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Algérie, Tunisie, des prisons made in dictature

Anonyme, Monday, January 10, 2011 - 18:00

Zehira Houfani Berfas

STOP au soutien occidental à la servitude des peuples

Les Algériens, tout comme leurs voisins Tunisiens, ont faim de liberté, de justice, de droits et de dignité! Voilà ce que devraient être les titres des médias traitant des révoltes dans ces pays. Plus encore au Québec, peuple qui accueille chaque année des milliers de Maghrébins, surtout Algériens, qui fuient justement l’enfer quotidien que les tenants de la dictature font subir aux citoyens de ce pays. Seraient-ils aussi nombreux ces cadres algériens bardés de diplômes à quitter leur pays si la vie n’était pas intolérable? Que dire alors de la jeunesse acculée au chômage et au désespoir le plus total, et dont certains se jettent à la mer? Si l’on a mis en avant le prix de l’huile qui a fait déborder la colère des populations algériennes, c’est qu’il résume à lui tout seul, l’esprit arrogant du pouvoir en fixant le prix de ce produit à près de 10% du salaire de l’Algérien. Cela prouve qu’en terme d’abus et d’injustice, le pouvoir n’a aucune limite pour asservir le peuple, en le privant de liberté, mais aussi en l’affamant. Tout le monde sait que les Algériens dispose du pays le plus riche du Maghreb et pourtant les salaires y sont les plus bas avec la plus mauvaise qualité de vie, très loin, derrière les plus pauvres.

Les peuples du Maghreb, et du monde arabo-musulman en général, subissent depuis des décennies les abus de pouvoirs dictatoriaux qui se maintiennent en usant d’oppression, de corruption et de violation des droits de leurs peuples, et ce, dans l’impunité la plus totale, garantie bien souvent par la complaisance, pour ne pas dire plus des puissances occidentales. Il n’y a aucun doute que les véritables causes du désarroi des Algériens soient connues des politiciens occidentaux. La plupart d’entre eux entretiennent d’excellentes relations avec les despotes du pays et leur multinationales y font des affaires d’or en participant à la corruption (considéré pourtant comme crime dans leurs propres pays) et au pillage des ressources de l’Algérie. Voici le deal qui fait de l’Algérie une dictature « amie » sur laquelle il faut fermer les yeux contrairement, par exemple à celle de Chavez qui est plutôt à diaboliser.

En Algérie, pays gouverné depuis près de vingt ans par les lois de l’état d’urgence, mis en place sous prétexte terroriste, mais qui n’a jamais été levé, bien qu’il soit illégal, les gens étouffent en tous points de vue. Ils n’en peuvent plus d’être dépouillés de leurs droits les plus élémentaires et cherchent désespérément les moyens de changer leur sort ou a défaut de fuir le règne de l’injustice et l’arbitraire instauré par le régime. Depuis la violation de la constitution en 2009 par le président pour s’octroyer un troisième mandat, en dépit du bilan désastreux des deux précédents, beaucoup d’Algériens savaient que cette fuite en avant du clan présidentiel précipiterait leur pays dans la tourmente. Mais le verrouillage du champ politique et médiatique interdit de facto toute opposition au pouvoir et empêche, donc, l’émergence d’une société civile capable de le remettre en cause. À la moindre faille, les despotes peuvent brandir illico presto l’hydre terroriste pour rentrer aussitôt dans les grâces de l’occident et poursuivre impunément leur gouvernance tyrannique.

Pour le peuple Algérien, cet enfer dure depuis des décennies, dont la guerre civile des années 1990 où islamistes et militaires ont plongé le pays dans une violence épouvantable. Aussi, voulait-on croire à l’espoir du renouveau algérien, chanté par le président Bouteflika à son accession au pouvoir en 1999. Il avait promis de nouvelles pratiques politiques, plus de transparence dans les affaires publiques, une redistribution plus équitable des richesses, moins de corruption, bref, une bonne gouvernance pour remettre le pays sur les rails, et redonner espoir au peuple. Or, 12 ans plus tard, et alors qu’il jouit d’une rente pétrolière colossale, qu’il n’est plus endetté, et qu’il dispose d’une réserve financière de plus de 150 milliards de dollars, le pouvoir n’a pas amélioré les conditions de vie des gens. Au contraire, usant des lois de l’état d’urgence, il a créé un vide autour de lui en étouffant toute contestation et s’est accaparé les richesses pour asseoir durablement son règne. Aujourd’hui, autant dire que la seule gouvernance qui vaille est celle de la corruption et le partage de la rente pétrolière entre les clans du pouvoir et leurs satellites (opposition intégrée, hommes d’affaires, religieux, et autres commis de l’état) auxquels s’ajoutent les fameux « élus » dont le salaire fait scandale (environ 30 fois celui du salaire minimum) bonifié d’indemnités et autres privilèges.

Toute cette classe qui vit des privilèges de la dictature est devenue de plus en plus sourde à la souffrance du peuple, voire allergique à ces doléances. Retranchée dans des quartiers protégés, un peu comme la zone verte en Irak, des quartier où l’eau, si rare pour les autres, ici coule à flot, l’herbe est toujours verte et le dinar à proximité, cette classe représente une Algérie inaccessible à la grande majorité des Algériens. Ces derniers sont confrontés à l’indigence, tous secteurs confondus avec un chômage endémique, une éducation lamentable, un système de santé défaillant, une crise de logement récurrente et comme si ce n’est pas assez, une cherté de la vie qui dépasse l’entendement. En fait, le contraste entre l’opulence affichée ostensiblement par les clientèles du pouvoir et la misère, qui enveloppe le reste du peuple, est tout simplement intolérable. Avec de telles injustices, l’explosion n’est jamais loin et l’opposition démocratique est mise au défi des aspirations démocratiques.

Alors, l’huile, le sucre, le riz, le lait, sans parler de la viande, sont hors de prix pour le SMIG algérien (environ 130 euro.)? Sans aucun doute. Surtout dans un pays où la production nationale a été liquidée par les barons de l’importation et autres parrains du régime qui se sont partagé le monopole de l’État. Mais, réviser les prix à la baisse pour taire la rue algérienne ne dédouane en rien le pouvoir, responsable d’une gouvernance chaotique qui a mis le pays en péril et poussé les gens au désespoir. Ce qui se passe aujourd’hui n’est qu’un prélude à la grande révolte qui gronde dans tout le pays pour en découdre avec la dictature. Les Algériens savent qu’en l’absence d’un mouvement massif de contestation, leur peuple restera longtemps prisonnier de la dictature, d’autant que les luttes des clans pour la succession du président font rage, et le pays risque de devenir une dictature héréditaire. La marche pour la démocratie en Algérie ne fait que commencer. Voilà qui devrait pousser les journalistes à rendre justice à ces peuples qui doivent lutter en permanence pour arracher leurs droits, hier au colonialisme et aujourd’hui à ses alliés, les dictateurs.



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