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Campagne pour une ONU indépendante du capital

vieuxcmaq, Monday, November 13, 2000 - 12:00

Aline Grimbert -Traduction- (coorditrad@attac.org)

Depuis la proposition de Kofi Annan pour un "Contrat Global", il y a un an et demi, les débats qui on suivi n'ont toujours pas fait en sorte que l'adhésion ait des conséquences obligatoires (c'est-à-dire surveillance et mise en application) pour les entreprises. Le site Web des Nations Unies pour le Contrat Global joue un rôle primordial. Sur ce site, les entreprises sont censées présenter un rapport annuel de leurs avancées en matière de protection de l'environnement et de respect des droits de l'homme, l'idée étant que les Organisations Non Gouvernementales qui auront adhéré au Contrat Global pourront réagir sur ces rapports. Mais cela ne nous mène pas loin. "Ce n'est pas un code de conduite et les Nations Unies ne sont pas mandatées, n'ont pas non plus la capacité de vérifier la conformité" a précisé le Secrétaire général adjoint des Nations Unies, John Ruggie.

Quelques jours avant la conférence au sommet, le Centre pour des ressources et une action mondiale (TRAC) en faveur d'une coalition des associations pour l'environnement, les droits de l'homme et autres a demandé par écrit à Kofi Annan de revenir sur le Contrat Global. Le Contrat, dit la lettre, permet aux compagnies de "profiter de tous les avantages d'une association avec les Nations Unies sans assumer aucune responsabilité". S'engager dans une collaboration avec des entreprises sur la base de vagues déclarations, continue-t-elle, détourne l'attention de la nécessité d'une action plus substantielle pour rendre les entreprises responsables de leur comportement" La lettre soulignait aussi que les premières compagnies à adhérer au Contrat Global ont des performances largement défectueuses en matière d'environnement et d'action sociale. Tel est le cas de Shell, BP, Amoco, Nike, Rio Tinto, Novartis, Bayer, DuPont, Suez Lyonnaise des Eaux, et ABB. En promouvant le Contrat, les Nations Unies risquent de se rendre complices d'un marquage positif des compagnies qui violent les principes des Nations Unies sur les droits de l'homme et l'environnement. La coalition a demandé aux Nations Unies de développer plutôt un cadre légal international obligatoire régissant les opérations des entreprises multinationales.

Durant tout ce temps, les corporations et leurs lobbies ont indiqué clairement qu'elles n'accepteraient aucune contrainte, ni aucun contrôle par le Contrat Global. À titre d'exemple, Maria Livanos Cattaui de la Chambre Internationale de Commerce (ICC) a dit à Koki Annan, lors de la conférence au sommet que la version initiale du Contrat, sans mécanisme de surveillance ni de contrainte devait être "entretenue et protégée". Dans un article pour le Herald Tribune, elle explique plus avant "que le commerce que le Commerce considérerait avec méfiance toute suggestion d'évaluation externe des performances des compagnies." Le Contrat Global a écrit Madame Cattaui "ne doit pas être un vecteur gouvernemental pour accabler le commerce de règles normatives."

Dans un geste préventif, le ICC a entamé une nouvelle offensive contre ceux qui demandent des règles internationales pour les compagnies multinationales (voir aussi l’article sur le congrès mondial du ICC à ce sujet). Dans une déclaration au sommet annuel du G8 au Japon, le ICC a vertement rejeté tout geste dans cette direction. Il en a appelé aux membres du G8 "pour qu'ils restent fermes et rejettent les demandes de groupes extérieurs bizarres et souvent non représentatifs, qui cherchent à imposer des règles aux multinationales et réclament le droit de vérifier la conformité des compagnies à ces règles." Le ICC a fait de la remise en cause de la légitimité des ONG un trait habituel de son effort pour contrer la critique croissante des abus de pouvoir du capitalisme mondial. "Le besoin de règles minutieuses d'une telle nature édictées par les gouvernements n'est pas démontrable" dit le ICC aux dirigeants du G8. À la place de codes et règles contraignantes des gouvernements", le ICC suggère "des principes commerciaux sur la base du volontariat, développé par les compagnies elles-mêmes ou des organisations de commerce telles que le ICC."

Le Contrat Global est très apprécié du ICC en raison de ses caractéristiques fondées entièrement sur le volontariat. Le groupe des industriels donne une large place au Contrat sur son site Web et fait de grands projets pour son utilisation future. À la conférence au sommet de l’ONU, le ICC a annoncé qu'il utiliserait le Contrat Global "pour préparer la contribution du commerce lors de la conférence des plus 10 en 2002". Le commerce a déjà commencé ses préparatifs pour la conférence des Nations Unies à l'occasion du 10e anniversaire du Sommet mondial à Rio de Janeiro. Le ICC fera de nouveau la promotion d'un "marché libre" et de l'autorégulation dans l'entreprise pour tenter d'éviter, ou noyer par anticipation, les exigences de la société civile de politique contrecarrant l'accélération des crises sociales et environnementales. Le Contrat a aussi été adopté par d'autres industriels destructeurs de verdure notoires, y compris le WBCSD , le IPIECA , et l'IFA Ces groupes ont tous des espaces séparés sur leur site Web avec le logo du Contrat Global mis en évidence.

Le Contrat contre la réaction des anti-capitalistes ?

Il n'est pas étonnant que les groupes de lobbying des industriels utilisent le Contrat Global comme outil de relations publiques. Dès le début, Kofi Annan a vendu le Contrat comme moyen d'améliorer l'image des corporations et l'image de la globalisation menée par les industriels. À la conférence au Sommet de juillet, Kofi Annan a rappelé comme il avait "averti les dirigeants du commerce international que la globalisation pourrait s'avérer plus fragile qu'il ne l'imaginait." Depuis, insiste Kofi Annan, "les événements de Seattle et d'ailleurs ont étayé mon avertissement." Phil Watts du groupe Royal Dutch Shell a approuvé Kofi Annan, "Rappelez-vous Seattle, Davos, Washington, si c'est là l'alternative, alors, il n'y en a pas d'autre que l'intervention. " Selon une information des Nations Unies, les manifestations qui eurent lieu à Seattle lors de la Conférence de l'Organisation mondiale du Commerce contre le pouvoir des industriels est précisément ce qui les a poussés à adopter le Contrat Global. De telles déclarations suggèrent que la motivation première des sociétés multinationales pour adhérer au Contrat ne résulte pas d'un respect sincère des principes affichés par le Contrat, mais du fait qu'ils considèrent le Contrat comme un rempart utile pour leurs relations publiques contre la vague montante de critique publique à une globalisation contrôlée par l'industrie.

Le débat autour des impacts sociaux et environnementaux de la globalisation néolibérale n'a jamais été plus intense et vise le rôle des sociétés multinationales. L'appel en faveur d'un contrôle politique de leur pouvoir politique et économique se renforce. Un exemple en est l'exigence de la mise en place par les Nations Unies de règles exécutoires sur leur comportement d'industriels. Le ICC s'oppose véhémentement à ces règles, tout en faisant simultanément du lobbying pour affaiblir les accords existant sur les problèmes sociaux et d'environnement. La direction des Nations Unies a un besoin urgent d'expliquer pourquoi elle s'engage dans des partenariats avec des groupements d'industriels tels que le ICC dont le projet est de façonner les règles internationales autour des intérêts purement commerciaux des grandes multinationales.

CEO, is a European-based research and campaign group targeting the threats to democracy, equity, social justice and the environm
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