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CUBA : LES '' BÉNÉFICES '' D'UNE ÉVENTUELLE POST- RÉVOLUTION

pier trottier, Wednesday, July 23, 2003 - 14:57

Qu'est-ce qui se préparait à Cuba et pour Cuba de la part des États-Unis? Et sous quel couvert (vertueux) cela se faisait-il? C'est ce que l'auteur nous révèle......

Traduit de l'espagnol par : Pierre Trottier

VIA ALTERNA

17-06-2003

CUCA : LES ‘’ BÉNÉFICES ‘’ D’UNE ÉVENTUELLE POST- RÉVOLUTION

PAR Carlos Fazio
(publié dans La Jiribilla)

Après sa mission comme ambassadeur à Caracas, et suite à une brève période comme représentant alternatif des États-Unis devant la Commission des Droits Humains de l’ONU à Genèvre (1991-92), Otto Reich centra ses activités sur la promotion d’une ‘’ transition démocratique ‘’ à Cuba. Une pièce clé de cette stratégie fut une organisation dénommée Conseil des Affaires États-Unis-Cuba, crée en 1993 et intégré par plusieurs compagnies multinationales, d’entre lesquelles se démarquaient Bacardi-Martini Inc., Coca-Cola, Ford-Motors, Chiquita, Kelly Drye et Warren, General Motors, Miami Herald, Pepsi-Cola et Texaco.

Reich, lequel des années plus tard se libéra comme intrigant des compagnies multinationales American Tobacco Company, Lockheed Martin – entreprise du complexe militaro-industriel qui produit des armes pour le Secrétariat à la Défense des E.U., entre autres les avions F-16 – et Bacardi (dans l’intention d’enlever la marque Havana Club qui appartient à Cuba), occupe la présidence du Conseil des Affaires.

De façon simultanée, Reich conseille les législateurs qui élaboraient la Loi Helms-Burton – aussi connue comme la ‘’ loi de l’esclavage ‘’ ou ‘’ loi Bacardi ‘’ - , contient une législation extra territoriale, prototype et avant-garde des lois colonialistes de la Zone de Libre Échange des Amériques, ZLÉA, que l’on négocie en secret. Voie parallèle, par le moyen du Centre pour une Cuba Libre, fondé en 1997 par son vieil ami de Georgetown University, Frank Calzon, Reich impulsa des actions légales afin de renforcer le blocus et empêcher les investissements de compagnies étrangères à Cuba.

La législation contenue dans la Helms-Burton codifie le blocus des E.U. et établit avec détail que serait une Cuba post-Castro. Selon la Loi, la levée du blocus ne pourra se faire qu’une fois qu’auront été indemnisées les propriétés confisquées par Cuba et remises à leurs antiques propriétaires américains. A tel effet, le président des E.U. nommerait un ‘’ coordinateur ‘’ dont la mission principale serait d’assurer la ‘’ transition ‘’ sur l’Île. Ce ‘’ coordinateur ‘’ se chargerait de la distribution de l’assistance des E.U. à Cuba pendant un supposé gouvernement de transition.

J’attire l’attention en ce qu’en aucun moment on ne parle d’un gouvernement cubain, mais d’un ‘’ coordinateur ‘’ nommé par le président des E.U. C’est-à-dire, comme on tente d’en établir un en Irak : un proconsul. Mais, quel hasard! Le ‘’ coordinateur ‘’ nommerait un Conseil des Affaires des États-Unis-Cuba qui aurait le même nom que celui que préside Otto Reich.

Selon la section 203 de la loi Helms-Burton, ce Conseil serait orienté à coordonner les activités du gouvernement des E.U. et du secteur privé, afin de guider la soi-disant ‘’ transition démocratique ‘’ à Cuba. La Loi, approuvée en 1996, suit le même schéma que l’on applique maintenant en Irak. Mais au moins on ne parle pas ‘’ de reconstruction ‘’. En ce qui concerne la répartition du gâteau cubain, selon les calculs originaux des promoteurs, que se produise une éventuelle transition pacifique sur l’Île, les bénéficiaires principaux seraient les compagnies multinationales qui intègrent le Conseil des Affaires des États-Unis-Cuba que préside Otto Reich.

Avec habileté, Reich, lequel fut promu à sa nouvelle charge ‘’ d’envoyé présidentiel spécial ‘’ pour l’Amérique Latine de l’administration Bush pour les secteurs les plus radicaux de l’exil cubain – en particulier la Fondation Nationale Cubano-Américaine -, a été profilé, hypothétiquement, pour occuper le poste à Cuba que Jay Garner prétend jouer en Irak : gouverneur de 23 millions d’irakiens. Le rêve d’Otto Reich est de revenir à son antique patrie comme proconsul de Washington.

Manifacture de Dissidents, S.A.

Mais pour que fonctionne le Plan, Washington a besoin de créer, financer et diriger une force à l’encontre de Cuba, semblable à celle que commanda à partir du Honduras John D. Negroponte dans la guerre sale contre le Nicaragua sandiniste. Avec quelques variables, cela constitue la fonction qui a été dévolue maintenant à James Cason, vieil acolyte de Reich et de Negroponte dans ses aventures centro-américaines des années 80.

Il n’y a pas de doutes que depuis son arrivée dans l’Île en septembre 2002, Cason a rattrapé son traitement. Comme chef du Bureau des Intérêts des États-Unis à la Havane, sa tâche a été de mettre ‘’ au point ‘’ le travail initié par ses prédécesseurs, Sullivan, Michael Kozac et Vicky Hudleston, c’est-à-dire organiser une opposition intérieure dans Cuba prenant pour axe le publicisé Projet Varela et un auto nominé Parti Libéral Cubain.

Selon les révélations que fit cette journée Pérez Roque – à partir des tâches de l’Intelligence réalisées par des taupes de la sécurité de l’état infiltrées et ayant accès direct à la mission américaine et à la propre résidence de Cason -, les instructions que celui-ci reçoit sont articulées de manière directe avec les projections de la loi Helms-Burton envers Cuba, et sont renforcées par 1.200 heures hebdomadaire de transmission de Radio Marti, qui en contravention aux règlements de l’Union Internationale des Télécommunications viole l’espace radioélectrique cubain par des appels à la subversion intérieure à commettre des sabotages et à la désertion et l’immigration illégale.

Selon ce que déclara en décembre passé ce même Cason à une télévision de Miami, un de ces objectifs est de réunir divers groupes d’opposition autour d’un programme minime en dix points. A cette occasion, Cason identifia trois leaders visibles du projet : Vladimiro Roca, Marta Beatriz Roque et Osvaldo Paya. Le fonctionnaire américain admit que le plan pour la ‘’ transition démocratique ‘’ est en consultation à Miami avec la Fondation Nationale Cuba-Amérique et le Conseil pour la Liberté de Cuba qui, jusqu’à maintenant, avaient impulsé des activités terroristes afin de renverser le président Fidel Castro.

En accord avec les propres paroles de Cason, son travail est ‘’ d’offrir de l’information, de l’appui moral et spirituel ‘’ à des personnages qui ‘’ ont reçu des prix de droits humains européens et de d’autres parties du monde ‘’. Le ‘’ prix ‘’ et la supposée défense des ‘’ droits humains ‘’ sont deux composantes clés de la stratégie subversive de Washington. Selon Cason, les prix servent ‘’ afin que le monde s’informe de ce qui se passe à Cuba ‘’. Les prix et la promotion de ‘’ leaders ‘’ en droits humains qui voyagent de par le monde – comme Osvaldo Paya, la figure à la mode inventée par Carlos Alberto Montaner et promue par Washington – sont financés par les contribuables des E.U.

La stratégie pour la construction de leaders est simple et l’exemple d’Osvaldo Paya, éloquent : on crée une enseigne, une organisation de façade ou une organisation non gouvernementale ad hoc (à cette occasion le projet Varela); on y organise des tournées bien publicisées et programmées dans lesquelles on y reçoit de grandes personnalités (le Pape Jean-Paul II, le chef du gouvernement espagnol José Maria Aznar, le président Vicente Fox, le secrétaire d’état Colin Powell), et on y remet des prix qui rendent visible le personnage (Paya reçut le prix Sajarov de droits humains du Parlement Européen et a été proposé comme candidat pour le Prix Nobel). Ainsi, on construit un certain profil de crédibilité sur la figure à renforcer, tâche qui est amplifiée par la suite par des propagandistes et des ‘’ grandes plumes démocratiques ‘’ distribué massivement par les médias de communication d’Amérique et d’Europe.

La Distribution des Ressources

La route de l’argent, pour sa partie publique – selon ce qu’a révélé Pérez Roque – passe par l’Agence des États-Unis pour le Développement International (chapitre 109 de la Helms-Burton). Pour sa partie occulte, on canalise via les services spéciaux – incluant les agents qui opèrent sous façade diplomatique au Bureau des Intérêts – budget prévu au chapitre 115 de la Loi (appuyé par des ‘’ organismes d’intelligence ‘’ des E.U.). Entre 1997 et 2002, la USAID destina à ces fins 22 millions de dollars. Le 2 mars, le secrétaire d’État assistant pour les Affaires de l’Hémisphère Occidental, Curtis Strubble, signala que la USAID investira cette année 7 millions de dollars comme ‘’ appui économique ‘’ à Cuba, et le 26 de ce mois Colin Powell annonça devant le Sénat un budget de 26 millions 900 mille dollars pour les transmissions de Radio Marti.

La propagande fait le reste : l’idée de Paya et son Projet Varela est qu’il est un projet autochtone qui se multiplie, qu’il est surgit de la ‘’ société civile ‘’lorsqu’en réalité il est une tentative d’opposition fabriquée et financée par Washington. Le cas du ‘’ poète ‘’ Raul Rivero, multi cité ces derniers jours en raison de sa condamnation dans les jugements sommaires pour trahison à la patrie dans le cadre de la loi antidote à la Helms-Burton, est semblable. Vieux membre des associations de journalistes et écrivains de Cuba, il subit une conversion vertigineuse : il fut engagé par le puissant Herald de Miami, le journal le plus conservateur du sud de la Floride, et catapulté à la vice-présidence pour les Caraïbes de la Société Interaméricaine de Presse, SIP, qui regroupe les propriétaires des principaux médias des E.U. et d’Amérique Latine. Vieille caverne de conspirateurs de l’époque de la guerre froide au service de Washington.

Cela est une partie de la trame qui a été désarticulée partiellement à Cuba avec les processus d’avril, et dont les fils continuent de faire bouger les vieux ex-guérilleros ‘’ contras ‘’ réhabilités par les faucons de l’administration Bush dont, Negroponte, Reich, Elliot Abrams et Roger Noriega.

Traduit de l’espagnol par :

Pierre Trottier, juillet 2003
Trois-Rivières, Québec, Canada

Source : Via Alterna……………. www.viaalterna.com.co

Sur d’autres sujets on pourra consulter :

http://cf.geocities.com/pitrottier



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