendications générales

1. Un référendum pour ratifier tout éventuel accord de libre-échange;
2. L’annulation de la dette extérieure du Tiers Monde;
3. Un réinvestissement massif dès maintenant dans les politiques sociales et environnementales;
4. En référence aux 800 000 personnes incarcérées en Amérique Latine, que le Canada fasse pression sur les gouvernements concernés afin qu’ils adhèrent aux exigences fondamentales sur le plan carcéral et juridique des Nations Unies et de l’Organisation internationale des juristes.
5. Travail
Un Code du travail qui doit inclure les principes suivants:
* Revenus équitable;
* Développement juste et durable;
* La préséance des droits qui y sont contenus sur les accords de libre-commerce.

6. Consommation

* Pour un réinvestissement dans l’Office de la protection du consommateur (OPC), et ce, pour que cet organisme gouvernemental ait des sommes comparables à celles qu'il avait reçues 1994, soit le double du budget actuel;
* Pour que l’Office s’acquitte de sa mission, en particulier de son volet d’éducation des consommateurs, et, en parallèle, contrer l’allégement réglementaire de la Loi sur la protection du consommateur, pour plutôt améliorer la protection législative des consommateurs.

7. Santé

* Pour le maintien et l’amélioration du réseau public de santé et de services sociaux accessibles à tous – femmes, hommes et enfants – universel et gratuit, tel que défini dans le manifeste de la Coalition solidarité santé pour la sauvegarde d’un système public de santé et de services sociaux.

8. Éducation-jeunes

* Le droit de toutes et tous dans les Amériques à une éducation accessible et gratuite centrée d’abord sur l’acquisition d’une culture générale et sur le développement d’une pensée critique plutôt que sur les seuls besoins du marché du travail et ainsi permettre l’émergence d’une culture citoyenne.
* Une éducation exempte de toute ingérence de la part d’intérêts privés.
* Une éducation qui doit mettre davantage l’accent sur l’histoire des luttes sociales.
* L’exclusion des services d’éducation de toute entente commerciale internationale.

9. Droits sociaux

* La modification de la Charte québécoise des droits et libertés et la Charte canadienne des droits de la personne pour assurer le plein exercice des droits sociaux et économiques.

10. Amérique Latine et Immigration

* La dénonciation officielle du Plan Colombie et des autres plans similaires de militarisation en Amérique Latine et l’appui aux processus de paix réelle et durable avec participation de la société civile.
* Une législation canadienne afin d’obliger les entreprises canadiennes qui investissent en Amérique Latine à respecter les droits humains, sociaux, du travail, de l’environnement, des autochtones, des femmes, des enfants, des populations selon les chartes internationales et les lois internes de chacun de ces pays. Exiger que le Canada œuvre comme chef de file à la promotion de ces droits.

11. Femmes:

* Que les États nationaux se dotent d’une loi-cadre visant l’élimination de la pauvreté.
* Que les États soient tenus de mettre œuvre des programmes nationaux de lutte à la pauvreté des femmes : droit d’association et de syndicalisation, accès et droit au travail, respect des normes du travail du Bureau international du travail, équité salariale, accès à l’eau potable et au logement décent, accès à l’éducation, à la santé, à la culture, à la sécurité alimentaire, à la terre, au crédit équitable.

12. Environnement

* Que les gouvernements appliquent les lois environnementales et les mécanismes d’application les plus rigoureux parmi les 35 pays des Amériques,
* Qu’ils reconnaissent l'eau comme un patrimoine collectif inaliénable et non commercialisable,
* Qu’ils refusent le dumping des déchets en favorisant une politique des 3R,
* Qu’ils exigent l'étiquetage obligatoire des produits alimentaires contenant des OGM,
* Qu’ils réduisent l'étalement urbain par des transports en commun propres, efficaces et gratuits.



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