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Hors de prix

Anonyme, Wednesday, January 30, 2008 - 10:10

Gérémi Adam a été arrêté par la GRC, à la suite d’indications obtenues du FBI, le 8 septembre 2006 alors qu'il enregistrait un film quelconque dans un cinéma Guzzo de la ville. Il a été de nouveau intercepté par le SPVM le 26 octobre suivant en train de répéter le geste, la police profitant d’une dénonciation de Vincent Guzzo, vice-président des cinémas du même nom. Gérémi est accusé d'avoir contrevenu à la Loi sur le droit d'auteur, modifiée en 2005 pour réprimer plus sévèrement le piratage informatique. Il risque une amende maximale d’un million de dollars et un emprisonnement maximal de cinq ans ou l’une de ces peines.

Hors-d’Øeuvre, tout comme vous et Gérémi, pille et distribue. Il n’y a rien de plus normal. Croyez-vous sincèrement que la magistrature appelée à juger Gérémi paye toutes ses licences Windows? Non, ils ont les connexions nécessaires. Ils ont Internet. Quel crime charmant que de conserver les biens qui se présentent, là, sur notre chemin...

Sous les pressions du marché, l’implantation bâclée d’Internet dans la sphère publique a empêché les autorités de prendre le contrôle d’une structure très décentralisée. Dans ce western du numérique, chacun fait sa loi. Napster a été le plus grand échange de cadeaux de l’Histoire. Offrir un DVD cloné, bien que criminel, c’est beau, riche et personnel. Les bourgeois sont inquiets de la situation et ont trouvé un bouc émissaire : Gérémi Adam. Question de nous apprendre les bonnes manières, ils s’en prennent à un joueur de talent. Ses efforts soutenus dans les salles de cinéma et à la maison sur Internet en font un militant exemplaire.

Ce n'est donc pas seulement le procès d'un pirate qui s'ouvre ce 30 janvier, mais le procès politique d'Internet. On lui reproche de laisser libre cours à la culture populaire du partage, favorisant le viol de la propriété intellectuelle. Plus que jamais, il existe un marché florissant pour les nouveaux produits qui peuvent nuire au marché. La bourgeoisie tente désespérément de résoudre la contradiction entre le capitalisme et le potentiel de détournement issu de son développement technologique.

Reste à résoudre le problème de la qualité des œuvres, auquel Gérémi n’offre aucune solution. Si la marchandise culturelle de notre époque a un prix, elle n'a absolument aucune valeur. Dans une société de classes, la culture est l’expression de l’idéologie dominante. La musique, le cinéma, comme le discours et les concepts, ont été développés par et pour la société dans le cadre d’un processus historique de transformation. Toute la propriété intellectuelle, du langage aux programmes informatiques, est illégitime. L’individu n’est rien, sinon qu’un simple élément parmi d’autres. Contrôlée par l’entreprise, l’industrie culturelle s’oppose aux impératifs du progrès social.

C'est pour toutes ces raisons que l'on doit rendre hommage à notre camarade Gérémi Adam, « l'un des plus importants pirates de films de la planète. » On ne paye pas pour de l’ostie de marde nous autres, surtout pas la marde québécoise. En fait, nous sommes des consommateurs avertis qui cherchent à payer le moins possible. Nous sommes de purs produits du capitalisme et nous avons parfaitement assimilé la morale guerrière de vos films. Sur la souris comme sur la détente, clic clic! Au plaisir de vous voir danser sur la douce musique des mitraillettes, bourgeois!

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